C'est habillé d'un magnifique artwork martial rouge, noir et or que se présente le debut album du groupe indien PRIMITIV. Un nom de scène particulièrement bien choisi pour ce groupe qui balance un Death Metal old-school servi par un growl bestial, tout ce qu'il y a de plus primitif. Immortal & Vile est un disque ramassé, plutôt court avec ses sept pistes et une durée totale de 30 petites minutes. Mais la demi-heure se déguste, les compos sont justes longues comme il faut, le groupe n'ayant étiré inutilement ses chansons pour allonger la sauce. PRIMITIV ne cherche pas à épater la galerie. Nitin Rajan (chant), Riju Dasgupta (basse), Rajarshi Bhattacharya (guitare), Pushkar Joshi (batterie) et Kiron Kumar (guitare) ne sont pas des lapins de six semaines ni des perdreaux de l'année. Les petits gars ont déjà roulé leur bosse au sein d'autres formations du sous-continent indien, notamment ALBATROS et KILLIBRIUM. Immortal & Vine n'est pas de ces albums qui tournent en rond, reprenant maladroitement les compos de groupes phare de la scène Metal occidentale. C'est au contraire un album doté d'une coloration propre, qui développe de belles ambiances délétères et toxiques, portées par une production et un mastering de qualité, parfaitement adaptés au genre de sonorités que distillent les indiens.

Tout commence par une intro "Clash of The Gods" où Nitin Rajan déclame son histoire sur une musique hollywoodienne portée par une orchestration symphonique et majestueuse.

"A desolate landscape,
Where not a man can live,
A future of ruin and chaos,
A world unborn- Primitiv.

Across Rancid lake,
Temples where devotees fall,
Across deserts of evil,
The war that ended it all.

World War Zero"

Bien sûr, le coup de l'intro symphonique et douce pour accentuer la violence chaotique du morceau qui suit, ça commence à sentir le réchauffé, on ne peut pas vraiment parler d'effet de surprise. Mais force est de constater que les deux premières pistes se connectent bien. "World War Zero" prend la relève dans un genre de Death mid tempo. Une musique plutôt posée et grasse bien en phase avec le chant grogné et peu accentué qui permet de comprendre sans efforts les lyrics martiaux et inspirés.

Tout au long de la setlist, la cadence se maintient. Il n'y a pas d'accélération frénétique, PRIMITIV conserve son rythme de croisière. Tempo lent d'une batterie qui sonne très naturelle, rythmique grasse comme le delta du Gange, riffs plombés comme un ciel de mousson, mélodies langoureuses, une ambiance. Ce premier projet de PRIMITIV livre un Death old-school, flirtant avec le Doom mais éclairé par de brusques et fulgurantes accélérations de la guitare, comme un éclair pendant une nuit d'orage. Si les groupes indiens ont parfois du mal à s'affranchir de leurs modèles occidentaux, saluons la prestation de PRIMITIV qui livre un projet original et bien gaulé qui développe en un temps très court une ambiance attachante.