BLACK SABBATH (uk) - Sabbath Bloody Sabbath (1973)
Label : Vertigo
Sortie du Scud : 1er décembre 1973
Pays : Grande Bretagne
Genre : Heavy Metal
Type : Album
Playtime : 14 Titres - 80 Mins
"The race is run, the book is read, the end begins to show, Sabbath Bloody Sabbath, nothning more to do."
Pour nombre de fans, de critiques et même pour Tony Iommi, Sabbath Bloody Sabbath constitue le chef d'oeuvre de la carrière de BLACK SABBATH. L'album ultime, le nirvana. Qui pourrait les en blâmer ? Ce cinquième album studio fait la synthèse parfaite entre le son originel du SAB, libéré de ses influences juvéniles, et d'ajouts et d'expérimentations sonores. C'est également le premier disque où un clavier externe vient prêter main forte au quatuor. Toutes ces nouveautés s'intègrent parfaitement dans la trame en l'enrichissant, créant un feeling inédit dans l'univers musical du SAB. Sur ce cinquième disque, le groupe est encore dans une phase ascendante et parvient à proposer quelque chose de totalement inédit, totalement innovant et pourtant totalement respectueux de l'univers qu'il a développé depuis ses débuts. S'il a pu manquer de discernement sur les disques suivants en mixant un peu trop d'expérimental avec pas assez de Metal, sur Sabbath Bloody Sabbath, Tony Iommi dose parfaitement Heavy Metal et influences extérieures, utilisant comme à accoutumée les phases de plénitude contemplative pour reposer la monture entre deux assauts de violence. La muse du Metal a été bonne conseillère. Et pourtant les choses n'étaient pas gagnées d'avance.
A la fin de la tournée Vol.4, les quatre brummies décident de louer une nouvelle fois la villa de Los Angeles où ils ont composé leur dernier album. Le climat clément, la fête permanente et les montagnes de coke avaient été bonnes conseillères et nos amis espèrent que la magie opérera une seconde fois. Malheureusement, une fois posées les valises, l'inspiration tarde à venir. Tout le monde compte sur Tony Iommi pour décocher quelques riffs sur lesquels se construiront les nouvelles chansons mais pour Tony, le puits semble asséché : "My role was to come up with the music, with the riffs. If I didn't come up with anything, we wouldn't do anything.We were back in Bel Air, sitting in the ballroom of John Dupont's house. Everybody was looking at me and I couldn't get into the vibe at all. It was totally different. I just could'nt fuction." (Tony Iommi, 2012).
Le groupe retourne en Angleterre et loue un vieux château hanté dans le Gloucesterhire où, miracle, l'inspiration vient enfin. Le SAB est de nouveau lancé et les chansons se construisent à un rythme de croisière. BLACK SABBATH peut à nouveau s'enfermer en studio. Sur l'ouverture, on reste dans le classique Heavy avec l'agressif morceau titre et sa rythmique de plomb, le plus mid tempo "A National Acrobat" et sa belle transition à mi-morceau et sa sonorité de guitare à la "Purple Haze". Surprise de taille pour la suite avec l'étonnante ballade instrumentale "Fluff" où Bill Ward troque sa batterie pour un bongo et accompagne un Tony Iommi qui alterne parties de clavecin et d'orgue. Un résultat d'une poésie à fleur de peau. Sur le morceau suivant, Rick Wakeman, clavier du groupe de Rock Progressif YES qui a proposé d'accompagner BLACK SABBATH contre deux pintes de bière. Cette collaboration a débouché sur le somptueux et envoûtant "Sabbra Cadavra". Le morceau le plus progressif que BLACK SABBATH ait composé jusqu'à ce jour. Une ouverture enjouée et presque jazzy, un chant lumineux et joyeux débouchent sur une structure plus sombre et oppressante où un piano et un mini moog développent un climat mélancolique doublé par une rythmique époustouflante. Les claviers sont également présents sur d'autres morceaux, comme l'intro de "Killing Yourself to Live", "Who are You" et "Looking for Today", mais c'est alors Tony, Geezer et Ozzy qui, reprenant les choses là où ils les avaient laissé sur Vol.4 multiplient les expérimentations sur de nouveaux instruments. Piano, synthétiseur et mini moog ouvrent, ferment et vont jusqu'à s'empiler sur certaines parties, comme ce très beau pont sur "Who are You?". La méchante rythmique Heavy et les riffs assassins ont beau être en retrait sur ces morceaux, le climat développé avec les claviers les remplacent avantageusement proposant des compositions qui n'ont pas pris une ride et semblent toujours aussi modernes qu'à leur sortie. Il en va de même avec "Spiral Architect" où c'est un orchestre de cordes qui s'invite pour une intro cristalline à laquelle succède un morceau bien Heavy, histoire de fermer le livre comme on l'a ouvert, sur du lourd.
"Our last truly great album. I think." (Ozzy Osbourne, 2009)
"Even today, I find that the music compared to the previous records has more class about it, more arrangements, more shine if you like, and it's more adventurous. It was a leap forwardr. We used strings and God knows what else, we really expanded. That's why, for me, Sabbath Bloody Sabbath was the pinnacle. And then the nexte one would be Heaven and Hell, which created that same vibe for me again." (Tony Iommi, 2012)
Ajouté : Vendredi 20 Mai 2016 Chroniqueur : Rivax Score : Lien en relation: Black Sabbath Website Hits: 6136
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