CALIFORNIA BREED est le dernier projet de Glenn Hugues. Après le split de BLACK COUNTRY COMMUNION dû au départ de Joe Bonamassa, Glenn a construit cette formation resserrée autour des éléments les plus Rock du quintet. Lui-même à la basse et lead vocals, l'ami de toujours Jason Bonham aux fûts et le jeune prodige Andrew Watt à la gratte. Malheureusement, le mauvais sort frappe encore puisque Bonham a quitté le groupe au début de sa tournée d'hiver pour se consacrer à sa formation principale, THE CIRCLE. Le groupe a fini sa tournée avec Joey Castillo aux fûts mais Glenn Hugues a finalement annoncé début 2015 qu'il ne pouvait pas envisager de poursuivre CALIFORNIA BREED sans Bonham.
Cette chronique sera donc la première et dernière consacrée à ce très beau projet. Et c'est bien dommage, car ce disque de grande qualité révélait un combo qu'on aurait bien aimé suivre un petit peu plus longtemps.
Suivant le sillon tracé par BCC, le groupe a conservé l'authenticité et la chaleur d'une musique Hard Rock classique et sincère. Mais en passant à un trio, débarrassé du duo de guitares Bonamassa / Watt et des claviers de Derek Sherinian, CALIFORNIA BREED se recentre sur l'essentiel du Rock, la trilogie guitare, basse, batterie.
California Breed est enregistré en live, ce qui donne un son sincère et authentique, naturel et non retravaillé. La formule révèle un plaisir communicatif des musiciens, comme l'atteste le rire extatique à la fin de "Midnight Oil" qui, après un solo final d'enfer semble dire : "putain on a enregistré un pur jam".
Même si tous les morceaux n'ont pas la même puissance évocatrice, il n'y a pas à proprement parler de piste de remplissage dans une tracklist qui reste tendue et tonique sur la durée. Cinquante minutes de mélodies attachantes, de performances musicales, beaux soli de gratte, choristes, musique chaude, groove puissant. Une galette qui se déguste comme un rappel respectueux des heures de gloire du Hard Rock de LED ZEP et DEEP PURPLE. Le gang se paye même un petit hommage en forme de clin d'oeil à Joe Cocker avec "Scars" qui reprend le riff de "Woman to Woman" et le couplet de "You Can Leave Your Head On", you don't know what love is.
Bien sûr, côté chant, the voice of rock ne dément pas son talent, mais tout en nous gratifiant de ses fameuses montées dans les aigus et autres effets de voix, il ne s'impose pas comme lead vocal systématique. Le partage du chant avec Andrew Watt est bien sympa. Il donne notamment lieu à des duos qui apportent une profondeur qui fait oublier que les gars ne sont que trois.
Premier et dernier album d'un groupe sincère et attachant, California Breed ne peut faire qu'espérer que Glenn Hugues monte bientôt un autre projet du même tonneau, si possible avec Andrew Watt, car ces deux là font des étincelles.