DEAD CHANNELS (usa) - Phantom Pain (2015)
Label : Manic Progression Records
Sortie du Scud : 21 juillet 2015
Pays : Etats-Unis
Genre : Heavy Mathcore
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 29 Mins
C'est toujours cool de trouver des trucs un peu underground sur la toile, mais lorsqu'il s'agit d'aller à la pêche aux infos, ça devient plus complexe...
Alors que parfois certains groupes mineurs disposent de multiples entrées sur des sites généralistes ou pas, d'autres ne bénéficient même pas d'une pauvre ligne, si ce n'est sur des blogs donnant le lien direct...
On se contente donc du minimum syndical pour faire son boulot, mais la tâche est plus ardue qu'il n'y parait...
Prenez par exemple les DEAD CHANNELS. Plusieurs 7'', des Splits, un album longue durée, cinq ans d'existence auraient pu justifier un peu plus d'intérêt de la part des webzines, mais non, rien. Alors que sait on au final ? Ce qu'on lit sur leur page Facebook, leur Bandcamp, c'est à dire pas grand chose. Ils sont trois (Angelo Mosca, basse et chant; Greg Farmer, batterie et Matt Pardillo, guitare), ils viennent de Greenwood Lake, New York, et jouent un genre de Hard/Mathcore assez lourd et venimeux.
C'est peu comme info, mais dans ce cas précis, il ne reste plus qu'à juger l'album sans éléments externes. Pas simple...
Mais il est relativement facile par contre d'affirmer que DEAD CHANNELS utilise à plein régime les possibilités rythmiques d'un power trio. Basse en avant, collée à une batterie volubile, guitare qui mouline des riffs saccadés et graves, on pense immédiatement à une version beaucoup plus lourde et violente du PRONG des débuts, avec cette basse qui brille et qui claque à la Mike Kirkland.
Le chant d'Angelo Mosca à cette patine aigue et rauque qui assèche les mélodies, relativement peu présentes cela dit, et "Get Clean" en ouverture met les choses au point sans attendre. A peine une minute trente d'empilage de parties cohérentes, une violence larvée, assez vicieuse, et une clarté de propos ambivalente.
DEAD CHANNELS ne cherche pas à faire du bruit. Il en fait indirectement en optant pour des directions véhémentes, mais c'est surtout cette rythmique guitare/basse/batterie qui reste le point fort du combo. Les trois musiciens semblent collés les uns aux autres, et avancent d'un pas décidé mais non linéaire. La plupart des titres sont courts, mais avancent de multiples et bonnes idées, sont parfois tendus et suffocants ("No Love", un peu HELMET vs UNSANE), parfois tronçonnés et heurtés à l'extrême ("Dark Matter", précis dans les décalages, avec toujours ce duo de base grondant en arrière plan), mais se permettent de temps à autres quelques accalmies mélodiques et Heavy ("Phantom Pain", plus conventionnel et qui rappelle les DEFTONES de Around The Fur).
De temps à autre, le chaos pointe le bout crochu de son nez ("Relentless", aux arrangements bidouillés et au chant qui force un peu plus, avec son break central équilibriste), et les brisures Heavy prennent le pas ("Emotional Vampire", lourd, lent, tendu). Mais c'est bien ce travail de cohésion qui frappe, et "Wound" d'écraser tout sur son passage, comme si le trio se fondait en une seule entité au pas lourd et puissant.
On parle de Mathcore un peu partout, mais loin de se contenter d'aligner les pirouettes d'usage, DEAD CHANNELS a bossé le fond, et instaure une ambiance inquiétante et ne laisse jamais la violence exploser comme on pourrait s'y attendre. Un peu comme si le HELMET de In The Meantime se frottait à un Core made in NYC, produit de loin par feu Peter Steele. C'est noir, on sent presque la vapeur s'échapper des amplis, c'est concentré au maximum, et surtout concentrique, comme une ligne qui serpente avant de rejoindre son point d'origine.
Le trio aspire le vide autour de lui, et le restitue en un bloc compact, mais au lieu de balancer à la volée des données complexes et démonstratives, transforme l'énergie en souffle brûlant qui irrite, mais qui n'embrase pas.
Un peu comme un feu éclair qui attend tapi derrière une porte, mais qui reste là, à attendre, sûr de son fait, mais peu décidé à tout cramer.
Alors peu d'infos comme je le disais en préambule, mais j'espère que mon propos vous aura quelque peu éclairé...En tout cas si la confrontation d'un Mathcore sobre et d'un Hardcore New Yorkais sale et abrasif vous tente, Phantom Pain vous satisfera sans aucun doute.
Il est à l'image de son titre d'ailleurs... Cette douleur fantôme qu'on identifie pas... Mais qui au final, laisse une sacrée cicatrice dans la mémoire.
Ajouté : Jeudi 29 Octobre 2015 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Dead Channels Website Hits: 6210
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