BELPHEGOR (at) - Conjuring The Dead (2014)
Label : Nuclear Blast
Sortie du Scud : 5 août 2014
Pays : Autriche
Genre : Black Death Metal
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 36 Mins
Depuis Walpuris Rites – Hexenwahn et de Blood Magick Necromance, soutenus par diverses prestations scéniques de haut niveau, BELPHEGOR joue dans la cour des grands. Le combo autrichien s'est imposé comme l'une des figures majeures du Metal extrême bâtardisé, là où le Black et le Death s'accouplent sans état d'âme. Si la pochette de ce nouvel opus est toujours signée Seth Siro Anton, et on s'en serait douté tellement la patte du bassiste grec de SEPTICFLESH reste identifiable (entre les pochettes de KAMELOT, PARADISE LOST ou encore MOONSPELL, on s'y perd), c'est du côté de la production que BELPHEGOR a décidé de prendre un risque. Conjuring The Dead a été enregistré aux Mana Recording Studios (en Floride) sous la houlette de son propriétaire, un certain Erik Rutan.
A ses heures perdues, lorsque HATE ETERNAL est en sommeil, le guitariste/chanteur américain consacre son temps à soutenir d'autres spécialistes du genre (NILE, VITAL REMAINS, SIX FEET UNDER ou encore CANNIBAL CORPSE). Mais la vraie question est : comment un mec qui transpire le Death va-t-il s'y prendre avec une bête hybride comme BELPHEGOR ? Le groupe d'Helmut et Serpenth ne perd-il pas un soupçon de son identité ? A l'évidence, si. Et ce n'est pas cette orgie avec Glen Benton (DEICIDE) et Attila Csihar (MAYHEM), nommée "Legions Of Destruction" et sentant le gros Death qui tache, qui contredira les faits.
Que les fans se rassurent : BELPHEGOR n'a pas complètement perdu de son aura métissée. "Gasmask Terror" et "Black Winged Torment" donnent dans le Black infernal et déchainé (mention spéciale au cogneur Marthyn Jovanovic) auquel s'ajoute parfois des soli hystériques (King et Hanneman n'auraient pas fait mieux en leur temps). La voix d'Helmut alterne vociférations maudites et propos d'outre-tombe, et le croisement se dévoile intégralement sur "Lucifer, Take Her" et "Rex Tremendae Majestatis" : succession de rythmes rapides ou ralentis, introductions ou passages ambiants (ces arpèges glaciales, quel bonheur), riffs tantôt noirs, tantôt sanglants, BELPHEGOR excelle lorsqu'il emprunte le chemin tortueux qui mène du cimetière aux Enfers.
Et voilà qui contraste avec certains passages de Conjuring The Dead. On sent que Rutan a exhorté nos Autrichiens à pousser le bouchon plus loin dans la voie Death. Non pas que le résultat soit peu convaincant, encore que le linéaire et trop technique "In Death" ou le pataud "Flesh, Bones And Blood" rempli d'harmoniques stéréotypés n'apportent pas grand-chose, mais la démarche brutale et exclusivement bourrine vient interrompre une jouissance qu'on espérait totale. Et on a du mal à reconnaître le BELPHEGOR quasi-parfait de Blood Magick Necromance. En s'inspirant du monumental titre éponyme, un Death impérial et épique aux accents orientaux, BELPHEGOR aurait pu donner de l'ampleur à une orientation partiellement convaincante. Et qui, finalement, se veut trop basique pour contenter les habitués de ses derniers faits d'arme.
Ajouté : Vendredi 12 Décembre 2014 Chroniqueur : NicoTheSpur Score : Lien en relation: Belphegor Website Hits: 9456
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