RED FANG (usa) - Murder The Mountain (2011)
Label : Relapse Records
Sortie du Scud : 12 avril 2011
Pays : Etats-Unis
Genre : Stoner / Sludge
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 41 Mins
La chance sourit aux metalleux. Moins d'un an après la sortie de leur debut album, les quatre bucherons de Portland signent avec le label Relapse Records au début de l'année 2009. Et en 2011, le gang donne une descendance à leur premier album. Murder The Mountain, c'est comme une version mûrie de Red Fang. C'est à dire qu'on retrouve le même son, mais en mieux. Mieux écrit, plus cohérent, plus brutal, plus gras. Mieux produit et mieux mixé. Plus propre.
Pour ce deuxième projet, RED FANG confie la production à Chris Funk, un multi-instrumentiste orienté Folk, Southern Rock et Steelband. La musique du groupe reste ce qu'on a connu sur Red Fang, mais avec plus de rondeur, de profondeur et de cohérence. Le style, c'est toujours un Heavy Rock bien gras, à tendance Stoner / Doom. Cependant, la qualité de la prestation du groupe s'est nettement améliorée. Le travail sur la rythmique est bluffant, la batterie alterne des phases smooth à souhait à base de cymbale brossée et des claques colossales tandis que la basse brasse de la vase. Deux morceaux illustrent merveilleusement ces progrès: "Throw up" et "Wires", avec leurs longues phases instrumentales qui mettent bien en valeur le travail de chaque musicien.
Niveau chant, les deux frontmen se partagent toujours le micro, Aron Beam sur un registre plutôt speed, presque joyeux et entraînant tandis que Brian Giles joue l'oiseau de mauvaise augure avec un chant éraillé et torturé accompagné par un son boueux, bien dark, à la limite du Doom.
Murder The Mountain est, comme Red Fang, un opus qui alterne les parties sombres et les parties plus optimistes. "Malverde", le morceau d'ouverture, donne le ton. C'est une chanson de Brian Giles, sombre et grasse. Comme un démenti les deux tracks suivantes, "Wires" et "Hank is dead" sont les plus entraînantes et les plus "gaies" (toute proportion gardée) de la galette. Elles sont interprétés par Aron Beam. Deux video clips ont été réalisés sur ces chansons, dans la lignée de celui de "Prehistoric Dog". Ces clips définissent le combo aussi bien que leur musique et une fois qu'on les a visionnés, il est difficile de penser aux chansons sans y associer les images. Sur "Wires", le groupe dépense le premier cachet de Relapse Records en achetant un break pourri et toutes sortes de bricoles qu'ils s'appliquent à détruire méthodiquement en fonçant dedans. Un genre de bras d'honneur à la société de consommation et à la bienséance. Ou tout simplement l'ultime délire geek. Le morceau colle tellement bien à la vidéo qu'on se demande presque si la musique n'a pas été écrite après le tournage.
"Hank Is Dead" est également une chanson assez joyeuse, tout comme son video clip qui dépeint un tournoi d'Air Guitar.
Une fois ces réjouissances passées, on entre dans le coeur noir du disque. La tracklist entame une descente aux noirs enfers. Le tempo se ralentit, Brian Giles prend le lead vocal, et tire la zique du côté d'un Sludge sombre et lancinant. Ce n'est pas pour autant une chape de plomb, le gang sait jouer sur les durées de tracks, les variations de tempo et balancer un ou deux instru de killer pour ne pas laisser à l'auditeur le temps de sombrer dans la torpeur ou le désespoir. Sans parler des chansons interprétées par Aron qui émaillent la tracklist à intervalle régulier. La musique se déroule donc par cycles, entre ombre et lumière, glace et feu. Au final, les deux frontmen se partagent le lead à parts égales.
Dans ce deuxième effort, le quatuor de Portland nous a une nouvelle fois baladé dans son univers particulier. Des riffs autoroutes, des refrains catchy, une belle énergie communicative. Une musique hybride. Pas vraiment du Stoner, pas vraiment du Sludge... à la croisée des genres. Cet album confirme le talent de RED FANG et fait espérer une suite.
Ajouté : Dimanche 16 Août 2015 Chroniqueur : Rivax Score : Lien en relation: Red Fang Website Hits: 6396
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