HOUR OF PENANCE (it) - Regicide (2014)
Label : Prosthetic Records
Sortie du Scud : 12 mai 2014
Pays : Italie
Genre : Brutal Death Metal
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 42 Mins
Le Saint-Père, les cardinaux, il Camerlengo, la Sainte-Trinité, les Evangélistes, la Sainte-Vierge, Simon de Cyrène et les Archanges. Chacun aura sa part de responsabilité quant à l'échec de Regicide. A vouloir taper avec trop de virulence, à vouloir avoir des mots trop haut perchés, à vouloir régner sur la Rome antique du Brutus Death Metallus avec le même panorama que le pape depuis les balcons de Saint-Pierre, HOUR OF PENANCE aura fini par se casser la gueule avec l'album de trop. Deux ans après l'immense Sedition, bloc de marbre immaculé que Le Bernin aurait transformé sans mal en Extase de Sainte-Thérèse 2.0, les Italiens, qui ont depuis recruté le colossal et sympathique Marco Mastrobuono à la basse (cf : interview de BUFFALO GRILLZ) et le batteur James Payne, ont encore une fois fait parler la poudre sulfurique rongeant leurs (ran)cœurs. Mais pour la première fois, hélas, le quatuor a aussi fait étalage de quelques limites.
Des limites principalement regroupées autour du problème majeur de ce sixième full-lenght : sa créativité. Je n'ai jamais cessé de penser jusqu'à aujourd'hui qu'à l'image de FLESHGOD APOCALYPSE, désormais aussi tributaire d'un Death baroque ultra-pompeux, HOUR OF PENANCE véhiculait une classe très italienne, une majestuosité orbitant à proximité d'un Death charpenté à déguster avec un verre du plus succulent Barolo de votre cave. Ne leur en déplaise, un vin de messe suffira à Regicide. Car outre les muscles saillants de "Reforging The Crown", la granulosité rythmique d'un "Desecrated Souls", le visage sympho-Deathcore de "Resurgence Of The Empire", les chœurs grégoriens de "Sealed Into Ecstasy", y a-t-il encore quelque chose qui puisse vraiment surprendre dans cet album, où est-ce une carcasse vide et résonnante, qui répercute entre ses parois l'écho d'un Brutal Death plus stérile qu'efficace ? Contrairement à Sedition, dont on se rappelle encore d'"Ascension", d'"Enlightened Submission", quel morceau de Regicide va jouer le rôle de sentinelle incontestée ? "The Sun Worship" et sa linéarité ? "Redeemer Of Atrocity" et son monolithisme ? "Spears Of Sacred Doom" et sa technique hasardeuse qui ne fait même plus penser à SPAWN OF POSSESSION ? Non, définitivement, sans avoir vraiment changé de recette puisque cet album conserve cette explosivité et cette rugosité propre au Brutal Death suffocant, HOUR OF PENANCE s'est égaré quelque part entre une ultra-brutalité archaïque et une superproduction blindée de créatine qui tape sans ménagement sur des symboles, devenant lui-même symbole d'un Brutal Death générique. Tâche de sang coagulé sur le Saint-Suaire de leurs ambitions, les Italiens se sont loupés avec un album synthétique, répétitif, qui ne cadre pas avec le talent d'un Paolo Pieri qui, semble-t-il, s'est emparé du leadership du groupe sous le regard laxiste de Giulio Moschini. Après Sedition, le costume est devenu trop lourd à porter pour eux, d'où peut-être un début d'explication à l'incident Regicide.
N'allez cependant pas croire que cet opus fasse la paire avec les ordures. Si Regicide souffre en effet de la surexposition d'HOUR OF PENANCE, d'une production plastique, d'un Brutal Death générique, il n'en demeure pas moins suffisamment intense pour le sado du dimanche qui adore se prendre du 240 de gégène direct dans les couilles. Son efficacité bucolique, qui ne réfléchit guère plus qu'un troupeau de bétail, sera surement son unique qualité, et c'est un peu plus qu'une déception pour un groupe complètement toqué qui était jadis le vinum regnum, rex vinorum du Brutal Death all'italiana.
Ajouté : Dimanche 09 Août 2015 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Hour Of Penance Website Hits: 5238
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