Washington, D.C, ça n'a pas l'air très rigolo comme ville. Pourtant, le Capitole, le Washington Monument, le soleil, et puis c'est quand même la capitale merde...
Mais il doit forcément y avoir quelque chose qui cloche la bas, vu le style de groupes sur lequel je tombe en ce moment.
Là par exemple, ce matin, j'avais choisi de m'intéresser à DISCIPLES OF CHRIST. Bon, une démo cette année, dans un style qui me sied, ça semblait la bonne chose à faire, surtout que dehors, la météo ne donne pas forcément envie d'aller se balader pour cueillir des jonquilles.
Mais ça n'a pas manqué, je suis encore tombé sur un truc qui fait un max de boucan, et pas vraiment positif en plus.

Les DISCIPLES OF CHRIST, c'est un trio, de Washington, D.C donc, formé en 2009. Un trio constitué de Nolan (guitare-chant), Chris (batterie) et Tim (basse), qui depuis sa création aligne quelques sorties sous formats divers. Un EP (Decomposition Fantasy en 2013, recommandable au plus haut point), des splits évidemment (avec TRIAC en 2012 et MIND AS PRISON en 2011), enfin, le parcours discographique qu'on est en droit d'attendre de ce genre de combo, pas de surprise.
Cette démo, c'est une fois de plus l'emprunte du Powerviolence Grind contemporain, sans chichis, sans ambages, sans fioritures. Ca va très vite, forcément, ça grogne évidemment, mais ça va plus loin que ça. Si vous êtes fans de l'extrême bien sec, vous vénérez probablement comme moi les fêlés de BRUTAL TRUTH. Alors dites vous que les DISCIPLES OF CHRIST pourraient justement en être les disciples, mais en version beaucoup plus "brute" et bien énervée. Car leur Grind est sombre, agité de soubresauts Crust et Core, épaissi par des guitares qui vomissent leur distorsion par tous les pores, et qui parfois s'adonne à quelques libertés un peu branques mais bienvenues.

Pour témoin, "Untitled III", le morceau le plus long de cette démo (2''11, pas de quoi pavoiser non plus mais quand même), et qui consiste en une montée progressive de la tension et de la vitesse avant d'exploser dans des blasts diaboliques qui font alors office de catharsis. Ca commence comme un truc un peu Indus et lourd, sur une rythmique robotique plombée par une guitare doublée qui sent la cave à plein nez, et puis progressivement, le tempo monte, monte, accélère tandis que le riff se développe, et bam, un final orgiaque en plein dans la face qui valide le crescendo précédent à lui tout seul. Et ce genre de délire, j'adore. Rien que pour ça, ça valait le coup d'écrire cette chronique... Oui, je sais, j'aime les détails et je m'enthousiasme pour peu. Mais que voulez vous, je suis resté un grand enfant.

Le reste ? Des pistes qui ne dépassent jamais la minute, et qui se vautrent dans des accès de fureur intense, sans se poser de question. Mais ce son sourd et étouffé, ce chant bizarre et un peu en retrait qui semble encore souffrir des effets d'une rhinopharyngite, cette rythmique basse/batterie à l'unisson comme des jumeaux déformés, ça a quelque chose de spécial. Ajoutez à ça une "production" ad hoc, très grondante et compressée, une distorsion poussée à l'extrême, et vous obtiendrez une démo au souffle brûlant de pathologie mentale, qui ne tolère pas la modération.

Une démo qui à ce grain de folie malsain qu'on recherche tous à travers ce style que rien ne semble pouvoir tempérer, mis à part la créativité, qualité dont font preuve les DOC. Mais écoutez, genre un dimanche matin pluvieux, l'humeur maussade, si possible après une sale nuit pas reposante du tout. Ca file la pêche, et ça donne envie de faire le ménage en moins de deux minutes.
Pratique non ?