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DEATH DESTRUCTION (se) - Henrik Danhage et Jonas Ekdahl (Avril-2014)


Si DEATH DESTRUCTION existe depuis de nombreuses années, il est resté très discret jusqu'en 2011 date à laquelle est sorti leur premier opus qui d'emblé a fait son petit effet dans la stratosphère Metal ! Il faut dire que le groupe est constitué de musiciens confirmés et dont les preuves ne sont plus à faire. Le gang est né de l'association de deux ex membres d'EVERGREY, du bassiste d'HAMMERFALL et du chanteur de NIGHTRAGE. Avec un background pareil, le combo a été immédiatement qualifié de super groupe ! Il leur faudra tout de même sept ans et le départ de Henrik Danhage et Jonas Ekdahl d'EVERGREY pour que la situation évolue et que le projet DEATH DESTRUCTION soit mené enfin à terme. Fredrik quant à lui restera fidèle à son gang d'origine ce qui lui permettra lors de leur tournée en ouverture d'HAMMERFALL d'assurer deux shows de suite ! Un vrai exploit quand on connait l'intensité des concerts des deux formations. Après une signature avec la major Sony, nos amis s'enfermèrent immédiatement dans le studio IF à Göteborg avec Roberto Laghi qui a notamment travaillé avec des combos comme IN FLAMES. Un choix judicieux histoire de mettre toutes les chances de leur côté. Le résultat sera une production surpuissante pour une galette de Groove Metal très efficace qui à défaut d'être original vous détruit les neurones d'une façon méthodique et systématique ! Pourtant, alors que tout semblait se passer pour le mieux, Jimmie Strimell décida de voguer vers de nouveaux horizons laissant vacant le poste de chanteur. Une épreuve qui ne sera pas sans conséquence puisque leur manager les lâchera à son tour juste avant leur tournée en première partie d'IN FLAMES. Si certains auraient jeté l'éponge, DEATH DESTRUCTION relèvera le défi en assurant toutes les dates sans aucun soutien logistique. Un vrai challenge qui aurait pu se transformer en désastre mais qui au final sera payant ! Après avoir recruté Tony Jelencovich, un ami de longues date, le gang se lance dans l'écriture et l'enregistrement de leur deuxième méfait. Un travail de longue haleine qu'ils effectueront une fois de plus avec Roberto Laghi ! II verra la formation évoluer musicalement proposant des morceaux plus longs alternant le chant clair et hurlé ! Profitant de leur passage dans la capitale, votre serviteur a soumis à la question Henrik Danhage et Jonas Ekdahl les deux leaders de DEATH DESTRUCTION afin d'en savoir un peu plus sur cette nouvelle galette ! Magnéto les gars, c'est à vous !

Line-up
: Tony Jelencovich (chant), Henrik Danhage (guitare), Fredrik Larsson (basse), Jonas Ekdahl (batterie)

Discographie : Demo (Demo - 2004), Fuck Yeah (Live EP - 2011), Death Destruction (Album - 2011), II (2014)



Metal-Impact. Bienvenue à Paris, la dernière fois qu'on vous a vus en France c'était lors d'un concert au Bataclan. Quels souvenirs gardez-vous de ce moment ?
Jonas Ekdahl. C'était vraiment très bien. Le public a adoré ce que l'on a pu leur offrir et on a passé un bon moment sur scène.

MI. Comment s'est déroulée la tournée ?
Jonas. Elle a été très bonne. Oon a beaucoup joué cela nous a permis de rencontrer un nouveau public et c'était la tournée qui nous convenait le mieux parce qu'il y avait des adeptes de Power Metal ce qui nous a permis de conquérir certains fans au passage.

MI. Fredrik Larsson donnait deux concerts chaque soir, un avec vous et l'autre avec HAMMERFALL, dans quel état a t'il terminé ce périple ? [Rires] ...
Jonas. [Rires] ... Il était en pleine forme. Tout s'est bien passé, bien sûr ça a été difficile pour lui d'assurer deux concerts chaque jours.

MI. Penses-tu qu'il serait prêt à renouveler l'expérience ?
Jonas. Je ne sais pas mais s'il fallait vraiment, il le ferait.

MI. Comment est né DEATH DESTRUCTION ?
Henrik Danhage. Nous avons eu cette idée il y a dix ans Jonas et moi. Nous nous sommes réunis autour de quelques bières et nous avons travaillé sur des morceaux et même enregistré des démos. Je trouvais les titres très bons, on a alors décidé de continuer à écrire ensemble.

MI. Vous avez par la suite tous les deux quitter EVERGREY, est-ce que c'est un choix qui a été difficile ?
Jonas. Non, on n'était pas d'accord sur certaines choses et de ce fait cela créait des tensions au sein du groupe et on ne voulait pas que cette situation affecte notre amitié. Des musiciens qui travaillent ensemble peuvent avoir des soucis mais notre amitié à nos yeux était plus importante et on a donc décidé de quitter EVERGREY. Ainsi chacun a pu faire de son côté ce qu'il avait envie. Je pense que chacun y a gagné car à la date d'aujourd'hui nous sommes restés de très bons amis. On est resté en contact et on se voit régulièrement.

MI. Ce qui est surprenant c'est que musicalement DEATH DESTRUCTION est très éloigné d'EVERGREY !
Jonas. Oui mais on a tous grandi avec ce style de musique donc pour moi c'était assez naturel d'y retourner au lieu d'essayer de créer quelque chose de nouveau qui n'aurait pas bien sonné.
Henrik. Oui, cela n'aurait pas été honnête.
Jonas. Du coup, tout a été très facile et c'est fait naturellement.

MI. Deux ans après, quel regard portez-vous sur votre premier opus ?
Jonas. Tout s'est passé comme nous le souhaitions.
Henrik. Tout s'est déroulé d'une manière très positive car nous avons fait ce que nous avions envie de faire. On est très fier de ce premier album, il nous a apporté beaucoup de bonnes choses. On avait écrit beaucoup de morceaux au cours des années et on avait envie de les enregistrer et de les sortir enfin en cd.

MI. Pourquoi Jimmie Strimell vous a quitté après votre première tournée
Jonas. Il n'avait pas vraiment le temps de se consacrer à DEATH DESTRUCTION et il n'avait pas de respect pour cette formation. Ces autres combos lui prenaient trop de temps et on passait notre temps à l'attendre et ce système ne fonctionnait pas. On avait besoin d'un chanteur qui se consacre entièrement au groupe et il était trop occupé par d'autres projets parallèles. Mais on est resté amis donc tout va bien. DEATH DESTRUCTION a besoin d'un chanteur qui soit prêt à y consacrer beaucoup de temps.

MI. Le fait qu'il vous quitte a été une surprise ?
Jonas. Non, on en était arrivé à un point où l'on savait qu'il allait agir de la sorte. Nous n'étions pas sur la même longueur d'ondes. Il fallait trouver une solution.

MI. Comment avez-vous recruté Tony Jelencovich ?
Jonas. C'est un vieil ami à moi, il a toujours trainé dans les parages et cela depuis de nombreuses années. Il a joué avec beaucoup de combos et il a beaucoup d'expérience. Il a été le premier et le seul avec qui nous avons fait un essai. Il était parfait tout s'est conclu en un instant. On savait que cela allait coller immédiatement.

MI. Quel a été son apport au niveau des textes ?
Jonas. Je pense que c'est une personne plus mature et très différente de notre premier chanteur. Les paroles sont toujours très personnelles et donc ça change beaucoup d'un parolier à l'autre parce qu'ils sont très différents et qu'ils viennent d'endroits différents et n'ont pas la même mentalité. Je trouve que les textes sont plus matures sur cet opus.

MI. Vous avez rencontré dernièrement de nombreux problèmes, vous avez été lâché par votre manager et votre booker. Comment avez-vous fait pour ne pas splitté ?
Henrik. On a fait face et on est resté unis, peu importe ce qui arrive rien ne peut nous affecter. On se doit de continuer.
Jonas. Rien n'est plus important à nos yeux que DEATH DESTRUCTION. On n'en a rien à foutre de notre manager. Je dis cela sérieusement, c'est très important bien sûr mais ce n'est pas lui le groupe. Mais cela a été difficile c'est clair et aujourd'hui tout va bien.

MI. Vous avez du gérer tout seul votre tournée en première partie d'IN FLAMES, vous êtes des Superman ? [Rires] ...
Jonas. Oui ! [Rires] ...
Henrik. Oui mais ne le dis à personne ! [Rires] ...
Jonas. Tu sais cela fait un moment que nous sommes musiciens et par conséquent nous connaissons bien le business et les gens de ce milieu. Si nous devons le faire nous savons comment agir et gérer les choses.
Henrik. Nous n'avons pas gagné d'argent sur cette tournée. Nous avons voulu continuer et imposer DEATH DESTRUCTION et après on s'est débrouillé pour trouver ou dormir. Mais en même temps on a joué devant beaucoup de monde chaque soir et les gens d'IN FLAMES se sont très bien comportés avec nous. Au final, c'était vraiment bien et parfait pour nous.

MI. Est-ce que toutes ces difficultés ont eu un impact sur la composition de II ?
Henrik. Peut-être, il faudrait que je réfléchisse à ce sujet. Mais dans ce cas c'est inconscient nous ne nous sommes pas réunis pour en parler. Notre but c'était de continuer à écrire de meilleurs riffs, de bonnes chansons et de travailler encore et encore.

MI. Est-ce que l'écriture a été plus facile ?
Jonas. Non, je pense que cela a été plus difficile. Après la sortie du premier opus, on a ressenti plus de pression. Au début c'est facile mais un deuxième album c'est toujours plus dur à faire. Quand nous avons composé les titres pour notre premier cd nous n'attendions rien de spécial, on a composé ces morceaux pour le plaisir, on ne savait même pas qu'au final nous allions les enregistrer. Ensuite, nous avons signé chez Sony. Du coup, toutes les chansons étaient prêtes et on les a utilisées pour notre premier disque. On avait tout ça en tête pendant l'écriture et en même temps on a juste écrit ce qui nous venait.

MI. Est-ce que la fait d'être sur une major comme Sony est un avantage à vos yeux pour une formation comme la vôtre ?
Henrik. Non, je ne pense pas. Si tout se passe bien, c'est toujours un plus d'être sur une grande maison de disques. Mais le problème avec eux c'est qu'ils ne savent pas trop comment travailler ce style de musique. Ce qui est un succès dans le monde du Metal ne l'est pas pour une boite comme Sony. C'est à la fois bon et mauvais.

MI. Vous avez choisi de retravailler avec le même producteur, c'était une évidence pour vous ?
Henrik. Oui, c'était naturel mais aussi plus difficile parce que cette fois-ci il avait envie d'apporter sa touche personnelle à notre musique. C'était plus dur mais je pense que le résultat n'en est que meilleur. Durant l'enregistrement, je pense qu'il est devenu en quelque sorte le cinquième membre du groupe.

MI. Qu'a t'il apporté de plus sur ce deuxième opus ?
Henrik. Il a cherché à obtenir de nous le meilleur et il nous a permis de faire une sélection afin de se débarrasser des détails pas très importants. Il nous a permis de se concentrer avant tout sur les morceaux.

MI. Vous avez enregistré beaucoup de titres ?
Henrik. Oui, on a enregistré quinze morceaux et il a été difficile de n'en sélectionner que onze au final.
Jonas. C'était très stressant ! Deux semaines avant l'enregistrement nous ne savions pas si nous allions retrouver un contrat avec Sony. On ne savait pas quoi faire, entrer en studio ou chercher à signer un contrat avec une maison de disques. Et le label nous a appelé pour nous dire que c'était ok et que l'on pouvait réserver le studio. Certains morceaux étaient écrits et d'autres pas et tout a dû se faire très vite. Il fallait voir aussi pour la production, c'était une pression très importante que l'on avait sur les épaules. On a dû enregistrer les parties de batterie en cinq jours, c'était très angoissant et la même chose s'est passée avec la basse et la guitare. Il y a trois ou quatre titres que je n'avais jamais joués, je les ai découverts pour la première fois alors que nous étions en studio et c'était le même esprit pour tout le reste.

MI. Comment vous sentez-vous maintenant que l'album est terminé ?
Henrik. On se sent vraiment bien, le tout a été enregistré et mixé il y a un an et on a dû attendre pour que le label le sorte au bon moment. Ca été long et on se sent enfin libéré.

MI. Avez-vous des projets de tournée ?
Henrik. On n'en sait rien du tout à ce jour. C'est très long à mettre en place. On était bloqué et on a dû attendre un an avant que l'album ne sorte enfin.

MI. Qu'avez-vous fait pendant tout ce temps ?
Henrik. On a passé beaucoup de temps à répéter les nouveaux morceaux.

MI. Est-ce que "False Flag" est un hommage à VAN HALEN ?
Henrik. Le solo est inspiré par eux. Je ne sais pas, non je ne crois pas. Mais c'est vrai que ça sonne un peu comme un titre de VAN HALEN.

MI. Est-ce que vous appréciez VAN HALEN ?
Henrik. Oui, c'est un de mes combos préférés.

MI. Quel est votre avis sur le retour de David Lee Roth ?
Henrik. C'est un de mes cinq groupes préférés. J'aime leur énergie. Pour moi, ils sont énormes au même titre que LED ZEPPELIN ou les BEATLES. Quatre types qui assurent autant, c'est dingue. Les BEATLES avaient deux guitaristes. Pour moi VAN HALEN est un des meilleurs groupes au monde.

MI. Quels sont les groupes qui vous ont donné envie de faire de la musique ?
Henrik. KISS avec Kiss Alive. Il y a tout, je ne savais pas à cet époque que j'allais devenir musicien, j'étais trop jeune pour avoir cette envie mais d'un certain sens je le sentais et j'avais la prétention de vouloir jouer de la guitare. Je savais que j'allais continuer dans cette voie-là. Jonas. Moi c'est Stay Hungry de TWISTED SISTERS qui m'a impressionné et rendu fou. J'en ai voulu plus et mon objectif était de les imiter.

MI. Finalement, vous êtes très influencé par les eighties ?
Jonas. Oui, et aussi par les seventies avec KISS. J'ai vraiment toujours eu envie d'être musicien et de faire en quelque sorte carrière. Tout a commencé quand je suis allé au lycée et que j'ai étudié la batterie. C'est à ce moment-là que j'ai réalisé ce que je voulais vraiment faire, que la musique était ma vie. "I Wanna Rock". TWISTED SISTERS !

MI. Votre premier single s'intitule "Money, Blood, Crucifux", quel thème abordez-vous à travers ce morceau ?
Jonas. Ce n'est pas vraiment une plaisanterie, on traite dans ce morceau des dérives de l'église.
Henrik. Oui, on aborde le thème des prophètes qui utilisent la bible pour en tirer des avantages. Ils se font de l'argent grâce à l'église. C'est au sujet de tout ce business qu'ils font en s'abritant derrière la croix, ils profitent de tous ces gens désespérés qui ont besoin d'aide. Je ne dirais pas les personnes faibles mais plutôt celles qui ont besoin d'avoir des réponses et qui sont à la recherche de quelque chose. Tous ces gens ont envie de croire en un esprit supérieur.

MI. Vous avez tourné un clip pour ce single ?
Jonas. Oui mais il n'y a rien de spécial. Nous sommes sur scène et nous interprétons le titre. Un peu comme TWISTED SISTER.

MI. Est-ce que tu les a déjà vu sur scène ?
Jonas. Oui j'ai pu les voir en concert mais à l'époque je n'étais pas un grand fan car je devais avoir trois ans ! [Rires] ... Mais ils n'ont pas changé, ils sont toujours les mêmes.

MI. Quel est le titre qui a été le plus difficile à enregistrer ?
Jonas. Pour moi, c'est "Blood, Money, Crucifux". C'était très complexe pour trouver le bon groove. Ce n'était pas le fait de le jouer mais plutôt de trouver le bon feeling. Mais au final, c'est un morceau qui sonne bien.
Henrik. Pour moi c'est "Towers The Light" qui a été très difficile. C'est dû au fait que je ne savais pas où nous allions avec ce morceau. Mais il n'a pas été dur à enregistrer. Je suis trop bon donc c'était très facile ! [Rires] ... Non, en fait il n'est pas facile à jouer.

MI. Pourquoi avoir appelé le groupe DEATH DESTRUCTION ?
Henrik. Il n'y a pas de signification particulière, c'est un nom que nous avons trouvé lorsque nous composions notre premier morceau que nous n'avons d'ailleurs pas enregistré. On prenait du plaisir à jouer ensemble et on cherchait un nom.
Jonas. C'est Henrik qui a eu l'idée de DEATH DESTRUCTION, on l'a trouvé très bien et on l'a gardé.
Henrik. C'est marrant !

MI. Qu'attendez-vous de ce deuxième opus ?
Henrik. On a envie de tourner et de montrer au public que l'on est un bon groupe et que l'on a envie de jouer pour eux.

MI. Comment se passe l'intégration de Tony Jelencovich au sein de la formation ?
Jonas. Très bien, on a donné une dizaine de concerts avec lui.
Henrik. Et c'était bien, il a de l'expérience, il sait ce qu'il faut faire et il a bien compris l'esprit de DEATH DESTRUCTION, c'est assez incroyable.

MI. Pour terminer, avez-vous quelque chose d'important à rajouter ?
Henrik. Oui, suivez nous, cet album est un peu plus diversifié. Vous trouverez certainement des morceaux que vous allez apprécier. Et puis venez nous voir en concert !

MI. Merci à tous les deux !
Jonas. Merci.
Henrik. Merci à toi !


Ajouté :  Lundi 17 Août 2015
Intervieweur :  The Veteran Outlaw
Lien en relation:  Death Destruction Website
Hits: 7352
  
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