MY INNER BURNING (de) - My Inner Burning (2009)
Label : SAOL (Service for Artist Owned Labels) / H'Art
Sortie du Scud : 13 novembre 2009
Pays : Allemagne
Genre : Gothic / Modern Metal
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 44 Mins
Le bras droit entrelacé de courbes tribales infinies, le visage perforé de clous et chapeauté de dreadlocks décolorées, le regard sombre mais malicieux, le corps couvert de haillons cuivrés, voilà un look qui dépareille quand il est mis en avant au milieu de quatre colosses barbus. Rebekka "Becky" Gaber apporte depuis toujours cette candeur et cet érotisme cybergoth parmi les groupes qu'elle a côtoyée, qu'il s'agisse d'EXOTOXIS (Heavy Metal mélodique), PSYCHOPHOBIA (Blackened Death Metal) ou MY INNER BURNING. Ces derniers, parlons-en, puisqu'avec cet album éponyme sorti en 2009, nous ne sommes vraiment pas loin du plus brillant coup d'éclat de la carrière de Becky. Assez loin de la discrétion des autres projets de la donzelle mais également de la fadeur d'Eleven Scars, leur second opus, My Inner Burning, est une révélation franchement fortuite, car personne n'aurait vraiment pu la préparer.
Les débuts du full-lenght me font penser à mes vieux amis de RAINTIME, principalement parce que "Head On A Plate" revêt d'emblée un costume fort bien coupé, cintré de nappes de claviers futuristes et d'un rythme effréné. Les couplets ne sont pas terribles, au contraire du refrain qui fait très "single" et qui révèle inconsciemment un des paramètres principaux de ce disque. J'aurais adoré que la comparaison avec Flies & Lies puisse perdurer, mais MY INNER BURNING est fort logiquement investi d'une toute autre mission, comme en atteste une composition telle que "Fly With Me", aux accents de tube proto-gothique, d'abord tranquille puis très catchy ensuite, un processus d'écriture qu'on connaît à d'autres italiens : ceux de LACUNA COIL. "Judgement Day" aura beau se démarquer par un riff énervé et quelques backings en voix Death, les Allemands ne parviennent jamais à éclipser le caractère easy-listening et pop de leur musique, principalement à cause de leur frontwoman, qui réalise certes une performance de haut-vol mais qui bloque également quelques issues de secours. Plutôt solidement enchaîné à l'image qu'on se fait du Gothic Metal à chanteuse, MY INNER BURNING enfonce certaines portes ouvertes par l'entremise notamment de la grotesque sympho-balade "Solitude Within You". Pour le coup, la prévisibilité de ce choix remballe quelques uns de nos bons sentiments, au même titre que la très étrange "Over And Over And Over Again". Je trouve assez décalé d'avoir positionné un titre au caractère ouvertement jovial et finntrollien au milieu de la tracklist, puisque tout était jusqu'à présent d'une noirceur cohérente. Idem pour "Soul Inc." aux tons Death Metal, dont la violence gâche un peu l'arrivée candide de la très bonne "The Great Decline", tellement plus fine si l'on occulte les grognements approximatifs de Jörg Janssen...
C'est finalement là que l'on constate que MY INNER BURNING a encore une longue route à parcourir. Non seulement ce premier album, bien que correct, est moucheté de mauvais choix. Non seulement leur second album sera autrement plus médiocre. Mais en plus, les Allemands ont flingué leur atout majeur en virant récemment Becky pour introniser au poste de chanteuse une certaine Cécile Beelmann, ressortie du placard treize ans après sa seule prestation notoire : avoir assuré les vocaux féminins sur Crimson Frost, le deuxième full-lenght de DARK AT DAWN paru en 2001. En attendant qu'elle décongèle, on se repassera volontiers cet opus éponyme, qui, après réflexion, ne nous lotissait finalement pas si mal.
Ajouté : Lundi 16 Février 2015 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: My Inner Burning Website Hits: 5238
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