THE MIDNIGHT GHOST TRAIN (usa) - Cold Was The Ground (2015)
Label : Napalm Records
Sortie du Scud : 27 février 2015
Pays : Etats-Unis
Genre : Stoner Rock
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 39 Mins
Juste récompense pour THE MIDNIGHT GHOST TRAIN (TMGT), après 7 années de travail, de concerts à un rythme de fous, le trio du Kansas se fait enfin recruter par un label ayant de l'envergure. La promotion de leur troisième LP s'en est ressentie : une bande annonce digne d'un film des frères Cohen, deux clips bien léchés, un teasing d'enfer et la promesse d'un gros son caractéristique du trio avec une production qui leur fasse honneur.
On peut critiquer cette promo un peu trop marketée qui retire au groupe une part de sa spontanéité. Mais on ne peut pas à la fois cautionner et regretter que TMGT ait trouvé un bon label. Car pour le reste, rien ne change, le line-up est toujours composé de Steeve Moss (chant, guitare), Brandon Burghart (batterie) et Mike Boyne (basse) et ils jouent toujours d'un Stoner Rock mâtiné de Blues du delta. On parle toujours du même putain de trio du Kansas qui envoie du bois avec des compos enragées, une musique puissante, primale et subtile. On parle toujours de la voix éraillée de buveur de red avec laquelle Moss enrobe ses compos et qui donne cette coloration si particulière. Ce n'est pas du screaming, ce n'est pas du growl, c'est le chant clair d'un mec qui s'est cassé la voix dans des bars et qui a roulé sa bosse avant de prendre sa guitare pour fonder ce groupe admirable dont voici le troisième méfait studio. Attachons donc nos ceintures, ceignons nos casques audio et voyons ce que cette galette a dans le bide.
Le CD s'avance habillé d'une photo qu'on croirait tirée d'une saison de True Detective. On voit un redneck maigre, tordu et inquiétant engoncé dans une chemise de gros drap boutonnée jusqu'au col. Il pose devant une maison en ruine, dans un paysage rural et désolé. On ne peut pas se tromper sur le produit. Le titre de l'album est un hommage à "Dark Was The Night, Cold Was The Ground", une chanson de Blues Gospel écrite en 1927 et interprétée par Blind Willie Johnson. Ce morceau figure dans le Voyager Golden Record, le skeud envoyé dans l'espace en 1977 pour présenter la civilisation humaine à d'éventuelles formes de vie extra-terrestres.
Et que se passe-t-il quand on met la galette dans le lecteur ? On n'est pas déçu. En ouverture, "Along the Chasm" une intro instrumentale caractéristique du son de TMGT, histoire de nous rappeler de quoi on parle : grosse basse grasse, batterie tonique et subtile, guitare saturée qui fuzze à mort... On glisse ensuite sur "Gladstone", un morceau dédié au Gladstone Festival où le groupe s'est produit en live en mai 2013. Vu que le trio tourne quasi en permanence depuis sept ans, qu'ils dédient une chanson à un live français fait chaud au coeur. Et l'hommage est d'autant plus touchant que ce morceau est furieusement tonique. Le groupe sait toujours aussi bien y faire pour envahir l'espace auditif avec ses trois instruments, ne laissant aucun blanc. La musique arrive en bloc compact et livre ici un petit break tout simple qui débouche sur une accélération et un riff super bien pensé qui s'intègre à la perfection à la compo. Là-dessus démarre le chant éraillé du mec qui s'est cassé la voix à coup de tabac fort et de whiskey. Les morceaux se suivent et ne se ressemblent pas. La tracklist s'avance et monte en puissance, en agressivité et en rondeur à la fois. Comme un bon cigare, plus on le fume, plus la fumée est chaude, les arômes se développent et la puissance se révèle.
Et puis là, arrivé à un point culminant, on fait une pause le temps de "The Little Sparrow", un titre Bluesy sur lequel Moss murmure un texte décrivant la place que la musique occupe dans sa vie. C'est récité sur une petite mélodie toute simple à base de rythmique étouffées, de banjo et de quelques notes de violon... une petite parenthèse avant que "Twin Souls" et "Mantis", les deux derniers morceaux de l'opus viennent remettre une louche de gras puissant.
La dernière note s'éteint dans le casque et, sonné, on n'a qu'une envie c'est de réécouter... Cold Was The Ground reprend les mêmes recettes que Foxhole, et il les porte plus haut, plus fort, plus loin. C'est une rondelle d'une très grande qualité, l'album d'un groupe mature qui sait ce qu'il veut et qui le restitue à merveille.
Ajouté : Mardi 10 Mars 2015 Chroniqueur : Rivax Score : Lien en relation: The Midnight Ghost Train Website Hits: 5884
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