Après avoir prouvé aux Argonautes qu’elle méritait sa place à bord de leur navire (Le Pacte), après avoir passé une saison entière sur une île maudite (Nautiliaa), nous retrouvons ATALANTE et ses amis à bord de l’Argo, essuyant une terrible tempête qui détériore leur bateau et les contraint à débarquer sur une île. « Encore ! » me direz-vous, mais cette fois-ci il s’agit de l’île de Samothrace, célèbre pour son sanctuaire des Grands Dieux.
C’est en effet au sein de ce somptueux palais, creusé dans la roche, que l’action se passe, ou plutôt les actions puisque Didier Crisse ne lésine pas sur les aventures que vont vivre Jason, Héraclès, Orphée et ATALANTE (les autres Argonautes étant restés à bord du navire pour le remettre d’aplomb). Au détriment de la mythologie grecque puisque nos héros vont rencontrer le Sphinx, le Minotaure, l’Hydre, voir des pyramides et faire la connaissance de personnages de la mythologie égyptienne… Rien que cela !
Mais le plus important c’est que nos héros devront livrer le plus dur combat de leur vie : combattre la face sombre de leurs âmes. Gagneront-ils cet ultime combat ?
Je vous laisse le loisir de le découvrir en lisant Les Mystères de Samothrace. Mais, après la légende d’ATALANTE dans le tome 1, puis celle de Jason dans le tome 2, on s’attendait à celle d’Héraclès ou d’Orphée dans ce troisième volume. Grosse déception puisque Crisse, qui nous avait habitués à respecter la quête de la Toison d’Or dans les premiers volumes, mélange les mythes et nous livre, dans Les Mystères de Samothrace, une histoire incohérente et totalement hors contexte avec le concept de base … Peut-être est-ce le seul moyen qu’il ait trouvé pour donner à son scénario un rythme effréné, qui nous tienne en haleine jusqu’à la fin ?
Bref, malgré une histoire confuse et d’énormes libertés prises avec la mythologie grecque, ce troisième volet, Les Mystères de Samothrace, est à couper le souffle. Crisse ne nous laisse pas une seconde de répit, les dialogues sont bourrés d’humour et de jeux de mots (grâce notamment au duo Calamitos/Héraclès).
Petite nouveauté : les couleurs parfaites de Fred Besson, réalisées par ordinateur, qui font bien ressortir l’histoire mise en scène en extérieurs, de même que celle qui se joue dans les profondeurs. On perçoit tout de suite les jeux d’ombres et de lumière. Rien à redire sur les dessins et les décors : du pur Crisse. Il ne reste plus qu’à espérer que notre illustrateur reprenne son fil conducteur dans le tome 4 qui rendait la saga ATALANTE si intéressante…

Saga Atalante : Tome 1 : Le Pacte (2000), Tome 2 : Nautiliaa (2002), Tome 3 : Les Mystères de Samothrace (2003), Tome 4 : L'Envol des Boréades (2009)