BLACK SABBATH (uk) - Master Of Reality (1971)
Label : Vertigo
Sortie du Scud : 21 juillet 1971
Pays : Angleterre
Genre : Heavy Metal
Type : Album
Playtime : 8 Titres - 34 Mins
Master of Reality est l'album de la maturité de BLACK SABBATH. Tout simplement. Quatre ans après avoir fondé leur groupe, deux albums enregistrés en moins d'un an et des tonnes de concerts, le gang de Birmingham a trouvé son centre de gravité, son équilibre artistique. Ozzy est plus sûr de lui, son chant s'est enrichi et ses mélodies sont plus marquées, Tony continue à inventer des riffs légendaires et la rythmique suit à l'unisson, dans une partition atypique et folle. L'osmose est parfaite.
"Management had us out on the road all the time, with weird schedules. Sometimes we did two shows a day, in different cities. We hardly had any breaks at all. Because of this, and because we didn't have any songs lying around from previous studio sessions, we went into a rehersal room and started writing them." (Tony Iommi, 2012).
Après deux années à tourner à un rythme de fou furieux sans prendre le temps de se reposer, voire de se poser, le groupe s'enferme en salle de répétition pour donner un successeur à Paranoïd, sorti six mois plus tôt. A cette époque, on bat le fer tant qu'il est chaud ! On peut compter sur Tony Iommi, la machine à riffs, pour alimenter le groupe et les chansons se construisent rapidement. Tony balance son riff, Geezer et Bill jamment un moment dessus pour lui donner du corps, Ozzy pose sa mélodie. Ensuite Geezer écrit les lyrics, le groupe reprend le mix final, le tour est joué...
Cherchant à donner plus de gras à la rythmique, Tony et Geezer accordent leur gratte trois demi-tons plus bas que les standards Blues - Rock et donnent ainsi à leurs composition cette lourdeur à laquelle on accole aujourd'hui l'adjectif "Sabbathien". C'est aussi sur Master of Reality que les transitions instrumentales se développent. Voulant éviter d'assommer l'auditeur sous une avalanche de morceaux plus Heavy les uns que les autres, le groupe alterne le chaud et le froid. Faisant pendant aux grosses baffes de la galette que sont "Sweet Leaf", apologie de la fumette et son éternuement de circonstance (Tony Iommi tousse dans le micro après avoir tiré sur la mère de tous les joints), "After Forever", "Children of the Grave", "Lord of This World" et "Into the Void", les instrumentaux "Orchid", "Embryo" et la balade "Solitude" permettent de poser les valises le temps d'une tasse de thé... Ces morceaux de transition sont le théâtre d'expérimentations en tous genres. Ainsi "Orchid", interprété à la guitare acoustique ou "Solitude", la première balade du groupe, un morceau mélancolique à souhait qui précède l'imparable "Into The Void". Ce dernier est le morceau signature par excellence. Petit riff d'intro bien lourd, rythmique à l'unisson. Ralentissement, battement de caisse claire, reprise comme si de rien n'était puis... bascule sur tout autre chose, tempo accéléré, chant rentre dedans d'Ozzy. Grâce à cette construction réfléchie et cohérente, les grosses baffes sont bien détourées et s'enracinent dans le cerveau avec un petit goût de revenez-y.
Si Black Sabbath et Paranoïd contiennent chacun leur lot de hits imparables, c'est avec Master Of Reality que le son du SAB fusionne et jaillit. Ce troisième disque est sans conteste la meilleure porte d'entrée dans l'univers du groupe. L'opus est l'un des plus courts de la discographie de la formation mais c'est aussi sa concision ramassée qui le rend si exceptionnel. Chaque chanson propose quelque chose de neuf, de différent. Quelque chose qui entre parfaitement en résonance avec l'univers du SAB. Vous l'aurez compris, Master of Reality est un album parfait et chacune de ses huit pistes est une merveille. Perle de Metal dans un écrin de groove.
Ajouté : Jeudi 18 Février 2016 Chroniqueur : Rivax Score : Lien en relation: Black Sabbath Website Hits: 6364
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