WERESQUATCH (usa) - Frozen Void (2015)
Label : Stormspell Records
Sortie du Scud : 11 Février 2015
Pays : Etats-Unis
Genre : Thrash Metal
Type : Album
Playtime : 8 Titres - 33 Mins
Tiens, il est rigolo ce label. Déjà, ça part bien. Ok c'est un peu partial comme jugement, mais leurs pochettes qui parodient avec respect la fameuse série "Price Killers" de Roadrunner, moi, j'aime bien. Si si, souvenez vous, ces CDs de légende, vendus à prix réduit et édition limitée, qui se sont vite retrouvés épuisés et refourgués à des prix déments sur Ebay! DETENTE, POSSESSED, VOÏVOD, CARNIVORE, CIRCLE JERKS, WHIPLASH et j'en passe... Mais eux, ils y sont tous passé. Et on cherche encore le précieux sésame, de temps en temps, en se demandant si cramer quatre vingt ou même trois cents euros pour un CD est bien raisonnable...
Mais en dehors de cette anecdote/aparté, certes sympathique, si nous parlions un peu de la musique contenue dans les albums de ce nouveau label, Stormspell Records ? En commençant par exemple par WERESQUATCH, et son premier long, Frozen Void ?
Parce que tout ça, de prime abord, ça sonne casher, et à fond. Pochette vintage, nom qui pète bien (je me demande à quoi peut ressembler un mélange entre un Sasquatch et un Loup Garou... En tout cas, ça doit être bien velu!), huit morceaux, une petite demi heure, on nage en plein revival 80's ! Et ça tombe bien, puisque c'est le but de l'entreprise. Formé par le guitariste chanteur Eric Eisenhauer à l'été 2009, WERESQUATCH n'a qu'une seule intention, et c'est leur bio elle même qui vous le dit. Vous faire headbanger et passer du bon temps. Et de ce côté là, c'est plutôt bien vu.
Le label aime à les présenter comme la réponse US un peu tardive aux premiers jets de KREATOR. S'il est vrai que les intonations du sieur Eisenhauer ressemblent à s'y méprendre à celles de Mille, la comparaison peut derechef s'arrêter là, et c'est une bonne chose. D'une, parce que nous n'avons pas besoin de versions contemporaines d'Endless Pain ou Pleasure To Kill, de deux parce que la musique de WERESQUATCH est beaucoup plus fun que celles des allemands de 85/87, et beaucoup moins violente, ce qui lui apporte une personnalité indéniable. Car les morceaux que vous trouverez sur ce Frozen Void privilégient les mid tempo, et distillent les accélérations avec parcimonie. Le groupe est plus volontiers Heavy Thrash que pur Thrash, même si la franchise des riffs rappelle avec bonheur la Bay Area teintée d'Europe des mid 80's.
Lorsque le quartette laisse parler la poudre, ça donne des choses assez intéressantes, comme ce "Thrashin 'N' Slashin" qui sonne comme un croisement futé entre le AGONY de The First Defiance et le KREATOR de Terrible Certainty. Mais alors que le Thrash made in vieille Europe de l'époque se voulait clairement agressif et violent, les Américains optent souvent pour une direction plus fun et légère, aux titres qui ne trompent pas sur leurs intentions et qui dépotent sévère. Ainsi, "Whiskey Bent And Strip Club Bound", construit comme beaucoup d'autres sur une rythmique up tempo médium, tissu stable que viennent déchirer des riffs catchy et up in time, n'est que détente, amusement, et éclate totale. Et le pire, c'est que ça fonctionne, au premier degré comme au second, puisque rappelons le, l'ambition du groupe n'est que de procurer du plaisir !
Mais ce premier jet, au delà de son caractère humble et sans prétention, manque justement un peu d'allant et de témérité. Certes, les soli sont efficaces, les riffs prenant, la rythmique solide et conquérante, mais l'abus de rythmiques trop similaires ruine un peu les efforts accomplis, et on aurait aimé plus d'explosions qui auraient apporté de la fraîcheur à l'ensemble. La machine tourne bien, mais un peu en rond, malgré les efforts fournis, et si le quartette ne manque pas d'énergie on stage je suppose, le résultat sur disque est encore un peu trop linéaire pour séduire complètement.
Il faudra la prochaine fois varier les morceaux, leur apporter des pauses, des breaks plus lourds, ne pas hésiter à foncer plus souvent dans le tas, car pour le moment, ce Heavy Thrash, bien que pas désagréable, finit par lasser sur la durée. Heureusement que la voix bien hargneuse et possédée d'Eric Eisenhauer vient souvent sauver l'ensemble, mais même elle finit par jeter l'éponge et devenir routinière sur la fin. Enfin, ne soyons pas bégueule, car si vous cherchez un bon album de Thrash revival pour égayer vos soirées, Frozen Void vous satisfera sans aucun doute.
Mais nous sommes encore loin des standards d'il y a trente ans. Pas sûr qu'on retrouve leurs albums sur un site d'enchère à des prix déraisonnables un jour...
Ajouté : Jeudi 16 Avril 2015 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Weresquatch Website Hits: 5498
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