THY HASTUR (pl) - The Ancients (2010)
Label : VittiV Records
Sortie du Scud : 3 septembre 2010
Pays : Pologne
Genre : Dark / Black Metal symphonique
Type : Album
Playtime : 9 Titres - 40 Mins
Il était écrit que THY HASTUR ne serait jamais un groupe comme les autres. Pourtant, que de lieux communs en The Ancients, leur troisième opus sorti en septembre 2010. Nous allons y revenir plus loin, et sachez que ces derniers n'empêcheront en rien la singularité de ce trio polonais formé aux premières heures du nouveau millénaire. Pologne = Death Metal de la mort qui tue sa mère. Le raccourci est facile, pas très loin de la vérité mais peu enclin à devenir un proverbe. Un groupe comme THY HASTUR, justement, rompt avec ce poncif éculé jusqu'à l'os en faisant certes beaucoup de bruit, mais différemment. Premier bon point pour eux. Le second, il est le monopole total et inaltérable de ce full-lenght, qui succède à Lost Paradise après cinq années de flou. Personne ne s'est vraiment soucié de leur absence, et la meilleure réponse possible consiste donc en un Black symphonique d'une étonnante pertinence. Qu'on s'en inspire !
C'est après une introduction de deux minutes pour le moins... énigmatique que tout se démêle. Mid-tempo classieux, pianos qui tombent comme des sentences, envolées de synthés, voix écorchée, ambiance mauvaise, comment ne pas penser à DIMMU BORGIR en appréciant "Pluje Na Ciedic Psie" ? THY HASTUR lève déjà un premier doute : ils ont trouvé leur chemin. Aucune approximation, aucune fausse note, les polonais savent où ils vont, envers et contre tout stéréotype, malgré cette petite réminiscence d'un certain "Mourning Palace". "Scream Of Death" enfonce très vite le clou avec ses nuances mélodiques et décadentes boostées par un chanteur qui manie correctement growl et cris Black. Les arrangements de la belle Magdalene s'épanouissent en totale harmonie avec les deux autres instrumentistes et apportent parfois d'éparses touches de Dark ou de Gothic Metal, qui changent du Black sympho pompeux par excellence. Moins musical mais plus subtil que DIMMU BORGIR, THY HASTUR parvient à échapper à son geôlier à force de rhétorique. Ce Metal là présente extrêmement bien, avec un équilibre délicat entre atmosphères lugubres, orchestrations et force de frappe des rythmiques. On note cependant une altération assez importe dans le chant à partir du titre "Hell", et pour cause, le chanteur en titre, Argh, passe le micro au multitâche Jürgen (guitare, basse et batterie) sur cinq des huit morceaux de ce disque. Un choix totalement incompréhensible, d'une parce que le timbre de Jürgen est franchement monocorde, de deux parce qu'un chanteur qui ne chante quasi-jamais, ça s'appelle un plot et ça ne sert à rien. THY HASTUR évolue finalement en tant que duo sur les deux tiers de The Ancients, se privant de l'atout majeur qui étincelle sur "Pluje Na Ciedic Psie", "Scream Of Death" et "He Has Come". J'ai du mal à m'en remettre. Heureusement, il y a sur cet opus beaucoup plus de points positifs que de points négatifs, et après avoir pesté une énième fois contre la production déséquilibrée qui étouffe les guitares, on pourra enfin se concentrer sur la beauté de l'écriture et la virtuosité des claviers, qui font de The Ancients un concentré de ce que le Black symphonique des entrailles de l'underground a de meilleur à nous offrir.
C'est pour ce genre de trouvaille insoupçonnée que nous aimons notre musique. Il est plus facile d'être déçu que convaincu par un gros bonnet. En revanche, l'inverse est beaucoup moins vrai et les réactions sont parfois plus épidermiques. Aujourd'hui, avec THY HASTUR, la balance penche du bon côté. Ce ne sera peut-être pas le cas demain, et il nous faudra attendre le prochain séisme pour faire remonter du pétrole à la surface. Savourons, un verre de Barolo en main.
Ajouté : Mercredi 05 Août 2015 Chroniqueur : Stef. Score : Hits: 5156
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