SYMPHONY X (usa) - Underworld (2015)
Label : Nuclear Blast Records
Sortie du Scud : 24 juillet 2015
Pays : Etats-Unis
Genre : Power Metal progressif
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 64 Mins
"Le calme avant la tempête". Normalement, c'est dans ce sens-là que ça se passe, que les éléments se déchainent. Les artistes – les créateurs – sont là pour bousculer l'ordre des choses. On avait quitté SYMPHONY X sur un Iconoclast au goût d'inachevé, album certes remarquable dans la discographie du quintet américain mais tellement déséquilibré ... Comme si Michael Romeo et sa bande n'avaient pas su doser équitablement furie et sérénité, rage et apaisement, Power Metal extrême et Metal progressif enchanteur. Là, SYMPHONY X nous revient avec Underworld, et enfin le cap semble franchi.
Désormais SYMPHONY X utilise efficacement sa double facette, dans un premier temps celle de la bête qui dévaste tout sur son passage, comme pour mieux frayer un passage à la beauté ambiante qui lui succède. La tempête avant le calme, en fait ... De l'intro aux couplets, SYMPHONY X envoie uppercuts ("Run With The Devil") sur uppercuts ("Nevermore"), à base de riffs terriblement bétons, sans toutefois négliger la présence de Michael Pinnella (claviers) pour le petit souffle épique qui va bien ... Et puis, comme par magie, c'est l'instant d'extase, le prodigieux refrain qui donne des ailes et fait toucher le Ciel divin. Rien que le titre éponyme file le frisson. Idem sur "In My Darkest Hour". On notera une exception sur "To Hell And Back", amenée en douceur, mais dans l'ensemble, c'est la baffe. Chaque musicien joue son rôle à la perfection et fait preuve d'une grande technique (une routine pour SYMPHONY X mais cela reste toujours épatant), le tout étant soutenu par une production pêchue (Underworld a été enregistré au Dungeon Studio de Romeo). Précisons d'ailleurs que le mixage n'oublie personne, et surtout pas le bassiste Michael Lepond ...
Bien entendu, Michael Romeo (guitares) tire son épingle du jeu, mais bon sang que ce Russell Allen ne cesse d'impressionner ! Déjà que ce colosse de chanteur avait bien assuré sur le dernier ALLEN / LANDE (sous la houlette de Timo Tolkki), mais alors là, Russell assure dans tous les domaines, couvrant un impressionnant panel de formes vocales : comment imaginer un seul instant que c'est le même frontman qui enchaine chants énervés et envolées lyriques ? Et alors ce coffre ... Le Metal et SYMPHONY X tiennent là un chanteur d'exception, et sa prestation apporte ce supplément d'âme qui manquait à certains titres de Paradise Lost ou Iconoclast. Il est toujours difficile de tenir ce genre de propos lorsqu'on évoque SYMPHONY X, car depuis ses débuts le combo du New Jersey possède sa propre identité. La touche néoclassique reste omniprésente, les démonstrations n'ont rien de gratuites, et les accents orientaux n'ont jamais disparu ("Charon").
Qui plus est, on entend par-ci par-là que ça y est, SYMPHONY X a abandonné le Prog' qui lui allait si bien ... Un "Kiss Of Fire", à l'intro typée Black symphonique, donnera raison à ceux qui tiennent ces propos, la compo officiant dans un registre un poil trop agressif, voire hors sujet. Mais le magnifique "Without You" leur donnera tort : doté d'une mélodie au désespoir palpable (même chose pour les derniers instants de "Swan Song"), ce single mid-tempo renvoie aux meilleures pièces de The Divine Wings Of Tragedy ou Twilight In Olympus.
Pour clôturer l'album, "Legend" se charge de donner une petite leçon à tous les pseudo-groupes de Power / Prog' qui se revendiquent du même acabit. Histoire de rappeler, quand même, une bonne fois pour toutes, que plus de 20 ans après son premier effort discographique, SYMPHONY X n'a pas d'égal dans le genre. La classe.
Ajouté : Jeudi 24 Septembre 2015 Chroniqueur : NicoTheSpur Score : Lien en relation: Symphony X Website Hits: 5714
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