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HOLLYWOOD VAMPIRES (usa) - Hollywood Vampires (2015)






Label : Capitol Music
Sortie du Scud : 11 septembre 2015
Pays : Etats-Unis
Genre : Hard Rock
Type : Album
Playtime : 14 Titres - 48 Mins





Une légende de picole, un fantasme de star de la golden era, un truc un peu élitiste et musical émergé d'une décade qui n'en était pas à un excès près, et maintenant, un collectif créatif, qui se plaît à retrouver l'ambiance de ces années de débauche... En fait, vous pouvez voir les HOLLYWOOD VAMPIRES comme vous le souhaitez.
Ce que vous ne pouvez pas changer, c'est la perception que le grand public en a. Car il faut l'admettre, depuis l'annonce de sa création, ce projet en a fait fantasmer plus d'un. Et à juste titre.
A ce sujet, un nom émerge plus que les autres, celui bien sur d'Alice Cooper, qui en est l'instigateur. Et d'ailleurs le seul aux commandes de ce projet qui a connu ce quart d'heure de beuverie des 70's, avec ses potes Keith Moon, Harry Nilsson, Ringo Starr, John Lennon, et tant d'autres musiciens qui ont un jour pénétré The Lair Of The Hollywood Vampires... Le but de la manœuvre ? Picoler, encore et toujours, permettre à Lennon de meubler son lost weekend, s'auto congratuler d'être les rois de la Pop, Elton John en première ligne et Alice en sniper, prêt à dégainer ses shots de bourbon au cas ou un de ses potes serait toujours debout, et prêt à en découdre...

C'est bien joli tout ça, mais ça sonne comme une private joke de VIP... Après tout, qu'est ce qu'on en a à foutre qu'une bande de rockeurs de 50 à 70 ans se paient une récré de luxe et mènent tout ça vers l'enregistrement d'un album ? Encore faut-il que le délire tienne la route...
En plus, le casting sentait le coup fourré depuis les premières annonces. Pensez donc, en sus d'Alice, promo marketing oblige, on nous faisait baver avec les noms de Johnny Depp, Joe Perry, en avant postes, genre pub gratuite qui n'aboutirait sur pas grand chose, tout au plus un cameo sympa. Mais non, Depp est là, et bien là, gratouille, riffe cossu, mais porte aussi le projet sur ses épaules. Mais le reste du générique n'est pas à la ramasse non plus... Jugez du peu.
Christopher Lee, Bob Ezrin, Tommy Henriksen, Zak Starkey, Brian Johnson, Joe Walsh, Kip Winger, Perry Farrell, Robby Krieger, Dave Grohl, Paul McCartney, Slash... Ca laisse rêveur non ? Oui.

Sur tous ces noms prestigieux, seuls quelques uns constituent l'ossature du projet studio. Depp et Cooper évidemment, mais aussi Henriksen, Bruce Witkin, Abe Laboriel Junior et Zak Starkey. Les autres sont juste passé jouer le duo, au micro (Farrell et Johnson), au piano (McCartney sur la reprise de BADFINGER, "Come And Get It"), ou taper le solo (Slash sur "School's Out"/"Another Brick In The Wall pt 2"), mais ne faisons pas pour autant la fine bouche. Pourquoi ? Parce qu'avec un maître de cérémonie comme Cooper, nous étions en droit de nous attendre à une grosse fiesta un peu fun et déjantée, et c'est exactement ce qui s'est passé. Oui, Alice était là, entre 73 et 76 pour boire un coup avec ses potes, qu'il a ensuite enterré, alors que lui est toujours là, malgré les excès. Bonham, Jimi, Jim M., Harry Nilsson, Bon Scott, Keith Moon, ils sont partis depuis longtemps, alors quel plus bel hommage que de lever son verre en leur honneur, et de trinquer encore au bon souvenir du Rock N'Roll qui les a emporté (à l'exception de Lennon qui n'a pas vraiment choisi son sort...). Et pour bien piger le truc, il n'y a pas trente six solution. Hollywwod Vampires, c'est une dernière fiesta, un dernier whiskey bu en l'honneur des amis qui se sont noyé dedans, ou étouffé avec de la poudre, et pour s'adapter à la personnalité de ces mythes, pas question de tomber dans le larmoyant, il faut du son, de l'énergie, des sourires en coin, et de la fête, de la musique, et des potes. Et ça tombe bien, puisque The Hollywood Vampires est exactement ça. Il faut dire que Cooper/Depp ne se sont pas entourés de n'importe qui...

Alors tout y passe, on reprend les DOORS, le ZEP, BOLAN, les WHO, LENNON, JIMI, COOPER himself, les SMALL FACES, SPIRIT... Les plus évidents pour nous ne sont pas forcément les plus intéressants, même si le solo d'harmonica de Cooper sur "Whole Lotta Love" paie son tribut ironique et grinçant au superbe solo d'origine de Page.
Connaissant tous les originaux par coeur, j'admets que ma préférence, comme mes homologues US vont aux morceaux moins immédiatement "classiques". Et en tant que BEATLES addict assumé, je mets en avant les deux reprises de McCartney et Lennon, "Come And Get It" (composé par Paul mais interprété par BADFINGER, dont le principal compositeur connaître un destin funeste) et "Cold Turkey", pour deux raisons bien différentes. La première a su garder l'esprit mélodique et festif de l'original, identique à la démo que Paulo avait enregistrée pour le groupe, et se termine même dans un bordel pas possible où tout le monde se marre. Avec Sir McCartney himself au piano, ça swingue, c'est fun, et la joute vocale entre Alice et lui est vraiment jouissive... Si "Cold Turkey" a perdu de sa tension d'origine qui évoquait à merveille le sevrage des héroïnomanes, elle a gagné en mordant et en intonations sardoniques grâce au chant de Cooper, sans oublier un regain de puissance sur le refrain qui explose comme une seringue comme jette à terre...

"Jeepster" de l'ami Bolan swingue comme au premier jour, et le trio Perry/Depp/Henriksen à la guitare fait des merveilles, même si le rendu sonne presque comme l'original... Mais celui ci était tellement parfait qu'il était inutile d'en rajouter. Certes, le sex appeal vocal de Marc à laissé place à la rocaille de Cooper, mais rien à dire au niveau de la transposition.

"Itchycoo Park" est assurément une autre réussite de l'entreprise, et sent la fête harmonique à cent bornes à la ronde. C'est moelleux, brillant, et de ces choeurs enjoués émane un parfum 70's enivrant auxquels il est impossible de résister. Les DOORS s'en tirent bien aussi, et Jim doit bien se marrer d'entendre Alice cracher ses couplets avec sa voix grinçante de croque mort/maître de cérémonie. Avec Krieger à la guitare, l'héritage est bien respecté, et même... un peu trop.
Mais les deux originaux signés par presque tout le monde (Depp, Cooper, Ezrin, Klonel, Henriksen, Witkin) apportent aussi leur pierre à l'édifice brinquebalant et éthylique, avec en premier lieu un "Raise The Dead" qu'aurait pu incarner Alice dans les années 70, tant il est théâtral et retrouve les harangues de "School's Out" ou "I'm Eighteen".
"My Dead Drunk Friends", gros boogie/blues pataud et chargé comme une haleine de fin de soirée garde aussi ce ton alcoolisé, comme un boeuf final à deux heures du matin entre copains de beuverie, et son texte reste un bien beau salut à ceux qui n'ont pas survécu :

"I'm raising my glass and tossing it back, but I can't remember why, so let's have another for all of my brothers who drank until they died"...

Et ces choeurs entonnant un tonitruant "We drink and we fight, and we fight and we puke, and we puke and we fight, and we drink...and then we die..." sonnent comme des aveux de soulards qui ne se repentiront jamais...

Non, ça ne ramènera pas ceux qui ne sont plus là. Non, ça n'est pas l'album du siècle, juste un petit coucou à ceux qui depuis longtemps ont cessé de nourrir les vers, à force d'en avoir trop bu. Mais on pouvait faire confiance au père Cooper pour nous balancer une dernière tournée bien relevée, parce qu'après tout, les Hollywood Vampires, c'est lui, lui et quelques potes... Et ça fait plaisir à entendre quand même, et bientôt à voir, pour une tournée qui va prendre des airs de monnaie qui ne traîne pas longtemps dans les poches. Attendez-vous à de gros pourboires et en attendant, savourez ces quelques reprises bien senties, à défaut d'avoir connu les années concernées. On peu apprécier cette musique en restant sobre, mais offrez vous un verre de Jack, et balancez la sauce. Et comme le disait Brian à l'attention de Bon, "Have a drink on me"...



Ajouté :  Lundi 15 Février 2016
Chroniqueur :  Mortne2001
Score :
Lien en relation:  Hollywood Vampires Website
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