CIVIL WAR (FRA) - All My Brothers Are Gone (2015)
Label : Send The Wood Music
Sortie du Scud : 6 novembre 2015
Pays : France
Genre : Rock N'Core
Type : EP
Playtime : 5 Titres - 16 Mins
Faire tomber toutes les frontières. Toutes. Faire de vous notre complice. Les armes : des mélodies envoûtantes, invitant au rêve, a l'évasion, puis retour d'une rythmique puissante ramenant à la réalité, inéluctable, mais pas immuable.
C'est en gros le leitmotiv des montpelliérains de CIVIL WAR, qui malgré leur patronyme, ne doivent rien à la chanson éponyme d'Axl & co. Non leur truc, ce serait plutôt le Heavy/Hard mélodique légèrement alternatif, avec une petite touche de Hardcore subtile. Formé en 2002, mais stabilisé cinq ans plus tard, le quintette (Colin - chant, Damien - guitare, Simon - guitare, Morgan - basse et Chico - batterie) a déjà sorti un EP, Ignition il y a dix ans, l'album Watch Your Back deux ans plus tard, et un LP acoustique, Like Brothers en 2010, avant de baisser pavillon.
Pas définitivement vous imaginez bien, sinon je ne serais pas là à en parler, mais il leur fallait regagner des forces, remotiver les troupes et s'unir autour d'une bannière commune.
C'est chose faite, et par l'entremise de Send The Wood Music, un nouvel EP a vu le jour en ce mois de novembre, uniquement disponible au téléchargement pour l'instant, via les plateformes usuelles.
Si musicalement l'affaire est assez simple, elle n'est pas pour autant dénuée d'intérêt loin de là. Les influences du quintette sont si variées qu'on en ressent l'impact éclectique dans leur musique. Ils citent METALLICA, les POGUES, INCUBUS ou AVENGED SEVENFOLD pour leur pratique instrumentale, mais aussi MACHINE HEAD, PEARL JAM, CLAWFINGER ou les CANCER BATS pour l'atmosphère de leurs morceaux qui il est vrai, dodelinent de l'ambiance entre plusieurs styles.
Base Rock, comme tout groupe de Hard Rock/Metal alternatif qui se respecte, importance de la mélodie, emphase sur la puissance, et surtout, quelques petites touches aussi différentes que complémentaires de ci de là, pour cinq morceaux homogènes mais divers.
L'efficacité prime, sans que les montpelliérains ne tombent dans les clichés d'usage, et je concède que le premier parallèle qui s'est dressé à mes oreilles fut établi avec les débuts de 7 WEEKS, lorsque les Limougeauds pratiquaient encore ce Metal moderne sevré d'influences Grunge et Stoner sans perdre la mélodie de vue. Mais les CIVIL WAR sont plus directs dans leurs attaques, même si de temps à autres, ils se permettent une légère dérive purement Hard Rock qui détonne. Et un peu d'humour ne faisant de mal à personne, ils surlignent parfois leur Rock teigneux et chargé d'adrénaline de textes humoristiques et légèrement grivois, comme le démontre ce "It Hurts When I Pee", et son "You know that girl, she gave me something! What do you mean? It hurts when I pee..." introductif. Riff bien velu, rythmique up tempo pour une ode à la blennorragie. Mais ne les prenez pas pour autant pour de joyeux drilles paillards, car les musiciens prennent leur boulot au sérieux, et ont travaillé leurs harmonies et leurs attaques de guitares qu'ils veulent précises et accrocheuses.
En cinq morceaux, pas le temps de faire de sentiments, il faut que les détails et l'ensemble soient percutants, et la production claire et volumineuse aide en ce sens.
Des hits de scène, rien de moins, voilà ce qui vous attend sur All My Brothers Are Gone. Et si leurs frères sont effectivement partis (selon eux), les fans risquent d'affluer, attirés par des chansons simples qui vont droit au but.
"Breaking In" en ouverture, pourrait être une indication du plan machiavélique élaboré par le quintette qui compte bien s'insinuer partout, légalement ou pas, en laissant traîner quelques allusions au métal alternatif des 90's/début 2000, STAIND et NICKELBACK version turbo en tête de liste.
Une légère touche Core vient parfois colorer leurs morceaux, et "The Almighty Gasoline" de caresser justement les contours du THE ALMIGHTY anglais, mais aussi de la scène Néo Core contemporaine. Double grosse caisse qui propulse un refrain fédérateur, et toujours cette énergie canalisée qui ne frappe que là où ça laisse vraiment des traces.
Sans tourner autour du pot, et en restant dans des durées raisonnables, le groupe lâche même en fin d'effort une semi ballade, articulée autour d'un riff redondant et concentrique, qui permet à Colin de faire preuve de plus de sensibilité au chant, pour des tonalités plus nuancées qu'il maîtrise parfaitement. Avec même de sa part quelques vers scandé d'un phrasé Rapcore très bien senti.
Pour un retour, CIVIL WAR a minutieusement préparé ses cartouches, qu'il va maintenant pouvoir tirer en live, sans faire de prisonniers.
Pas de prise de tête, juste du bon Rock à tendance Hard mélodique, moderne mais qui ne renie en rien ses racines, et surtout, fort bien exécuté, par des musiciens sincères qui ne cherchent pas la reconnaissance individuelle, mais plutôt collective.
Pour les amateurs d'une musique simple et efficace, portée par des mélodies marquantes, et des rythmiques pertinentes.
Il n'en faut parfois pas plus.
Ajouté : Lundi 22 Février 2016 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Civil War Website Hits: 7436
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