DOMINOE est un des rares groupes figurant sur Metal-Impact à pouvoir prétendre à une place sur le site musiquedepub.com. C'est d'ailleurs par là que ces allemands ont accédé à leur relative notoriété. Certains s'en rappelleront peut-être. La chanson en question, "Here I Am" et son refrain larmoyant (more than ever, friends forever), sortie en 1988 et classé 4ème des charts teutons, avait servi à musicaliser un spot publicitaire pour la Renault R5... Bon, je vois bien que tout le monde s'en branle alors passons à l'essentiel ; ce "nouvel" album (précédant néanmoins Naked But Dressed en 2012) qui en dit long sur les intentions de ces gloires vieillissantes : The Story Is Far From Told..., dont le principal paramètre technique est d'avoir été finalisé par Gavin Lurssen, lequel a remasterisé une compile de Johnny Cash en 2005. Oui, tout ça !

Qu'on soit d'accord, The Story Is Far From Told..., c'est 15 chansons pour 100% de tubes. On a vu pire comme rapport. Il n'y a pas un seul morceau qui ne s'inscrive pas dans une logique de hit Hard Rock, et quand je dis ça, ça englobe évidemment les qualités et les défauts de cette démarche. Le jeu de ces allemands est d'une facilité déconcertante : le riff entêtant, le refrain Pop, les arrangements mielleux, les chœurs féminins et pléthore d'instruments exotiques : tout y passe. Les balades romantiques, perdues entre SCORPIONS et Bryan Adams, se tirent la bourre toutes les cinq minutes. "Falling", "Irresistible", "Breakin' Out". Ça me fait un peu penser à l'érotisme d'HOPE, un trio suédois tout aussi niais mais ô combien sympathique. Ceci étant, il y a une vraie fibre Hard Rock qui parcourt l'échine de cet album, trahissant un passé musical riche et fourni (et pourtant ce ne sont pas des tatouages mais des poils sur les bras de Robert Papst). De "Yesterday Was Yesterday" (qui n'est pas un clin d'œil aux BEATLES) et ses trompettes à "Down And Dirty" aux drôles d'airs du récent "Zwei Schritte Vor" d'OOMPH ! en passant par "The Force" et ses flûtes façon JETHRO TULL, chaque composition possède soit un refrain, soit un instrument, soit un tempo qui le rend vraiment particulier. Pour être honnête, j'aime tout autant le blast-beat furieux que ce Hard Rock pétillant et souriant. Et c'est en réécoutant la version réenregistrée de leur tube "Here I Am" qu'on comprend vraiment que ces allemands disposent d'une classe naturelle et d'un feeling Rock incomparable. Pas extrêmement technique, The Story Is Far From Told... procure néanmoins d'agréables sensations, à mi-chemin entre la demi-molle et le frisson.

Don't hesitate, wake me up when I sleep and suck my di... oups, je m'égare !

A n'en pas douter, il y a quelque chose d'éminemment sensuel dans ce disque. Des poses lascives, un Hard Rock "coucher de soleil", qui serait évidement ridicule dans un autre contexte mais, puisque très bien écrit par DOMINOE, en devient un point de référence, un rayon de soleil, une bulle de fraicheur dans un quotidien rythmé par le stress des grandes villes. Les chœurs féminins y sont pour beaucoup, ajoutant de cette féminité appréciable à l'affaire, mais ne perdons pas de vue qu'avant d'être un excellent album, très éclectique, la réputation de The Story Is Far From Told... partait d'une vieille pub pour une caisse dépassée. DOMINOE en aura fait un pur moment de Rock, et l'anonymat dans lequel ils ne cesseront jamais de performer n'est assurément pas la récompense de leur travail, plus qu'abouti.