Avec ce nouvel album, MERCURY RAIN ne convainc qu’à moitié. Le chant de Sonia Porzier est certainement remarquable et il serait injuste de lui faire le moindre grief. Seulement le groupe négocie mal le délicat équilibre entre puissance instrumentale et lyrisme des vocaux. Aussi a t’on continuellement le sentiment que les guitares sont muselées par le chant ampoulé. Les riffs sont là, décidés à nous faire headbanger dans les règles de l’art, mais le lyrisme brise cet élan, et une quantité considérable d’énergie se perd en route. Ceci s’explique par le fait que l’on ait d’un côté des riffs saccadés et de l’autre des syllabes longues ; on ne sait plus très bien ce qu’il faut suivre car l’union est moins adroite que chez d’autres groupes concurrents.
En toute objectivité j’avouerai que ce style peut avoir un certain charme et en combler certains. Les autres – dont je suis – auront le sentiment d’un mariage de raison. Le groupe n’aurait certainement jamais vu le jour si la mode du chant féminin n’était à ce point courue. La preuve est faite lorsque des parties de chant masculin (et très viril) surgissent et donnent aux compositions une force inédite. Ajoutons que ce style musical requiert une production impeccable qui fait défaut au groupe. Le son est certes correct mais il est dénué de profondeur et d’ampleur.