DONNIE MILLER (uk) - One Of The Boys (1989)
Label : CBS Records
Sortie du Scud : 22 août 1989
Pays : Angleterre
Genre : Hard Rock / AOR
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 39 Mins
Après des mois passés à traiter des nouveautés, le besoin de me replonger dans ma jeunesse se faisait cruellement ressentir.
Que voulez vous, il y a des étapes charnières comme ça dans la vie où on aime se réfugier dans son passé, c'est rassurant, cosy...
Quoiqu'il en soit, il fallait choisir. C'est aussi une période de choix, d'où l'importance de la période de ma vie que j'allais aborder...
Les prémices, Heavy en diable, la suite, Thrash, Death et Grind ?
Non, tout ça, c'est déjà fait, abondamment, même si j'y reviendrai forcément toujours. Non, s'il y a un style qui m'accompagne depuis ma plus tendre jeunesse, et qui fait dresser les poils de bras de tous mes amis, c'est bien le Hard FM, ou AOR selon l'orientation.
Vous connaissez déjà mon amour inconditionnel pour JOURNEY, RICHARD MARX, TOTO, REO SPEEDWAGON et autres HENRY LEE SUMMER, je ne m'en suis jamais caché. Alors ce soir, j'avais envie de vous faire découvrir une petite pépite, bien cachée dans les arcanes du temps et de l'oubli. Et cet oubli, justement, je souhaite le réparer. Certes, la production US était tellement pléthorique dans les années 80 qu'il était facile de passer à côté d'un excellent album.
Mais l'affaire qui nous concerne est plus... européenne. Elle est née sur la perfide Albion, et à du probablement y mourir, étouffée dans l'oeuf avant d'avoir eu le temps de s'en échapper. Et quel dommage, car si cet album avait bénéficié d'une bonne promo outre Atlantique, gageons que son interprète aurait connu un destin bien plus reluisant.
DONNIE MILLER. Dit comme ça, entre la poire et le fromage, ça ne doit pas vous évoquer grand chose. A moins que vous ne soyez comme moi un fidèle du fabuleux blog Hard Rock/AOR Heaven, qui régulièrement nous permet de retrouver des joyaux épuisés, et de nous replonger dans une époque bénie, celle durant laquelle les ondes FM étaient trustées par des artistes estampillés FM/AOR. Cette époque est finie depuis longtemps, à mon grand regret, mais rien ne nous empêche d'y retourner, pour retrouver ces vibrations mélodiques qui nous enchantaient tant. Alors tournons le bouton du tuner...
DONNIE MILLER, c'est l'illustration même de l'artiste maudit, presque one hit wonder, au détail près qu'il n'a jamais connu le succès, ni en longue durée, ni en single. Et pourtant, son seul album mérite bien des louanges. Et si je l'ai choisi aujourd'hui, parmi une discographie du genre qui aurait pu faire exploser la bibliothèque d'Alexandrie si elle avait été une médiathèque, c'est parce qu'il illustre à merveille la symbiose entre le Hard couillu et la Pop velue qui illuminait de son hybridation des albums intemporels. Et aussi, comme je l'ai précisé, parce que tout le monde ou presque est passé à côté de cette réussite totale. L'heure est à la réhabilitation, et vous verrez que vous ne le regretterez pas.
One Of The Boys n'est rien d'autre qu'une démonstration de force, d'un compositeur interprète en totale possession de ses moyens, et qui tire de ses styles de prédilection la quintessence même d'un art mélodique puissant. Dix morceaux, une première "face" qui frise tellement la perfection qu'elle finit par y tomber, et des hits, des hits, et rien que des hits. A l'écoute des cinq premiers morceaux de ce seul et unique LP, on se demande ce qui est passé par la tête des programmateurs US qui pour une fois, n'ont pas fait leur boulot correctement. Certes, l'année 89 était très chargée en sorties, mais un tel disque aurait pu/du se faire une place sur les ondes, sans aucun doute possible.
On retrouve sur One Of The Boys quelques noms fameux. A la console et guitare, le producteur Lance Quinn (DANGER DANGER, entre autres), Norm Dahlor, ancien bassiste de SHOOTING STAR, et surtout, Tommy Shaw (STYX) aux choeurs et à la composition, ainsi que la rousse diabolique CINDY LAUPER derrière le micro pour quelques interventions.
Et la présence de Tommy n'est pas due au hasard, tant le style de Donnie se rapproche de son groupe par moments, voire de son album solo, Ambition.
Je parlais de hits, et dans cet ordre d'idées, je pourrais presque citer chaque chanson du disque. Si les cinq premières sortent vraiment du lot, la seconde moitié n'est quant à elle pas en reste. Du bondissant et Rock "The Man Said No" à "Welcome Home" en duo avec Tommy, sur laquelle la complémentarité des deux voix fait merveille, en passant par le solide synthé de "No Time For Running" qui se la joue cool sur un mid tempo typique de la fin des années 80, presque tout est à garder, mais j'avoue que l'impression et la puissance énorme dégagée par l'entame du LP est telle qu'elle occulte un peu cette seconde partie.
Tout commence sur les chapeaux de roue avec le burner mélodique "One Of The Boys" et sa batterie synthétique catchy. Porté par un riff accrocheur en diable, ce morceau vous séduit dès ses premières secondes et ne relâche jamais son emprise.
"Normal Guy [I Want Sex]", outre son texte très second degré, est un énorme morceau de Heavy/AOR comme on ne sait plus en faire depuis trente ans. Couplets solides et plombés par une basse sourde, refrain taillé sur mesure, chant au phrasé coulé et chaloupé, ne vous posez plus de questions, c'est un tube, point.
"I Can't Stop Flying", plus aéré et radiophonique avait tout du numéro 1 imparable avec son petit côté POISON/DAVID LEE ROTH dans leurs instants les plus accessibles et bubble gum, tandis que "Me And You", avec sa patine la plus douce et commerciale faisait merveille avec sa mélodie superbe et ses harmonies travaillées, comme un morceau de JOURNEY des années 90.
Ne restait plus alors au lourd et tendu "The Devil Wears Lingerie" qu'à laisser parler ses ébènes et ivoires symptomatiques de ces années là pour achever le tableau. Guitare racée et aiguisée en arrière plan, sonorités synthétiques upfront, chant plus velouté et inquiétant, pour un refrain qui pouvait faire penser dans ses grandes lignes au "Gonna Get Close To You" de QUEENSRYCHE...
Que dire de plus sur un disque dont finalement peu de gens ont entendu parler ? Pas grand chose, à part qu'il convient de l'écouter pour avoir la preuve de ses nombreuses qualités... Et se demander pourquoi le succès ne lui est pas tombé dessus au moment où il le méritait...
Mais c'est aussi notre rôle en tant que chroniqueurs de piocher dans le passé pour y soulever quelques pierres susceptibles de cacher des trésors. Ce que j'ai tenté de faire aujourd'hui.
DONNIE MILLER. Retenez bien ce nom à présent, puisque l'histoire de la musique ne l'a pas fait. Car une fois que vous prononcé et associé à sa musique, vous ne pourrez plus l'oublier.
Ajouté : Mardi 22 Septembre 2015 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Hits: 5128
|