CRADLE OF FILTH (uk) - Nymphetamine (2004)
Label : Roadrunner Records / Universal
Sortie du Scud : 25 septembre 2004
Pays : Angleterre
Genre : Sympho Black Metal
Type : Album
Playtime : 14 Titres - 76 Mins
On l’attendait de pied ferme, le CRADLE nouveau est arrivé chez tous les bons disquaires avec sa robe rouge carmin, son parfum fruité d’hémoglobine, cette saveur reconnaissable entre toutes et sa panoplie habituelle de frissons plongés dans des bains corrosifs d’émotions marginales et délectables.
Septième album en dix ans de carrière, ce « Nymphetamine » marque, outre le passage de SONY à ROADRUNNER, un changement de tonalité évident par rapport à « Damnation And A Day ». Si ce dernier était plutôt bâti comme un livre avec en guise de ponts entre chacun des chapitres des parties instrumentales qui calmaient le jeu de façon récurrente, « Nymphetamine » va droit au but en limitant les plages symphoniques (« Satyriasis » et « Painting Flowers White Never Suited My Palette ») et en se concentrant essentiellement sur des riffs Heavy vifs et efficaces (« Medusa And Hemlock », « Coffin Fodder ») qui permettent de passer assez rapidement à l’essentiel. « Damnation And A Day » n’ayant pas reçu l’effet de gloire escompté, Dani et sa horde vampirique ont simplifié les choses tout en gardant la ligne directrice du groupe et ses clichés.
L’oisiveté et la panne d’inspiration n’étant toujours pas d’actualité tant les sujets sur le mal sont universels aux yeux acérés de l’auteur, ce dernier place cette fois la gente féminine au tout premier plan, bien que constamment présente dans l’univers de CRADLE OF FILTH. La simple cadence des mots, la monotonie subtile de la musique, pleine comme elle l’est de refrains hypnotiques ("Black is my heart" dans « Nemesis ») et de mouvements répétés avec raffinement, produisent dans l’esprit de l’auditeur une forme de rêverie, une songerie maladive qui le rend inconscient du jour qui baisse et des ombres qui rampent. Et il y a des moments où il ne voit dans le mal qu’une façon de réaliser sa conception du beau tant la capacité de manier cet instrument s’avère d’une suprême perfection.
Deux doigts de brutalité, un d’efficacité, ajoutez une pincée de MAIDEN (« English Fire »), remuez et versez. On obtient ce cocktail détonant dans lequel tout auditeur réceptif plongera fasciné, suspendu à ses hauts-parleurs régurgitant décibels et discours plaintifs. Ainsi, nul n’a besoin de perception extrasensorielle pour goûter à la fascination perplexe initialement pourchassée.
Bref, « Nymphetamine » dévoile un état de santé très rassurant quant à l’avenir de ce groupe qui a marqué toute une génération. A ce jour, figure emblématique dans l’histoire du Black Metal et influence non négligeable pour beaucoup d’arrivistes, CRADLE OF FILTH est à l’origine du fabuleux « Dusk And Her Embrace » et de l’intemporel « Cruelty And The Beast », deux bambins devenus adultes dans la carrière du groupe et à mesure desquels on juge leurs cadets en espérant retrouver la pureté d’antan, tâche relevée mais pas insurmontable quand on vient d’écouter le petit dernier de la famille.
Avec « Nymphetamine », CRADLE OF FILTH reprend de l’élan sous l’impulsion de la simplicité et de l’efficacité.
Ajouté : Samedi 04 Décembre 2004 Chroniqueur : ZdunWalker Score : Lien en relation: Cradle Of Filth Website Hits: 29033
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