Celle-ci devrait aller vite.

La scène de Boston, vous connaissez ? Mais si, je vous en ai déjà abondamment parlé... Jerry's Kids, Gang Green, The F.U.'s, SS Decontrol, Negative FX, The Freeze et Siege, vous n'avez pas pu oublier, je vous le rabâche depuis des semaines.
Cette scène qui fut en son temps une des plus prolifiques, comme celles de New York ou de Californie n'en finit plus de faire des émules.
Alors deux options quand on joue un Hardcore sec et nerveux comme un coup de trique. Y apporter sa patte et se démarquer, ou rendre hommage aux anciens, poliment, respectueusement et surtout, sans chercher à faire le malin et croire qu'on a inventé quelque chose.

Les 2X4 viennent justement de Boston, et sortent aujourd'hui un genre de simple/EP d'à peine plus de dix minutes, et le moins que l'on puisse dire c'est qu'ils ne tournent pas autour du pot. Tout sonne authentique sur ces huit titres balancés dans l'urgence, qui ne minaudent pas, et fastent comme un skater un peu intrépide dans les rues de la ville.
C'est tellement classique dans la démarche, tellement vintage dans le son, qu'on pense même être tombé sur une démo des années 80, d'un groupe dont jamais personne n'aurait entendu parler. Les guitares sont franches, ont la distorsion propre, la basse reste humble et double les guitares tout en suivant une batterie qui fait son job en martelant un leitmotiv up tempo speed que peu de breaks ne viennent interrompre.

La cadence reste pratiquement la même de bout en bout, et au final de ces quelques minutes passées en leur compagnie, on se rappelle la grande époque de MINOR THREAT, car tout est là pour en célébrer l'esprit et l'héritage éternel. Même chant rauque mais modéré, même approche de la violence sous son aspect le plus épuré. C'est classique au possible, mais tellement bien troussé qu'on se prend au jeu.
Et lorsque parfois, le groupe s'adonne au joies d'un couplet Core mid tempo, l'efficacité est toujours là, et ça frappe même encore plus fort. L'hymne street rage "Lost In Terror" le prouve à merveille, avec sa cadence métronomique et son phrasé à la MacKaye.

Ce single est donc plus qu'une sortie anonyme noyée dans une production pléthorique. C'est presque un aveu en soi, une reconnaissance de la pertinence des grands anciens, dont les efforts n'ont que rarement été surpassés depuis les années 80. Certes, à l'écoute de Eight Song EP, on s'attend presque à entendre un "I'm a straight Edge" hurlé à pleins poumons au détour d'un couplet, mais la musique est si efficace et radicalement sobre qu'on se prend au jeu, et qu'on regrette même qu'il n'ait pas duré plus longtemps.

Peu d'informations sont trouvables sur ce groupe, et c'est bien dommage, car il prouve à lui seul que la mythique scène de Boston est encore bien active, et susceptible de nous apporter autant qu'il y a trente ans passés. Avec en sus une pochette simple comme la musique qu'elle enveloppe, d'un beau noir et blanc sans chichis, Eight Song EP est à l'image de son titre, ne cherche pas la complication, et se contente de jouer un très bon Hardcore comme on le pratiquait à l'époque.

Et ça, pour un premier jour de vacances, c'est idéal. Ou pour une virée en ville entre potes pourquoi pas, ça marche aussi.