JIM PETERIK & MARC SCHERER (usa) - Risk Everything (2015)
Label : Frontiers Records
Sortie du Scud : 17 avril 2015
Pays : Etats-Unis
Genre : AOR
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 52 Mins
Si vous n'êtes pas fan, le nom de JIM PETERIK ne doit pas vous dire grand chose... Et pourtant, bon nombre d'entre vous le connaissent, sans vraiment le savoir. C'est lui qui, en 1978 à fondé un des groupes les plus emblématiques du Hard Rock mélodique US des années 80. Un peu d'aide ?
Ok, le monsieur joue du clavier à la base, et il lui faudra attendre quatre ans, et le coup de pouce d'un des plus grands acteurs américains pour enfin connaître la gloire. Un single placé en avant poste d'une BO, une seconde séquelle d'un film culte, et les cimes des charts sont enfin atteintes.
Le clip ? Un groupe qui marche sûr de lui dans les rues, avant de se retrouver dans un dépôt pour répéter... Un chanteur à casquette... Hum, bon...
"Adriaaaaaaaaaaaaaaaaan, I won!!!!!". Ca va mieux ?
Oui, Rocky III, Stallone, et par extension, "Eye Of The Tiger" et donc... SURVIVOR bien sur.
Oui, Jim Peterik fut bien le clavier fondateur de ce groupe mythique, et depuis, sa carrière a continué, et il a participé en tant que musicien ou producteur à une kyrielle de projets, dont WORLD STAGE, LIFEFORCE et bien sur PRIDE OF LIONS.
Lorsqu'il enregistrait les bandes pour son nouveau projet ARC OF AGES, le chemin de Marc SCHERER croisa celui de Jim. Impressionné par la qualité de sa voix (qui s'étend sur cinq octaves, excusez du peu), Peterik lui fit enregistrer les démos du dernier PRIDE OF LIONS, et le garda dans les choeurs, puisque sa voix se mariait parfaitement à celle de Toby Hitchcock.
Bien décidé à faire éclater ce talent coûte que coûte, Jim se mit à composer en vue d'un album entier, dédié au talent de ce chanteur hors norme. Avec l'équipe de PRIDE OF LIONS, il se mit donc au boulot, qui trouve enfin sa concrétisation aujourd'hui sous la forme de cette collaboration, Risk Everything.
Et Risk Everything, contrairement à ce que son intitulé semble indiquer, ne prend justement aucun risque. PETERIK reste en terrain balisé, celui qui a fait sa renommée, à savoir un Hard Rock mélodique tirant sur l'AOR de très grande qualité.
Si vous connaissez son travail, vous ne serez pas surpris par le résultat. Cet album contient ce que le musicien sait faire le mieux, et j'avoue qu'il le fait toujours aussi bien.
Et s'il a toujours su s'entourer de chanteurs d'exception, il a cette fois-ci eu encore plus de chance, puisque la voix de Marc est extraordinaire, et transcende des compositions classiques de sa pureté et de sa puissance. Jamais le vocaliste ne donne l'impression de forcer, n'en fait jamais trop, et sublime des chansons qui doivent autant à SURVIVOR qu'à PRIDE OF LIONS ou même STYX ("Thee Crescendo", tellement frappant dans ses analogies qu'on pourrait le prendre pour un original du modèle). Ses intonations se rapprochent parfois des envolées lyriques et angéliques de Michael Sweet de STRYPER, et c'est particulièrement frappant sur les ballades, comme la superbe "How Long Is A Moment", légèrement bluesy.
Alors évidemment, les esprits chagrins noteront l'absence totale de prise de risque comme je l'ai souligné, mais qu'importe lorsque le résultat atteint une telle qualité. Les onze morceaux de ce LP sont tous aussi bons les uns que les autres (le pressage japonais contient deux bonus), même si certains semblent au dessus de la mêlée. Outre les deux titres déjà abordés, impossible de ne pas remarquer "Cold Blooded", qui s'amuse beaucoup à suivre les pas de son aïeul "Burning Heart", l'ouverture "Risk Everything" qui incarne l'archétype de la quintessence Hard FM/AOR américaine avec son refrain taillé sur mesure et ses choeurs puissants, "Broken Home", et son parfum légèrement acoustique, le splendide moment d'émotion "Desperate In Love", mettant parfaitement en valeur la voix de son interprète, commençant comme une ballade lacrymale avant de s'échapper sur un up tempo rageur, au refrain encore une fois impeccable, ou même le petit brûlot mineur final "Independance Day", qui se lasse aller d'une rythmique énergique en interventions de guitares pertinentes et précises.
Et même si la voix de Marc reste le moteur de ce projet, le travail du backing band n'est pas négligeable pour autant, loin de là. Profitant d'une production parfaite signée par Jim, Ed Breckenfeld, Nick Rich, Klem Hayes, Bob Lizik, Bill Syniar et Mike Aquino s'en donnent à coeur joie, avec une basse solide, une batterie qui module selon les genres, et bien sur, le maestro lui même à la guitare et aux claviers, ces derniers étant d'ailleurs assez discrets la plupart du temps.
Les fans purs et durs se sont plaint d'un manque de créativité de la part de Jim. Certains commencent même à penser que le bonhomme n'arrive pas à se renouveler, tombant sans cesse dans les mêmes tics, sans parvenir ou même essayer de trouver de nouveaux angles d'approche.
Il est vrai que Risk Everything suit à la lettre les principes qui guident Jim depuis ses débuts, mais que faire lorsque cette attitude correspond à votre nature profonde ? La remettre en cause et sonner faux, ou à côté de la plaque ?
Non, Jim est trop intelligent et sincère pour tomber dans le panneau. Alors non, cet opus ne révolutionnera pas le genre, qui connaît un net regain d'intérêt depuis des années, mais il apporte sa pierre à un édifice qui flotte déjà dans les nuages depuis des décennies, et qui a fait les belles heures des FM US dans les années 70 et 80.
Alors, si vous ne crachez pas sur une poignée de chansons superbement composées et interprétées, qui ne négligent pas la puissance au profit d'une mièvrerie déplacée, Risk Everything est clairement fait pour vous.
Et le seul risque que vous pourriez prendre, serait de passer à côté d'un tel album.
Ajouté : Mardi 15 Septembre 2015 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Jim Peterik Website Hits: 5726
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