LOST OPERA (FRA) - Alchemy Of Quintessence (2011)
Label : Brennus Music
Sortie du Scud : 24 octobre 2011
Pays : France
Genre : Metal symphonique
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 45 Mins
La connaissance. Tel le Faust de Goethe, vieil alchimiste éperdu, LOST OPERA ne cache pas sa soif de savoir. Les premiers mots de leur premier album, Alchemy Of Quintessence, ne sauront être plus explicites.
Je regarde vers les étoiles, priant pour l'humanité.
Je désire soulever le voile, qui cache la vérité.
Tout un programme. Ceci étant, ce quatuor originaire d'Evreux en Haute-Normandie va mettre à sa disposition les moyens nécessaires pour s'approcher au plus près de la connaissance. Gageons qu'en retour, un modeste papier comme celui-ci aidera le groupe à savoir d'où vient son problème. Trois ans après la démo un-titre Xenocide (dont l'unique morceau éponyme sera réutilisé pour ce full-lenght), un après Alone (même topo), LOST OPERA sort le grand jeu avec Alchemy Of Quintessence. Et manifestement, à part Loïc (chant), aucun des membres de l'époque n'aura survécu à cette sortie, le combo ayant désormais fait peau neuve.
Qu'elle ne fut pas ma surprise de voir l'expression "on ne change pas une équipe qui gagne" infirmée par ces petits mecs prometteurs ? Car auréolé de ses nombreux défauts et de ses petites qualités, Alchemy Of Quintessence est un album attachant, entre Metal symphonique, Death et Heavy Metal. Arrangé à outrance, orchestré dans ses moindres détails, blindé de symboles, boosté de moments magiques comme "Razielle (Banshee Part I)", il est un grand pas en avant pour une formation à l'appétit gargantuesque. On le remarque particulièrement dans la théâtralité des claviers, qui ne se privent jamais d'une envolée proto-symphonique rappelant tour à tour DIMMU BORGIR, KAMELOT ou NIGHTWISH. Mais là où LOST OPERA se montre vraiment à son aise, c'est dans le maniement des guitares. Les riffs sont tantôt martiaux, tantôt mélodiques, tantôt industriels, tantôt planants, mais toujours autoritaires et convaincants. Sans vouloir manquer de respect à Sven, leur nouveau guitariste, on ne comprend pas trop le choix de s'être séparé d'Eric, dont la prestation aussi rigoureuse que créative est l'atout majeur d'Alchemy Of Quintessence. Car soyons franc, c'est celui qui est propulsé par la production sur le devant de la scène qui déçoit. Loïc, derrière son micro, ne cesse d'alterner. Chant Death, Black, harsch, clair. Une schizophrénie des cordes vocales qui n'est pas sans rappeler l'immense Roy Khan de KAMELOT, avec en point d'orgue un morceau comme "Chimère" qui parle au fan de "March Of Mephisto" que je suis (décidément, on en revient encore au Faust de Goethe). Sauf qu'il n'y a ni justesse dans le chant clair, ni intensité dans les chants plus extrêmes. On est dans la caricature, loin de toute émotion, de toute homogénéité. Ce chant multi-facette, à l'amateurisme peinant (et je ne doute pas des efforts consentis par Loïc pour s'en défaire), qui devait être le point d'orgue de leur concept est finalement à l'origine de cette scissure, de ce frenulum qui empêche l'opus de caresser les étoiles... et la connaissance.
La question est maintenant de savoir si, avec son line-up tout nouveau tout beau, LOST OPERA saura faire mieux que ce qu'il vient de faire sur Alchemy Of Quintessence. Ce n'est pas la découverte de ces dernières années, mais c'est susceptible de plaire aux mordus de théâtre, de Metal symphonique, aux romantiques. Parce que c'est bien écrit, proprement exécuté, assez mal chanté on l'a dit mais globalement positif. J'en connais qui feraient bien de se mettre un peu de pression avant de retourner en studio.
Ajouté : Jeudi 16 Avril 2015 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Lost Opera Website Hits: 5226
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