NORYLSK (pl) - Catholic Dictatorship (2015)
Label : Selfmadegod Records
Sortie du Scud : 15 juillet 2015
Pays : Pologne
Genre : Grind
Type : Album
Playtime : 15 Titres - 30 Mins
Aujourd'hui, j'ai joué de la tronçonneuse, et j'ai chroniqué deux album de Rock. L'un Punky, l'autre définitivement cool... Y'a pas comme un problème de cohésion là ? Si.
Je devais me rattraper, je ne pouvais pas finir la journée comme ça, il me fallait ma dose de brutal pour me rappeler au doux son de la chaîne tranchante motorisée. Alors je suis allé du côté de la Toundra, pour rencontrer un groupe local, au fin fond de la Pologne. NORYLSK, de la ville du même nom, car je savais que j'allais y trouver ma dose de boucan. Comme j'avais raison...
"Prepare for crushing grindcore bulldozer!!!"
Sur ce coup là, j'ai laissé le label du gang s'exprimer à ma place, puisque leur formule lapidaire vaut mieux que tous mes discours. C'est direct, pertinent, et sans ambages, à l'image et au son de la musique du quatuor. D'ailleurs, la com' de Selfmadegod nous prévient, les lascars ont longtemps reniflé les naseaux de leurs aînés, REGURGITATE, DEAD INFECTION, SQUASH BOWELS et BRUTAL TRUTH, donc pour la tendresse et la compassion, vous repasserez s'il vous plaît.
La première trace discographique de NORYLSK date d'il y a six ans, en compagnie de FULCRUM et FETO IN FETUS, pour un triple split qui lui aussi ménageait sa dose de bruyant. S'en est suivi leur premier longue durée, Political Pollution, et après s'être attaqué à la corruption de leurs gouvernants, les polonais dirigent leur nouvelle diatribe à l'encontre de la religion, c'est dire s'ils sont remontés.
Première chose qui frappe, le son. J'ai rarement entendu une production aussi énorme, qui laisse autant de place à la batterie. Celle ci tonne, détonne, assomme, et frappe dans tous les coins, et reste enthousiaste même dans les passages les plus triggés. Les guitares sont acérées, et taillent dans le gras, pendant que la basse inaudible ou presque laisse toute latitude au chant de TV. Porcin bien sur, plantigrade la plupart du temps, le vocaliste ne se ménage pas et se jette à gorge perdue dans la bataille, pour bien faire passer son message. Le premier morceau, "F.K.K" fait même craindre une énième dérive Gore Grind, mais finalement fausse route, le groupe reste bien sur des rails Crust Grind à grosse tendance Death, pour une boucherie intégrale garantie intelligible et puissante. De temps à autres, bien sur, les grognements se laissent aller à bouillir légèrement et à verser dans le borborygme, mais en dehors de ces rares instants, il sait garder sa véhémence claire et directe.
Ce qui est sur aussi, c'est que Kwiat sait riffer, et on s'en rend compte sur les morceaux les plus modérés. La preuve la plus flagrante reste selon moi la tuerie Crust Punk "Children of the Political System", qui emprunte à CRASS et DISCHARGE leurs déliés les plus graves, tout en laissant les cordes tournoyer dans les dissonances quelques secondes. Le très furieux "The Run" apporte aussi sa pierre à l'édifice, et cavale Crust le long d'une guitare sourde, à l'attaque précise, même si le chant sombre un peu plus qu'à l'habitude dans le gargarisme qui fait des bulles.
Le label nous parlait d'un bulldozer, mais comment qualifier autrement des avancées écrasantes comme "Potential And Flesh", qui laisse une double grosse caisse en plein concassage tout ruiner sur son passage ? Idem pour le terrifiant "The Face Of Death", qui mérite bien son nom, et qui laisse espérer que le face à face final ne prendra pas une tournure aussi horrible. D'ailleurs, NORYLSK n'hésite pas à enfoncer le clou dans le cercueil en multipliant les effets morbides, des choeurs d'outre tombe à la guitare qui diffuse sa litanie monocorde.
De temps à autres, le massacre est plus radical, et laisse le Grind pur reprendre ses droits, et ainsi "The Whore Across the Ocean" de charcuter sans arrière pensée, en n'oubliant toutefois pas de laisser traîner quelques éléments Doom et Gore.
En parlant des influences des polonais, nous mentionnions BRUTAL TRUTH, ce qui n'est pas déplacé, et le final "The Creator" de se rapprocher des oeuvres les plus horrifiques de la bande à Lilker, avec atmosphère légèrement tendue et Indus, six cordes dark et pénétrante, et chant qui atteint des sommets de gravité. En parlant de gravité, "Sexual Apartheid" a du voir le sien bien accroché à la terre putride d'un cimetière, tant il fleure bon le Crust Doom, avec une approche technique pas désagréable du tout.
Mais loin de moi l'idée d'égrener tout le contenu de cet album, puisqu'il s'assimile directement, sans avoir à passer par des mots ou de longues descriptions.
Si parfois les maisons de disques tombent dans l'emphase et l'hagiographie commerciale, on ne peut pas reprocher à Selfmadegod son enthousiasme et ses envolées verbales, tant Catholic Dictatorship est puissant, véhément, haineux, enragé et n'usurpe pas son accroche publicitaire. A l'exception de ces quelques passages vocaux en roue libre Gore Grind, je ne vois que du bien à dire de ce nouvel album, qui pulvérise tout sans se soucier du bien être auditif de ses victimes, et agit comme une gigantesque déflagration insoutenable.
Un truc à écouter en maniant la tronçonneuse, puisque de toute façon, le bruit de la machine sera facilement couvert par ces exactions Grind.
NORYLSK, ou le travail à la chaîne. Bonne nuit.
Ajouté : Samedi 09 Janvier 2016 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Norylsk Website Hits: 5726
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