BARUS (FRA) - Barús (2015)
Label : Auto-Production
Sortie du Scud : 9 mars 2015
Pays : France
Genre : Death Metal
Type : EP
Playtime : 4 Titres - 23 Mins
"Ils lient des fardeaux pesants, et les mettent sur les épaules des hommes, mais ils ne veulent pas les remuer du doigt."
Matthieu, 23:4
Citons la bible, car nous avons besoin de miracles. J'en plaisante, mais à moitié, vu la situation globale. Mais je pourrais très bien appliquer cette déduction à mon propre cas, et d'une manière assez pragmatique. Je l'ai déjà dit, je le répète, je ne suis pas fan de Death Metal. Pas franchement réfractaire non plus, mais pour être honnête, lorsque vient le moment de soigner une chronique aux petits oignons, je délaisse soigneusement tous les groupes estampillés "héritage floridien". C'est ainsi.
Alors en ce jour terne, lorsque j'ai parcouru les mails de demande de review reçus de notre cher webmaster, j'aurais pu/du occulter celui de BARUS. Mais je ne sais pas pourquoi, je l'ai quand même lu, et j'ai décidé d'écouter leur EP. Qui avait à la base, tout pour ne pas finir dans mes filets. Et finalement, j'ai bien fait. Parce que cet EP est bon, très bon même.
BARUS, pour situer un peu les débats nous vient de Grenoble, et joue évidemment du Death Metal. Selon leur courte bio, leur musique "exprime un fardeau, une lourdeur, au caractère oppressant, lancinant, monolithique et omniprésent". Et si les accroches "promotionnelles" ressemblent souvent à une accumulation d'épithètes dignes d'une hagiographie, il faut reconnaître que dans le cas des grenoblois, la description est très honnête et fidèle. Car leur musique - qui tire indéniablement son inspiration des codes du Death Metal - est en effet lourde, oppressante, compacte, mais aussi terriblement puissante et même hypnotique. Et si les vingt et quelques minutes passées en leur compagnie ne m'ont pas redonné foi en la vie, les fleurs et les petits oiseaux, elles m'ont en tout cas convaincu de leur potentiel qui me semble assez important.
Quatre titres, c'est peu. Un EP ayant en effet les avantages de ses inconvénients, il faut frapper fort, vite, et convaincre. Pas le temps de finasser, il faut laisser une emprunte durable dans la mémoire des gens pour qu'ils aient par la suite envie d'en entendre plus, d'en voir plus, et de suivre votre carrière. BARUS est resté fidèle à sa ligne de conduite. Adapter un Death old school à des standards modernes, sans trahir l'esprit originel. Et par moments, l'alchimie fonctionne si bien qu'on a le sentiment d'écouter du AUTOPSY repris par MESHUGGAH. Le ton est donné avec "Disillusions", (riff à la Fredrik Thordendal, arythmie, climat oppressant, chant grondant et sourd), qui multiplie les pistes, plombe, dérive vers le progressif, revient vers la brutalité maîtrisée, et disons le, "dépressive", avant de s'évader dans des hauteurs mélodiques embrumées à la DEATH. Créatif, carré, osé, banco.
Dans un genre radicalement différent, le final "Cherub" ne fait aucun cas d'une progression quelconque, et s'appuie pendant presque sept minutes sur la même structure, le même riff, le même tempo (à une variation médium près). Mais loin d'être soporifique, il créé une récurrence malsaine qui appuie sur les tempes, et fascine en se déguisant en CELTIC FROST des temps modernes, manteau glacé et glaçant et litanie lancinante et morbide en guise d'oripeaux. Et le tout sans plagier. Pas facile.
Je laisse aux auditeurs potentiels le soin de découvrir les deux autres pièces de cette première livraison, car il faut quand même garder une part de surprise pour vous donner envie d'en savoir plus. Mais sachez que loin de se contenter de réciter une leçon apprise il y a longtemps, K, J, M, R et A (non, je ne joue pas au "Mot le plus long", ce sont les noms des musiciens) accommodent la poudre à leur canon, et la font bien parler.
Un grain de sable face à l'immensité ? C'est ce que nous sommes en effet. le tout est de l'accepter.
Ajouté : Samedi 04 Avril 2015 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Barús Website Hits: 6744
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