HOPE THROUGH HOSTILITY (uk) - Hope Through Hostility (2015)
Label : Auto-Production
Sortie du Scud : 20 septembre 2015
Pays : Royaume-Uni
Genre : Punk Heavy Core
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 30 Mins
L'Angleterre, terre du Punk, du Rock des 60's estampillé Mersey Beat, même venant de Londres. Le berceau de tellement de choses que personne ne sait plus comment le faire onduler... Tout le monde s'en arroge la paternité, mais qu'en est-il de sa situation aujourd'hui ?
Voit on toujours ce bon vieux Pete et ses yeux abîmés par la coke comme le sauveur, via une énième reformation des LIBERTINES qui sent déjà le faisandé ?
Sur les cartes postales, vous trouverez toujours les sempiternels hirsutes coiffés iroquois, avec le cortège d'épingles à nourrice sur la veste en pseudo cuir, végétariens obligent...
Mais après tout, qu'est ce qu'on en a à foutre ? La musique, je veux dire... elle n'a pas besoin d'étiquettes, encore moins de badges.
Il faut juste qu'elle vienne des tripes, peu importe la coiffure, le look et le buzz... à moins qu'il ne soir cocks.
Le buzz, les HOPE THROUGH HOSTILITY s'en cognent, comme d'une vieille tête d'ampli à la ramasse qui lâche. Ils jouent leur truc et basta.
Et leur truc justement, serait peut être le moyen idéal d'échapper à toutes ces étiquettes à la con qui nous pourrissent la vie. Car on a beau écouter en long en large et en travers leur premier LP, on a clairement du mal à les situer.
Mais ça doit être normal après tout, puisqu'ils l'élargissent au point d'en parler comme de l'angry music... Ils assument toutes leurs influences, et ce premier album en est le point de convergence. Metal, Punk, Hardcore, Blues...
Du Métal, ils ont retenu la puissance. Du Punk, la liberté et la simplicité. Du Hardcore, l'essence et la brutalité, et du Blues... le feeling ? La profondeur d'approche ? La sincérité ? Oui, un peu tout ça, mais en fin de compte, leur mélange s'avère savoureux, profondément agressif, mais mélodique. Pas plus facile de les ranger que de décrire la fin de carrière de THE ALMIGHTY, les deux partageant cette passion pour l'éventail de styles qui brasse des volumes d'air conséquents.
Mais pourquoi ne pas simplement écouter et ressentir ?
Et à propos d'écoute, celle-ci commence sous les auspices pas très clairs de "New Blood, Truth, Religion". Rythmique radicalement Metal et déviances alternatives, batterie tribale mais énergie Hardcore, choeurs vindicatifs, et puis mid tempo appuyé, suscitant la méfiance de la transition entre le Heavy Metal des 80's et le Seattle des 90's. Tout se mélange dans la turbine, et est restitué au feeling, sans arrière pensée. Mais c'est efficace, hargneux, et ça intrigue. D'où est on parti, et où se retrouve on ? Le chant attire l'attention, agresse mais respecte, et puis soudain, une putain d'accélération Fastcore, c'est un valse hésitation pourtant cohérente. En gros, ça commence très bien, ça perturbe, mais ça fait réfléchir. Parfait.
Le jeu de mot subtilement économique et intestinal "Econodmy" reste sur les mêmes rails, serpente, mais garde cette attaque verbale et instrumentale drue et abrasive. Le tempo ondule selon les impulsions tandis que les vocaux peuvent passer de l'harmonie douce à la harangue vénéneuse en moins de temps qu'il n'en faut pour lancer un gros "Fuck off", et les plans s'enfilent... No future in England's dreaming ? Ca semble toujours être le cas.
En gros et pour ne pas faire dans la dentelle, cette musique instinctive semble être un carrefour entre le ALMIGHTY de Crank/Just Add Life et le MADBALL de Demonstrating My Style, comme une livraison Rock traitée sous un soleil Metal, par un groupe de Hardcore inventif.
J'en prend pour exemple le très troublant "Media Slag", titre le plus long de l'album, qui s'amuse à tourner et virer le long de chemins sinueux nous perdant dans des plans Rock traçant un sillon dans une forêt Hardcore touffue.
Mais même en version courte, les constats ne sont pas plus faciles à établir. "Break The Ceiling" se déguise d'un Post Grunge joué par des Punk tardifs, "Ruinous Ones" sournois et vicelard accumule les fausses pistes pour finir par se maquiller en Hardcore trouble et use même d'une double grosse caisse économe, mais empile les breaks pour nous casser les genoux et nous empêcher de danser. Phrasé quasi Rapcore, riffs gras et graves, chant qui lâche des invectives à mi chemin entre SENSER et 2X4...
"Irony" et son titre en vérité à peine travestie joue la mélodie, et se veut plus Post qu'un T-Shirt de OF US GIANT, avant une fois de plus d'envoyer le chien dans le jeu de quilles et de tomber dans les travers Core les plus néfastes et violents. Un tourbillon ? Oui, c'est un peu ça, mais le centre tombe dans des profondeurs mortelles, et pas sur de pouvoir en sortir.
La somme de toutes les influences ? Oui, c'est tout à fait ça. Et en fin de compte, c'est bien de ne pas avoir trié et d'avoir su les amalgamer dans une mixture personnelle. Parce que c'est frais, c'est teigneux mais abordable, et parce que c'est anglais mais plus américain qu'un Big Mac dans le downtown Brooklyn.
Et une fois avalé, qui se préoccupera encore des LIBERTINES à part les Inrocks ?
Pas moi en tout cas. Ô perfide Albion, agite toi encore et défie la tradition. Toi qui de l'appel du Général au London Calling de Joe et Mick à toujours laissé filtrer de l'espoir à travers l'hostilité...
Ajouté : Samedi 04 Juin 2016 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Hope Through Hostility Website Hits: 5338
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