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EPYSODE (be) - Samuel Arkan (Mars-2014)


Si le nom d’EPYSODE ne vous évoque rien, ne paniquez pas ! C’est tout simplement que la formation demeure pour l’instant relativement inconnu dans nos contrées ! Et pour cause, le combo n’existe que depuis peu et n’a pour le moment que deux albums à son actif ; Obsessions (2011) et leur dernier méfait Fantasmagoria sorti en 2013. Formé en 2010, le gang nous vient tout droit de Belgique, le plat pays où il fait bon vivre entre les bières et frites. Pourtant en dehors du coté touristique, il existe une scène metallique particulièrement active à l’instar du PPM Fest qui a lieu tous les ans au mois d’avril. Née de l’imagination fertile de Samuel Arkan maître de cérémonie incontesté d’EPYSODE, le groupe belge -depuis sa signature chez AFM Records- est particulièrement actif. Il faut dire que notre ami en quelques années a su imposer un univers unique tout droit sorti de son imagination très féconde. Samuel Arkan guitariste et compositeur gère tout de A à Z et assure à lui seul un travail titanesque. EPYSODE est avant tout un projet qui s’inscrit tout droit dans la ligné de formation comme AEYRON ou d’AVANTASIA et n’a pour l’instant donné que très peu de concerts. Si il donne l’impression de ne sortir de nulle part, notre ami belge à déjà pourtant derrière lui un sérieux bagage metallique. Sa carrière a commencé très tôt et le bougre a sévis au sein de gang comme BEAUTIFUL SIN formé par Uli Kusch (Ex HELLOWEEN) ou encore VIRUS IV pour n’en citer que quelques-uns. EPYSODE nous délivre un Metal progressif très sombre basé sur des concepts tout droit issus de l’esprit machiavélique et torturé de Samuel Arkan. Si Obsessions était basé sur une enquête policière alambiquée nous invitant à découvrir un monde des plus sordide, la saga continue de plus belle avec Fantasmagoria. On a là affaire une fois de plus à un thriller glacial qui met en scène des personnages plus pervers les uns que les autres, de quoi terrifier plus d’un metalleux à la recherche d’émotions fortes. Une chose est certaine, EPYSODE développe des intrigues d’une originalité peu commune dans le monde du Metal. Une autre des spécificités de notre ami est de s’entourer de prestigieux invités pour apporter une nouvelle dimension à ses personnages. Le bougre n’a pas hésité à faire appel à cinq chanteurs différents comme Thomas S Englud (EVERGREY), Henning Basse (Ex METALLIUM) ou encore Matt Marinelli (BOREALIS) pour n’en citer que quelques-uns. La section rythmique basse batterie étant assuré quant à elle par un duo de choc Mike Lepond (SYMPHONY X) et Léo Margarit (PAIN OF SALVATION) qui viennent compléter ce line-up de rêve. C’est donc sans aucune hésitation que votre serviteur s’est rendu au Hard Rock Café pour converser avec Samuel Arkan, la tête pensante d’EPYSODE, afin d’en savoir un peu plus sur ce projet surprenant. Rencontre avec un garçon sympathique heureux d’être dans la capitale pour nous faire découvrir le nouvel épisode d’une longue série à n’en pas douter...

Line-up
: Samuel Arkan (guitare), Henning Basse (chant/chœurs), Ida Haukland (chant/chœurs), Matt Marinelli (chant/chœurs), Tezzi Persson (chant/chœurs), Tom S. Englund (chant/chœurs), Julien Spreutels(Claviers), Simone Mularoni (Guitares), Mike Lepond (basse), Leo Margarit (batterie)

Discographie : Obsessions (2011), Fantasmagoria (2013)



Metal-Impact. Bonjour Samuel, bienvenue en France. C'est la première fois que tu viens à Paris ?
Samuel Arkan. Pour faire de la promo, oui : c'est une première.

MI. Quelles sont tes premières impressions ?
Samuel. Qu'est-ce que c'est long pour faire huit kilomètres ! [Rires] ... On a la chance d'avoir un temps superbe. Je connais un petit peu Paris, j'y suis souvent venu en touriste. C'est une ville que j'apprécie. Je suis bien ici.

MI. Pourquoi avoir choisi le nom EPYSODE ?
Samuel. A la base, le groupe s'appelait ORIGINS mais ce nom était déjà pris. Pour nous, l'optique c'était de pouvoir raconter à chaque opus une nouvelle histoire et ce nom était très significatif du concept. Et puis il y a un jeu de mot avec le y français et le i en anglais. Il y a beaucoup de petits détails cachés comme cela mais cela veut surtout dire que chaque album est un nouvel épisode sans vouloir faire de jeu de mot.

MI. Tu vas donc continuer à écrire des concepts ?
Samuel. Oui, il y aura certainement une suite avec le troisième album.

MI. Est-ce que tu considères EPYSODE comme un groupe à part entière ?
Samuel. Je pense que pour Fantasmagoria s'en est un. On va se produire au PPM Fest avec le line-up complet de Fantasmagoria. On essaye d'en faire un groupe, on a travaillé tous ensemble et chacun a apporté sa touche personnelle. On n'a pas fait ça chacun de notre côté. On s'envoie les pistes par internet et ensuite on travaille en studio. Chacun apporte de l'eau au moulin.

MI. Est-ce que l'écriture de Fantasmagoria a été difficile ?
Samuel. Non, ça n'a pas été difficile. C'est juste très très long dans le sens où j'aime bien prendre mon temps. Tout d'abord, il y a le travail d'écriture car il faut écrire l'histoire avant tout. Il y a beaucoup de personnages et j'aime bien m'attarder sur les détails de chaque sujet. Ensuite, je compose la musique. Tout cela prend du temps.

MI. Tu as passé cinq mois en studio ?
Samuel. Oui, c'est très long et je dépends aussi des agendas des invités qui sont eux aussi très occupé de leur côté. Ils peuvent être en tournée ou en studio. Donc regrouper tout ce petit monde prend du temps et forcément c'est comme ça que tu retrouves enfermé cinq mois en studio pour arriver à finaliser le tout.

MI. Tu es guitariste mais tu as composé, produit et enregistré Fantasmagoria ce n'est pas un challenge trop difficile ?
Samuel. Oui, c'est carrément ardu. Il faut déjà avoir perdu quelques cases pour se lancer dans un tel projet. En Belgique, on dit qu'on n'a pas mis toutes les frites dans le même panier. On a des câbles déconnectés. A la base il faut être un peu fou parce que c'est très stressant et c'est énormément de travail. Je me rappelle que pour l'enregistrement des guitares, c'était très tendu. Je suis arrivé en studio deux jours avant pour me remémorer mes parties de guitares parce qu'en fait tout le travail autour est très fastidieux, je n'avais pas assez de temps pour tout réaliser. Mais c'est passionnant.

MI. Pourquoi avoir choisi Jacob Hansen (VOLBEAT, PRETTY MAIDS) pour assurer le mixage et le mastering ?
Samuel. Pour le premier album, j'avais travaillé avec un autre danois : Tommy Hansen. [Rires] ... Encore un Hansen mais pas de la même famille. C'est juste que j'adore son travail avec MERCENARY. Et puis, je voulais que Fantasmagoria soit un peu plus musclé qu'Obsessions et il était parfait pour assurer ce rôle.

MI. Comment s'est passée votre collaboration ?
Samuel. En fait pour le mix, l'ingénieur du son travaille les morceaux et propose un mixage total. Ensuite, on écoute le résultat et là on annote ce que l'on voudrait changer. Mais avec lui ça a été parfait. C'est quelqu'un de tellement professionnel, il enchaine les mixages très rapidement. Au début, j'avais un peu peur mais finalement tout a été très très vite. L'opus a été mixé en sept jours. En fait, le gros du travail c'est surtout au début. On planche un jour ou deux pour trouver le mix de l'album et ensuite on l'applique à tous les titres. Et on corrige au cas où.

MI. Que signifie ce titre Fantasmagoria ?
Samuel. En fait, c'est un Thriller. J'étais il a pas si longtemps que ça au grand Rex à Paris pour assister à un festival consacré à Stephen King. C'est une de mes idoles, je suis un grand fan de film comme Seven avec des ambiances très sombre et des tueurs en série. En plus, par les temps qui courent c'est très à la mode. Je suis très inspiré par tout ça. Et puis ce que j'aime, c'est jouer avec les mots, édulcorer le tout, mettre un petit peu de rondeur dessus et mettre autour quelque chose d'un peu plus violent. Je trouve que Fantasmagoria part un petit peu dans ce délire. Je voulais faire quelque chose de plus profond et en même temps le mot par lui-même laisse présager quelque chose d'un peu plus sombre.

MI. C'est ce qu'inspire aussi la pochette !
Samuel. Pour la cover, j'ai travaillé avec deux personnes. Pour le dessin de la femme, j'ai collaboré avec une artiste de Bordeaux qui s'appelle Alexandra V. Bach qui dessine aussi des couvertures de livres, elle a travaillé pour de nombreux éditeurs et a fait des pochettes pour KAMELOT. Pour le livret intérieur, j'ai travaillé avec Julien Spreutels c'est notre claviériste et il maitrise bien le sujet puisque c'est son métier de base.

MI. Il t'accompagne depuis le début d'EPYSODE comment vous êtes-vous rencontré ?
Samuel. En fait, on s'est croisé sur les réseaux sociaux et on a discuté. Il me connaissait un petit peu grâce à mon travail avec mon ancien combo et de fil en aiguille je lui ai proposé de travailler avec moi sur ce projet et depuis on compose ensemble. C'est bien plus que mon bras droit.

MI. Comment as-tu réussi à convaincre tous ces invités de participer à EPYSODE ?
Samuel. Au bagout tout simplement. J'ai envoyé un mail à chacun avec des maquettes mp3 et j'ai attendu un oui ou un non. C'est aussi simple que cela et ça marche. J'ai eu de la chance. En fait, Obsessions avait un peu marqué les esprits et forcément ça m'a ouvert des portes et facilité la tâche. Et puis, j'ai joué à la première édition du PPM Fest et donc j'ai eu beaucoup de contacts qui m'ont aidé aussi. Ça fonctionne comme cela. Après, une fois qu'une porte est ouverte, je l'ai pas laissé se refermer...

MI. Quels sont les critères qui déterminent le choix des invités ?
Samuel. C'est en écrivant et détaillant chaque personnage de la saga. J'essaye d'entendre une voix qui corresponde au charisme, à la corpulence du personnage tel que je l'ai en tête. Les voix me viennent comme ça. C'est le cas pour Thomas S Englund d'EVERGEY, j'ai toujours entendu sa voix pour un des rôles. Après, je l'ai contacté en croisant les doigts et en espérant qu'il allait dire oui. Dans le cas contraire, j'aurai choisi un autre chanteur dans ma liste.

MI. Comment s'est passé l'enregistrement avec Thomas S Englund ?
Samuel. Ça a été un moment énorme parce que je suis super fan d'EVERGREY depuis des années. L'avoir devant moi et le fait qu'il ait accepté de venir enregistrer en Belgique a rendu cet instant magique. Le fait de travailler avec lui et de pouvoir le diriger, c'était extraordinaire.

MI. Est-ce qu'il y a des morceaux au moment de l'enregistrement ou tu as senti la magie opérer ?
Samuel. Je dirai presque sur tous dans le sens ou justement une fois que tu places les voix, c'est vraiment l'aboutissement de ton travail. Là, on se rend compte de l'importance d'un morceau. Maintenant Tom et Ida ont fait un duo sur une balade qui s'appelle "Fantasmagoria" et il y a eu une alchimie entre les deux voix. Ca reste un moment inoubliable.

MI. L'album est sorti en Octobre 2013, es-tu satisfait du résultat ?
Samuel. Je suis très satisfait. D'autant plus que certains fans me mettaient la pression car ils avaient trouvé Obsessions très bon et ils attendaient encore mieux. J'ai cherché à faire un album avec au moins la même qualité quObsessions. Visiblement Fantasmagoria a touché un peu plus de monde. Je ne peux être que satisfait et puis les retombés ont été très bonnes et c'est très positif pour la suite.

MI. Est-ce que tu apprécies BOREALIS, PAIN OF SALVATION, SYMPHONY X ?
Samuel. Oui, j'ai découvert tous ces artistes par rapport à leurs groupes respectifs. EVERGREY est bien sur très connu mais les autres moins. Par exemple pour BOREALIS qui vient du Canada, je les ai découvert lorsque j'ai entendu un titre sur YouTube et j'ai craqué, j'ai trouvé ça fabuleux. Ils sont canadiens mais en même temps il y a une patte américaine, ils ont une approche un peu plus Metal européen. Ca plait et moi j'ai été séduit.

MI. Comment vas-tu faire pour tourner ?
Samuel. Pour l'instant, il n'y a pas de tournée mais je vais jouer au PPM Fest ce sera un concert unique. On va jouer principalement des morceaux de Fantasmagoria et il y aura le line up complet sur scène. Tous les invités seront là.

MI. Est-ce que tu ressens de la pression ?
Samuel. Pas encore, j'en aurai deux jours avant.

MI. C'est toi qui gère tout ?
Samuel. Oui, il y a beaucoup de travail surtout en amont. Mais ça se passe bien.

MI. Tu as prévu de tourner un clip ?
Samuel. Pour Fantasmagoria, on a fait des petites vidéos mais qui sont là plus pour mettre en avant les textes. On n'a pas réalisé de véritable clip avec les musiciens. On l'avait fait pour Obsessions. Pour le dernier c'était très difficile de réunir tout le monde en même temps, c'est pour ça qu'on ça qu'on a mis en avant les textes. C'est une sorte de Karaoké Metal en fait [Rires] ...

MI. Est-ce que Fantasmagoria est le prolongement d'Obsessions ?
Samuel. C'est une histoire qui se passe après mais il y a forcément des rôles qui sont dans le premier opus et qu'on retrouve dans le deuxième, notamment au niveau des personnages. L'enfant du premier album est devenu adulte par exemple. Après c'est carrément une nouvelle enquête, c'est nouveau, c'est le principe des épisodes.

MI. Tu aimerais composer de la musique de film ?
Samuel. J'adorerai carrément. J'attends qu'on me le propose ! [Rires]

MI. Tu as enregistré un opus avec VIRUS IV, pourquoi avez-vous splitté ?
Samuel. C'est dû à des problèmes de divergences. On préparait le deuxième album et on a voulu faire participer tout le monde à l'écriture. A partir de là on s'est aperçu que le résultat ne convenait pas à tous. Cela a créé des tensions. Donc on s'est dit qu'il valait mieux arrêter et que chacun trace son chemin. Je pense que c'était la bonne solution et puis on a beaucoup joué, peut être trop. On avait besoin d'air et le fait d'avoir recomposé ensemble très rapidement nous a permis de constater qu'on avait des objectifs différents, on avait subi une forme d'évolution naturelle qui nous a éloigné les uns des autres. Mais tout ça ne s'est pas fait dans les larmes et le sang.

MI. Tu as collaboré avec Uli Kusch (Ex HELLOWEEN) au sein de BEAUTIFUL SIN, quel souvenir en gardes-tu ?
Samuel. C'est surtout un grand coup de chance parce qu'à ce moment-là Magali Luyten qui était la chanteuse de VIRUS IV a eu l'opportunité de chanter pour BEAUTIFUL SIN et Uli m'a proposé de travailler sur les titres bonus pour l'Europe et le Japon. Du coup, j'ai fait la traduction française d'un de ses textes et j'ai écrit les paroles d'un morceau pour le marché japonais.

MI. Que t'as apporté cette expérience ?
Samuel. Enormément de choses, j'ai beaucoup appris à cette époque. J'ai eu la chance d'enregistrer avec lui aussi, il m'a énormément appris. Il m'a donné une autre vision du travail en studio. Lorsque je suis arrivé pour enregistrer j'étais tout fier, je me disais qu'il fallait tenter de tenir le coup face à ce géant et au final je suis ressorti de cette expérience en me sentant bien bas. Mais il faut justement apprendre le travail, ne pas avoir peur de revisiter carrément son exercice et avoir une autre vision par rapport au studio.

MI. Ça t'a donné un sentiment d'humilité !
Samuel. C'est sur. Et puis tu apprends une autre chose très importante : le respect. A chaque fois que je vais voir un concert, je suis choqué de voir une partie du public les regarder et dire que c'est de la merde. Je n'aime pas ce genre de qualificatif. Si on n'aime pas on peut se comporter autrement. Le groupe peut avoir vendu des millions d'albums et il n'y a pas de secret cela veut dire qu'il y a un énorme travail derrière.

MI. Qu'est ce qui t'a donné envie de devenir guitariste ?
Samuel. Le fait que la batterie était trop bruyante [Rires] ... Je voulais être batteur à l'origine, mes parents ne m'ont pas empêché mais l'instrument est gros et coute cher. Un jour, je suis rentré de l'école avec une guitare acoustique et tout a commencé comme ça.

MI. Te souviens-tu des morceaux que tu jouais à l'époque ?
Samuel. J'ai commencé par de la Pop anglaise, je suis parti sur du OASIS. Ensuite, je suis passé à la guitare électrique et je me suis intéressé à DIO. Puis, il y a eu la vague METALLICA avec le Black album et j'ai été séduit par eux. Ensuite, je suis passé à autre chose et j'ai beaucoup écouté DREAM THEATER.

MI. Tu t'intéresses beaucoup aux formations techniques ?
Samuel. Oui, aujourd'hui un peu moins étrangement, ça m'est passé. Il y a toujours un moment dans l'apprentissage de la guitare ou tu as envie de repousser tes limites donc forcément au début, j'ai été très impressionné par DREAM THEATER. Ensuite, tu recherches plus la musicalité mais en même temps je ne pense pas avoir le niveau de ces gens-là. Je fais ce dont je suis capable et si ça plait alors je suis content.

MI. Tu es chez AFM Records, est-ce que ça a été facile de signer avec eux ?
Samuel. Non, ça a été très très difficile. C'était très compliqué dans le sens ou à la base EPYSODE n'est pas un groupe. Il fallait défendre le premier opus et ce n'était pas simple. C'était un tout nouveau projet. La maison de disque devait parier sur quelque chose de neuf et donc ce n'est pas facile pour eux de prendre un tel risque à moins d'être sur à 100 % que ça fasse un buzz énorme et surtout que ça vende. Les labels fonctionnent avec les ventes et il faut arriver avec quelque chose d'originale qui soit efficace. Au début AFM, ont été un peu frileux. Mais ils sont restés vraiment à l'écoute. Tout ce qu'ils voulaient c'est avoir le produit fini entre les mains. Moi au début j'espérai avoir un financement mais au final je ne l'ai pas eu. J'ai assuré toute la partie financière, je me suis serré la ceinture, on a sué sang et eau. Au final, on l'a fait et ils m'ont proposé un contrat. J'ai pu enregistrer deux galettes avec eux et faire pas mal de promotion donc je suis satisfait du résultat.

MI. Tu es aussi professeur de guitare, qu'essayes-tu de transmettre à tes élèves ?
Samuel. La même passion que moi c'est-à-dire découvrir le plaisir de pouvoir sortir des mélodies avec une guitare. C'est ça l'avantage de cet instrument. Quand tu me demandais pourquoi avoir choisi la guitare, je t'ai répondu parce que la batterie faisait trop de bruit mais c'est surtout parce qu'avec la guitare tu peux créer des mélodies. Tu peux chanter ou accompagner quelqu'un, il y a énormément de possibilités. J'essaye de leur faire partager cette vision ou justement tu peux jouer trois accords et ça sonne super bien. Surtout pour un fan de PINK FLOYD comme moi.

MI. Tu es un peu Prog ?
Samuel. Oui, progressif je ne sais pas mais un tout cas ils ont l'art de faire de trois notes quelque chose de magique sans avoir besoin de jouer dix mille notes à la seconde.

MI. Tu n'apprécies pas la démonstration pure ?
Samuel. Oui, tu passes forcément par cette phase quand tu apprends l'instrument. Tu as envie d'acquérir de la technique. Mais comme je dis toujours, je suis plus un mélodiste qu'un technicien pur et dur.

MI. Tu as travaillé avec la chorale St John sur le titre "Last Sunset" ?
Samuel. Oui, on a enregistré ce morceau la qui est le dernier titre d'Obsessions. On a fait intervenir la chorale St John et ça a été un moment fabuleux. Il y avait un enfant de huit ans, un petit garçon qui assurait les voix avec nous et qui chantait extrêmement bien. A la fin de la session, on a fait des photos ensemble les mains levés, c'était fabuleux. Ma première référence par rapport à ce genre d'expérience c'est FAITH NO MORE. Ils ont fait un titre très funky avec une chorale d'enfants et j'ai tout de suite adoré.

MI. Est-ce que tu te sens proche de combos comme AYERON ou AVANTASIA ?
Samuel. Oui, quelque part ils m'ont influencé dans le sens où je me souviens avoir écouté The Metal Opera d'AVANTASIA et avoir été émerveillé. J'ai trouvé que c'était fabuleux de mettre une telle histoire en musique. J'ai eu aussi le même effet avec AYERON et j'ai eu la chance de rencontrer Arjen Lucassen ce qui fait toujours plaisir. Après par contre, ce n'est pas eux qui m'ont dicté le fait de vouloir me lancer dans un projet dans ce style là. J'ai fait mon truc à moi, j'avais envie de raconter une histoire comme dans un livre. Je veux qu'à la lecture des textes on découvre des images et j'utilise la musique pour transmettre cela puisque malheureusement je ne peux pas le faire avec le cinéma. J'ai des images dans la tête que je mets en musique.

MI. Stephen King a déclaré que beaucoup de ses livres étaient issus de ses cauchemars !
Samuel. Oui, c'est vrai que je suis visité par beaucoup de choses la nuit et grâce à la musique je peux projeter tout ça. C'est comme cela que je fonctionne, c'est basé uniquement sur l'émotionnel de toute façon.

MI. Tu as commencé à travailler sur un nouvel épisode ?
Samuel. J'ai déjà trois titres en chantier maintenant j'en suis au début donc je vais voir comment tout ça évolue. C'est vrai que dernièrement j'étais plus parti dans l'optique de travailler avec un groupe histoire de me rafraichir l'esprit après deux opus aussi intense. Ils m'ont demandé beaucoup de travail. Mais rien n'est sûr, je vais voir car le label est toujours derrière moi à me réclamer un troisième album.

MI. Tu as envie de jouer avec un groupe permanent et stable ?
Samuel. Oui, mais ça ne serait pas avec EPYSODE même si j'espère pouvoir monter une tournée mais je pense que ça sera pour plus tard. J'ai envie de jouer avec un combo autre qu'EPYSODE pour faire un peu de scène et changer un petit peu d'air.

MI. Tu veux dire qu'EPYSODE restera toujours un projet ?
Samuel. Je pense que oui dans le sens ou maintenant les gens qui apprécient EPYSODE savent très bien que à chaque album il y a une nouvelle histoire. Ils s'attendent aussi à ce qu'il y ait forcément des invités donc au final pour que ce soit intéressant autant que je continue dans cette voie-là.

MI. Quels sont les invités que tu révérais d'avoir ?
Samuel. Il y en a tellement. Je veux bien te donner des noms malheureusement il y en a qui ne sont plus là. Je rêverais de faire un album avec Ronnie James Dio, c'est un chanteur fabuleux, avoir sa voix sur du EPYSODE, je pense que cela aurait été extraordinaire. Sinon, il y a Jorn Lande tout le monde m'en parle. Le problème c'est que je trouve qu'on le voit un peu partout et donc ça m'intéresse moins malheureusement. Par contre, j'adore sa voix. C'est la même chose avec Russell Allen le chanteur de SYMPHONY X, il est un peu trop présent sur le marché. Mais c'est avec des artistes comme cela que j'aimerai travailler.

MI. Pour terminer, qu'aimerais-tu rajouter ?
Samuel. Merci, j'ai juste envie de dire que Paris n'est pas si loin que ça de Mons donc vous pouvez toujours venir nous voir au PPM Fest qui aura lieu le 18 Avril...

MI. Merci beaucoup Samuel !
Samuel. Merci à toi.


Ajouté :  Jeudi 09 Avril 2015
Intervieweur :  The Veteran Outlaw
Lien en relation:  Epysode Website
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