C'est le bassiste/chanteur Ross Dolan qui devait si coller mais un changement de dernière minute m'a mis le sympathique Robert Vigna entre les mains. Comme a l'accoutumé, dans une ambiance bruyante, l'interview s'est déroulé dans la salle de catering, le Fabien Barthez du Death a répondu aux questions de votre serviteur.

Line-up : Ross Dolan (basse/chant), Bill Taylor (guitare), Robert Vigna (guitare), Alex Hernandez (batterie)

Dicographie : Dawn Of Possession (1991), "Stepping On Angels... Before Dawn" (1994), Here In After (1996), Failure For The Gods (1999), Close To A World Below (2000), Unholy Cult (2002), Harnessing Ruin (2005), Shadows In The Light (2007)

M-I Interviews du groupe : Robert Vigna (Déc-2002), Ross Dolan (Fév-2005), Tout le groupe (Juin-2007)


Metal-Impact. Vous avez quitté Metal Blade pour signer chez Listenable et Olympic pour les Etats-Unis, pourquoi ce choix ?
Robert Vigna. Plus le temps passait, plus les choses se dégradaient. Metal Blade en faisait de moins en moins d'un album à l'autre. Nous avons été obligés d'annuler la tournée européenne que nous avions prévu à l'époque car il refusait de nous fournir un tour support. La décision de signer chez Listenable s'est faite rapidement. Laurent est un ami, nous le connaissons depuis 1988. A la différence de Metal Blade, sa structure est plus petite mais il s'investit à fond. C'est l'idéal pour le groupe.
Pour les U.S.A, c'est Olympic Records qui s'occupe de nous et tout se passe bien.

MI. Tom Wilkinson vous a quitté pour diverses raisons. Peux-tu nous parler de votre nouvelle recrue Bill Taylor ? Vous a t-il apporté des idées nouvelles ?
Robert. Bill remplace définitivement Tom Wilkinson car ce dernier à cause de son travail et de sa famille ne pouvait plus s'investir à fond dans Immolation. Bill est un excellent guitariste. Il apporte un regard nouveau à Immolation.

MI. Il s'est écoulé cinq ans entre la sortie de "Dawn Of Possession" (1991) et "Here In After" (1996), désormais vos albums sortent à une fréquence plus régulière. Etes-vous plus inspirés que par le passé ?
Robert. Nous essayerons dorénavant de sortir des albums plus régulièrement. IL s'est écoulé trop de temps entre "Dawn Of Possession", "Here In After" et "Failure For The Gods". Aujourd'hui, nous savons exactement ce que nous devons faire.

MI. Venons-en au nouvel album. Peux-tu nous décrire son processus de composition ?
Robert. Lorsque nous composons, nous sommes assez critiques envers nous même. Nous n'hésitons pas à jeter des chansons entières si l'on pense que celle-ci n'est pas bonne. Nous avons notre propre identité, le style Immolation, mais attention cela ne veut pas dire que nous détenons le style parfait, loin de là.
Pendant le processus de composition, les titres ont subis de nombreux changements afin que ceux-ci nous satisfassent pleinement. "Unholy Cult" est notre meilleur album à ce jour. Nous sommes toujours satisfaits de ce que nous avons fait par le passé, car les précédents disques sont une partie de nous mais avec le recul tu te dis que certaines choses devraient être différentes. Nous en sommes fiers.

MI. "Unholy Cult" est plus marqué et s'oriente plus vers le Black dans ses ambiances et certaines sonorités que par le passé, tout est plus malsain et plus puissant. Vous avez atteint une sorte de maturité. Un commentaire là-dessus ?
Robert. Lorsque nous avons composé "Unholy Cult" nous n'avons pas cherché à nous dire ce qui devait être ou ne pas être. Si un riff est bon tu le garde, peu importe s'il sonne plus Death ou Black. L'important n'est pas là, le but est d'écrire de bonnes chansons.
Pour la deuxième partie de ta question, l'aura malsaine qui plane sur ce disque vient sûrement de notre état d'esprit à ce moment là.

MI. Le 11 septembre 2001 a influencé et marqué pas mal de groupes lors de la composition de leur album. Est-ce le cas pour "Unholy Cult" ? Vos textes abordent des sujets antireligieux sans pour autant être satanique. Quel est ton point de vue sur la religion ou les religions ?
Robert. Tout à fait, le 11 septembre reste un moment gravé à jamais dans ma mémoire et dans celle des gens. Cette situation nous a inspiré. Tu sais nos textes ont toujours été antireligieux mais à l'époque nous orientons plus sur la religion catholique. Au fil du temps, tu t'aperçois que toutes les religions sont néfastes. Elles t'endoctrinent, elles te poussent aux fanatismes sans pour autant t'apporter de réelles solutions. Cette fois ci, nous avons essayé d'aborder le sujet de manière différente.

MI. Vous avez à nouveau choisi Paul Orofino ainsi que le même studio. N'avez-vous jamais été tenté de travailler avec d'autres personnes ?
Robert. On nous a déjà posé cette question (Ndlr: désolé !). En fait, avec Paul nous nous connaissons de mieux en mieux. Plus le temps passe, plus notre collaboration s'améliore ainsi que notre son. Nous essayons de nous rapprocher du son que nous avons en concert. Bosser avec Paul s'avère toujours une très bonne expérience. Nous considérons que le travail effectué avec Paul est une combinaison gagnante.

MI. J'ai pu lire qu'Immolation était l'un des groupes préférés de Mick (guitariste de Slipknot). Que pense-tu de ce groupe ?
Robert. En effet, Mick a dit dans un magazine de guitare américain que les Beatles et Immolation était deux de ses groupes préférés. C'est cool qu'il soit fans de la scène Death. Ils sont restés très réaliste, ils n'ont pas oublié d'où ils viennent. Je suis un grand fan de Slipknot.

MI. Vous avez été l'un des premiers groupes de Death à jouer en France. Quels souvenirs gardes-tu de cette époque et que penses-tu de la France et de son public ?
Robert. Nous en gardons un très bon souvenir. De plus, à cette époque nous avons rencontré Laurent qui bossait pour un zine et qui est aujourd'hui notre boss [Rires].
La France est un pays que j'adore tout comme son public. Les fans français sont vraiment très gentil et sympas.

MI. Je te laisse le mot de la fin…
Robert. Merci, j'espère que le concert t'as plu tout comme au public présent. See you soon.