OUTSET (br) - Welcome To The Outset (2015)
Label : Auto-Production
Sortie du Scud : 19 mai 2015
Pays : Brésil
Genre : Death Grind
Type : Album
Playtime : 12 Titres - 25 Mins
Le Brésil, ses danseuses, ses bidonvilles, sa corruption, ses paysages magnifiques, Rio, etc. Avec un peu de pognon et des relations, la vie y est belle et plus ou moins tranquille. Sans, ça pue le destin de merde dans une favella insalubre, avec pour lot quotidien, la violence, la misère, la faim, et la mort au bout du chemin.
SEPULTURA nous a déjà abondamment parlé de son pays natal, les RATOS DE PORAO aussi, et il faut admettre que c'est une nation propice à tous les débordements, y compris musicaux.
Les exemples ne manquent pas, en j'en rajoute un dans la balance dès ce soir.
Après avoir étudié le cas CAPTAIN CLEANOFF cet après midi, me voici de nouveau confronté à une actualité brutale et abrasive. Direction cette fois ci le Brésil donc, salut l'Australie, mais l'empathie n'est pas plus de mise en Amérique du Sud que du côté Austral.
Né en 2003, l'entité/quintette/association bruitiste OUTSET n'a pourtant pas été très productive pour un groupe aussi extrême. Alors que la plupart de leurs camarades de jeu empilent les splits, les démos et les participations déviantes en tous genres, nos amis brésiliens ont assuré le minimum syndical en dix ans, avec seulement trois saillies à leur actif.
Deux démos, un EP, et aujourd'hui enfin un LP, qui n'est rien de plus qu'une compilation de leurs démos et... EPs. Un peu feignants sur les bords quand même, puisqu'il leur aura fallu une décennie pour peaufiner leur répertoire et le proposer au public, ce qui est quand même relativement long vu le style pratiqué... La sieste les gars ? Le manque de moyens ?
Mais bon, on vous excuse, on va pas rechigner non plus, vu que l'objet en question est efficace, concis et fait énormément de bruit.
Messieurs, vous avez des influences, ça se sent. Vous avez aussi des choses à dire, qui découlent directement de ces influences et de votre expérience personnelle. Du Death Grind, Ok, mais Death uniquement parce que votre Grind à le gros son, et qu'il est épais comme un glaviot. Sinon, au niveau des structures, on nage en plein Brutal Grind de tradition, mais c'est ça qui est bon.
En plus, vous avez la délicatesse de nous offrir une bonne cover des DK, qu'avaient déjà repris nos amis anglais de NAPALM DEATH sur leur EP de reprises Leaders Not Followers, et ainsi, une fois de plus, "Nazi Punks Fuck Off" retrouve une troisième jeunesse, quoi que complètement calquée sur le lifting offert par ce bon vieux Barney et ses potes.
Et si on parlait aussi de TERRORIZER tiens ? Ca doit vous dire quelque chose et vous inspirer, puisque vous avez pompé intégralement le riff central de "After World Obliteration" pour servir les intérêts de votre propre "Hate Me"... D'accord, c'est descendu de deux ou trois tons, c'est du bon, mais faut pas non plus nous prendre pour des cons...
Mais ça va, je vous pardonne, parce que votre compile là, elle m'a bien secoué la tignasse. Ca racle dans les coins, ça privilégie les attaques soniques blindées de blasts, mais ça ménage aussi de sacrés mid tempo, des écrasements en règle, et parce que le chant est vraiment très méchant. Grave, profond, rocailleux, il s'accorde parfaitement avec le reste, et soulignons d'ailleurs un fabuleux travail de production, qui parvient même à faire surnager une basse distordue à l'extrême.
Doit on recenser les hits qui parcourent votre parcours ?
Il y en a c'est un fait.
Déjà, rien que l'ouverture "Tv Garbage" sent le souffre. Après les samples d'usage, tout explose dans une folie démesurée, avec en exergue une rythmique carton qui en colle partout. Les deux voix s'entremêlent et se percutent dans un ballet d'ultra violence, et la structure même de la chanson, très chaotique, amplifie ce sentiment de colère incontrôlée. J'ai déjà parlé de l'emprunt direct de Hate Me", mais je peux aborder les cas de "Constant Darkness", à la limite du bordel intégral, qui après une intro sourde fait péter la TNT, de "Sistema" qui aurait sans peine pu figurer sur n'importe quel classique de Death Grind, à la croisée des chemins entre CANNIBAL CORPSE et NAPALM DEATH, du riff très Birmingham justement de "Corruption Hunting", ou de la tuerie fatale du final épileptique "Compulsive Reaction" qui justement crame tout et ne laisse qu'un tas de ruines fumantes...
Ok, c'est du brutal. Certes, c'est du classique, mais c'est tellement bourrin et efficace qu'on se prend au jeu sans difficulté, comme si le early NAPALM avait alors croisé la route de SUFFOCATION, et qu'ils avaient décidé d'entreprendre un travail de sape en commun. Avec un son à décorner les montagnes et des riffs tronçonnés sans relâche, OUTSET joue la carte de l'outrance à cent pour cent, et ne fait pas de quartier. Batterie/usine à gaz, basse grouillante, guitares affûtées et lâchées en permission, et double chant plus caverneux qu'une inscription rupestre à Lascaux, emballé c'est pesé, merci madame.
Dix ans, c'est long, mais s'il fallait attendre une décade pour que votre colère prenne de telles proportions, alors ça valait la peine d'être patient.
Et pour info, l'album est livré sans carte postale du Brésil en cadeau.
Dans ton cul les goodies.
Ajouté : Samedi 19 Décembre 2015 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Outset Website Hits: 5466
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