AVULSED (sp) - Altar of Disembowelment (2015)
Label : Xtreem Music
Sortie du Scud : 9 septembre 2015
Pays : Etats-Unis
Genre : Death Metal
Type : EP
Playtime : 5 Titres - 23 Mins
Quand on choisit de parler de Brutal Death à tendance bien Gore, et qu'on souhaite rester dans le créneau des pionniers, il n'y a pas cinquante choix qui se présentent. On peut bien sur aborder le cas de DECAPITATED, REGURGITATE, ou de CANNIBAL CORPSE, mais ces derniers semblant se calmer avec les années, la fête ne serait pas totale. Non autant quitter les USA et revenir en Europe, destination Espagne, pour un séjour ibérique rouge sang, et un traitement en forme de carnage intégral.
Total respect pour les espagnols d'AVULSED, qui traînent leurs pompes maculées d'hémoglobine depuis le début des années 90, sans jamais avoir perdu la foi, ni être écoeurés par la barbaque. Formé en 1991 par Dave Rotten, le groupe n'a eu de cesse depuis d'exposer ses vues sur le traitement post mortem des cadavres, et des sévices à infliger à de pauvres jeunes filles perdues par des maniaques sans morale. Deux ans après le déjà culte Ritual Zombi, et après avoir sorti la même année 2013 en EP, Revenant Wars, la troupe revient avec des couteaux de boucher plus affûtés que jamais pour remettre le couvert avec les cinq morceaux (bien découpés) de ce Altar of Disembowelment.
Niveau pochette, pas de surprise, c'est du Gore bien poussé et grotesque, et c'est déjà jouissif, sans avoir encore posé une oreille sur la musique. Celle ci se compose de quatre originaux, plus une reprise de BLACK SABBATH période DIO, "Neon Knights", régurgité après dissection, pour une transfiguration décharnée qui ressemble assez peu à l'original, le lyrisme de Ronnie ayant cédé la place aux régurgitations de Dave. Niveau line-up pas de gros changement depuis Zombi, avec seulement un poste de batteur renouvelé et à présent occupé par Erik Raya, mais pas d'inquiétude, le trio de tête et d'origine Dave/Juancar/Cabra est toujours fidèle au poste. Les différences entre le LP et ce nouvel effort sont d'ailleurs minimes, comme elles l'étaient entre tous les travaux précédents. Les ingrédients restent les mêmes, des guitares précises et tranchantes au riff en fil de rasoir, une rythmique digne d'un abattage de haut rendement, avec toujours cette double grosse caisse qui broie les os, et bien sur, un chant qui vomit des paroles absolument immondes, à base de cannibalisme, d'opérations chirurgicales douteuses, de maladies, j'en passe et des plus saignantes.
Mais n'est ce pas ce qu'on vient chercher lorsqu'on écoute un album d'AVULSED ? Pourquoi chercher midi à quatorze heures quand la recette employée séduit le palais auditif de milliers de fans affamés et prêts à ingurgiter de la bonne bidoche bien coupée ? Il n'y a aucune raison de trafiquer le menu pour l'adapter aux modes, et comme d'habitude, AVULSED avec Altar of Disembowelment alterne avec bonheur les passages lourds et concentrés, et les brutales accélérations qui permettent un tri immédiat dans les bas morceaux. Pas de grosse surprise donc, pas de surprise tout court, c'est du Death Gore barbare et millimétré, classique dans la forme et dans le fond, mais aussi jouissif qu'un énième standard Hard Rock d'AC/DC ou une bonne suée speed de MOTORHEAD.
Les quatre compos tiennent admirablement bien la route, étalent sur plus de cinq minutes la plupart du temps les résultats de leur taillade, et c'est parti pour vingt minutes de chant caverneux et baveux, de guitares lâchant un festival de riffs gras et adipeux, et de rythmique pleine d'allant qui manipule le hachoir comme un chef japonais en pleine crise d'épilepsie.
Pas de motivation particulière pour un morceau en particulier, ils sont tous choisis et découpés au carré, genre tournedos bien épais avec filet de sang gratuit qui coule sur la langue. A déguster cru de préférence, pour apprécier les finesses de texture, mais le plaisir gustatif est garanti.
La reprise du SAB' ne manque quant à elle pas de piquant, et le pauvre Ronnie James doit se retourner dans sa tombe si jamais l'écho des turpitudes de ces irrespectueux lui parviennent aux oreilles. Avec un refrain transformé en cri de douleur d'une victime pas vraiment consentante, un solo passé au mixeur, et un riff collé aux dents, AVULSED fait son boulot et "massacre" dans les règles ce grand classique, qu'on redécouvre sous un jour nouveau, plus... "tartare". On se demande d'ailleurs si Dave n'en a pas rajouté histoire de choquer un peu plus, tant ses régurgitations atteignent des sommets de douleur.... Mais le tout reste quand même un minimum musical, c'est dire la finesse de l'original, si même des chirurgiens de l'extrême de cet acabit ne parviennent pas à en faire un tas de viande informe...
AVULSED à soigné une fois de plus la table, et le mixage de Raul Fournier est impeccable, laissant les guitares, la basse et la batterie former un gros bloc indissociable, sachant que trois studios ont été utilisés indépendamment, pour les guitares et la basse, la batterie, et le chant.
Que dire de plus ?
Pas grand chose, vous savez à quoi vous attendre, et ce depuis longtemps avec les Madrilènes. Altar of Disembowelment n'apporte rien de neuf au style, et se contente de distiller sa dose de Gore sans se poser de questions. Ni meilleur ni pire que le reste de leur discographie, encore un paquet de carcasses au dessus de la concurrence, mais c'est ça qui fait la marque des pionniers.
Alors à table, et ouvrez grand la bouche. Comme la pochette vous le montre, le dîner est servi !
Ajouté : Lundi 22 Février 2016 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Avulsed Website Hits: 6502
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