ABYSSE (FRA) - I Am The Wolf (2016)
Label : Blue Wave Production
Sortie du Scud : 12 février 2016
Pays : France
Genre : Metal Instrumental
Type : Album
Playtime : 7 Titres - 43 Mins
Chez Metal-Impact on connaît bien nos quatre gaillards d'ABYSSE, originaires de Cholet, que l'on surveille comme le lait chaud sur le feu. On les suit depuis leur première démo Le Vide Est Formé sortie en 2008. Vous trouverez dans nos colonnes sa chronique ainsi que celle du premier album En(d)grave qui a su nous séduire en avril 2012. Le combo fait du 100 pour cent instrumental. Pour entendre le son de leur voix, Metal-Impact a profité de leur tournée en juillet 2013 en première partie de SOULFLY pour les interviewer à Lyon, on sait au moins que Jérémy et Geoffrey parlent, et bien au-delà de nos attentes... C'est cadeau pour nos lecteurs.
En ce début d'année 2016, ABYSSE est de retour avec son deuxième album I Am The Wolf et toujours le même line-up, véritable gage de cohésion pour ces jeunes, c'est un peu moins vrai maintenant, qui se connaissent depuis les bancs de l'école primaire et du collège... Que de chemin parcouru par nos ados depuis les reprises de NIRVANA et des CRANBERRIES, et cette reconnaissance en juin 2012 avec la prestation au Hellfest sur la scène de la Valley !
Nous répondons présents à ce nouveau rendez-vous fixé avec Geoffrey et Vincent aux guitares, Sébastien à la batterie, Jérémy à la basse. Adhérons à leur adage "Prenons notre temps pour bien faire les choses".
Aujourd'hui, avec ce nouvel opus I Am The Wolf, je vous confirme qu'ABYSSE est toujours aphone. Sur les plages instrumentales le combo, la bave aux lèvres, enrage, mordu par un loup sauvage, indompté. Le loup éradiqué est de retour dans les abysses hostiles de glaces, avec son lac de saumure saupoudré de neige marine, écrin pour un gisant en armure sur un sarcophage figé dans le roc à l'image de l'admirable artwork de l'album version digipack. Emportés par la fièvre, métamorphosés, les musiciens nous entraînent dans leur délire aux ambiances multiples, oscillant entre mélodies, groove, et une rythmique bien rentre-dedans avec un dosage millimétré et maitrisé pour parfaire notre addiction. Il convient de ne pas trouver d'antidote ni de vaccin à cette contagion choletaise !
Aux premières notes de "Persuasion", avec ses quelques bribes verbales, on s'attend à ce qu'ABYSSE nous fasse le coup de KARMA TO BURN invitant John Garcia à venir plaquer son chant sur un titre. Mais peut-être que l'ami Garcia n'était pas libre lors des séances d'enregistrement au Dome Studio ! Un son puissant s'impose aux premiers instants de l'écoute avec un rythme sautillant d'un cabri plombé suivant une ligne mélodique sur laquelle s'étire le jeu de la guitare lead un rien torturé.
Ce sont les vibrations de la basse qui nous accueillent dans "Architecture Of Bones", morceau qui fort de ses breaks multiplie les ambiances rompant toute monotonie dans l'écoute du titre, et de l'album en général, point fort des compositions d'ABYSSE.
"I Will Rise" avec plus de 7 minutes nous embarque sur des airs mid-tempo avec des séquences plus heavy. On guette les ficelles de la formation dans l'écriture qui font que l'on continue à être surpris, on est très loin d'une interprétation linéaire et soporifique.
Interprétation plus dépouillée, plus intimiste mais tout en restant puissante pour le titre "Blood To You All" où l'on se laisse embarqué par les soli maitrisés de la guitare.
"I Am Ready To Be Her Son" nous gratifie à nouveau d'un son puissant, avec une atmosphère chargée d'énergie jalonnée de breaks salvateurs.
Avec "Frozen Flesh" l'ouverture atmosphérique teintée de mélancolie nous entretient dans un imbroglio de rêveries dans le songe brodé et tricoté par le jeu des deux guitaristes.
Et c'est avec le morceau final " Reality & Secret" de plus de 10 minutes qu'ABYSSE s'impose. Des notes cristallines en intro avec de vraies stalactites s'abattant sur la peau tendue des toms de Séb introduisent ce titre aux milles facettes restituant l'ambiance de l'artwork de steppe glacée mortifère, antre du loup solitaire sibérien. La pause d'une minute, en interlude, en cours de morceau illustre la métaphore de la solitude engendrant un silence de mort... appuyée par quelques notes de piano, marche funèbre, pour souligner l'épitaphe du disque : "Vulnerant Omnes Ultima Necat", "Toutes blessent, la dernière tue".
Alors bien sûr parmi nos lecteurs certains se diront: "Trois quart d'heure d'instrumental ça va être chiant", détrompez-vous, il ne faut pas avoir d'a priori comme ça. C'est comme la première Wonderbox de thalassothérapie que l'on m'a offerte, la même réflexion: "ça va être chiant d'être en pingouin dans mon peignoir blanc dans cette ambiance embrumée et pommadée"... Et ensuite on en redemande, alors ne boudez pas la cryothérapie proposée par ABYSSE avec sa toute dernière Wonderbox I Am The Wolf, vous allez en redemander...
Ajouté : Jeudi 10 Mars 2016 Chroniqueur : Le Patriarche Score : Lien en relation: Abysse Website Hits: 6808
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