ANACHRONIA (FRA) - One Second Before... (2010)
Label : Great Dane Records
Sortie du Scud : 5 juillet 2010
Pays : France
Genre : Metal progressif et mélodique
Type : Album
Playtime : 12 Titres - 60 Mins
Le temps dans tous ses états. Ce pourrait être le thème d'un questionnaire de "Questions Pour Un Champion", mais ce n'est que ce que m'inspire ce second album des Nordistes d'ANACHRONIA. D'ailleurs, du temps, j'espère qu'il ne vous en manque pas. Si vous avez apprécié The Endless Agony, il vous aura déjà fallu six ans de patience avant de tomber sur son successeur, lequel vous demandera également plusieurs heures d'attention. Et la vie de famille dans tout ça ? Nos femmes et enfants, amis et parents doivent-ils obligatoirement subir la créativité débordante de ce groupe ? On dirait que oui, que c'est le prix à payer pour s'approprier One Second Before.... Malheureusement, le sacrifice ne sera pas des plus ultimes, car le Metal progressif et mélodique d'ANACHRONIA, bien qu'extrêmement travaillé s'assimile assez facilement, ce qui quelque part est un défaut pour une formation évoluant dans un style aussi alambiqué.
En fait, cet album est plutôt cliché. Je ne juge pas leurs intentions hautement louables mais plutôt la simplicité avec laquelle les Français ont concrétisé le projet. Alors qu'on tombe assez tôt sur une "Inflamed" versatile qui relance une mécanique trop vite grippée, on est plutôt chagriné d'entendre ces bonnes dispositions s'envoler et disparaître, tel un éphémère qui n'a pas vraiment eu le temps de vivre. La lumière ne jaillit qu'épisodiquement de cette œuvre, trop cantonnée aux ténèbres et aux approximations. One Second Before... parvient néanmoins à ne pas sombrer dans l'ennui sur le long terme, fort de quelques excellents morceaux tels que "Last Prayer Part Two" qui réveille efficacement, à grands renforts de Death mélodique, un Metal jusqu'alors progressif et naïf. Le chaud-froid entre la voix cristalline de Fay et la voix "Death" de Zwayn est intéressant mais exploite assez mal sa complémentarité. Soit on est dans l'outrance, soit dans le monologue, et c'est principalement le concept du groupe qui pâtit de ce manque de cohérence. Quelques titres isolés et pas trop niais émergent au fil des écoutes mais hélas s'éclipsent devant la théâtralité de ce Metal poétique, teinté de folk, de romantisme et de tout un tas d'arrangements guimauves. Son vrai mérite est finalement de s'auto-renouveler rythmiquement grâce à quelques riffs ultra-virils ("Secret Of Sciences", "You Were Wrong Part Two") qui plaisent forcément au fan de Death que je suis. Pour le reste, je suis loin d'être hermétique à leur conception de la beauté mais je trouve sa mise en application assez inégale, un peu comme dans un ascenseur émotionnel qui alterne entre un désintérêt presque total et des bribes d'émotions très pures. Pour finir, One Second Before... est très long (interminable sur "Epitaph"), ce qui n'est pas forcément une surprise mais tout de même pénalisant puisqu'ANACHRONIA ne vient pas de pondre un second effort particulièrement passionnant.
Alors qu'on devait attendre sa suite avec impatience, et d'autant plus d'impatience que ce disque a maintenant quatre ans, One Second Before... s'est acheminé tout seul vers une sérénité d'esprit qu'on ose à peine perturber. Dans son confort mélodique, dans sa tranquillité technique, dans son monde, tout simplement, ANACHRONIA a fait les efforts mais pas les meilleurs choix. Inutile de rajouter que ça se remarque particulièrement quand on se lance dans un projet musicalement aussi ambitieux.
Ajouté : Mardi 09 Septembre 2014 Chroniqueur : Stef. Score : Hits: 6462
|