SOUL STEALER (lt) - Soul Stealer (2008)
Label : Ledo Takas Records
Sortie du Scud : 5 mai 2008
Pays : Lituanie
Genre : Heavy Power Metal
Type : Album
Playtime : Titres - Mins
Voici donc représenté, selon toute vraisemblance, l'oculus du Panthéon de Rome. Ou "œil du Diable", car selon les croyances, le Malin avait besoin d'un judas pour inspecter ce qui se passait à l'intérieur. Cette référence est à peu près la seule qui puisse nous être familière à l'arrivée de SOUL STEALER, et ces lituaniens ont surement fait un choix visuel très symbolique afin attirer l'attention. Ça n'a pas raté, d'autant plus que le contenu de ce premier album paru en 2008 sous Ledo Takas Records est beaucoup moins inoubliable (sic !) que cette pochette. Que connaît-on du Metal balte ? OBTEST, si on a de la chance. Sinon rien. Fût un temps, SOUL STEALER aurait pu être cette bête métallique venue d'un pays exotique qui aurait écoulé le peu de crédit qu'on leur accorde. C'était sans compter sur cet opus éponyme qui mettra en lumière davantage de contradictions que de révélations. Pas cool pour une première...
C'est pourtant avec gourmandise que je me suis plongé dans cette œuvre pour le moins mystique, n'espérant rien d'autre qu'une bonne surprise. On peut leur laisser cet honneur : SOUL STEALER est un groupe qui prend des décisions, et des décisions fortes ! Comme de chanter en lituanien par exemple. Oui, nous sommes les premiers à tomber sur les formations françaises qui abusent de shakespeareries parce que "ça passe mieux à l'oral", donc on est mal placés pour critiquer ces garçons. Mais il y a aussi la réalité de l'écoute, et à nos oreilles inexpérimentées, le chant de Jeronimas Milius (candidat pour la Lituanie au concours de l'Eurovision 2008, s'il vous plait !) s'apparente à du chewing-gum. Une gomme d'autant plus difficile à mâcher que le kitsch du Heavy / Power Metal qui l'englobe fait vaguement ressembler le tout au générique de Dragon Ball Z. Néanmoins, passé cet obstacle linguistique, il y a quand même quelques éléments positifs à retenir de Soul Stealer, dont la première chanson. Après un riff de dix secondes qui fait tout bien comme DIMMU BORGIR sur "Alt Lys Er Svunnet Hen", les Lituaniens commencent à dévoiler à travers "Viskas, Kas Turi Pradzia" quelques bonnes dispositions, hélas vite contrées par la réalité d'un album qui ne dure pas cinq minutes mais une heure ! Un clavier plus "tant pis" que Bontempi, des mélodies épiques (œuvres d'un seul et même guitariste, respect), des refrains envolés, des solos téléphones et des arrangements poussiéreux, pas de doutes, SOUL STEALER est dans le Heavy / Power Metal de brocante. A part sur ce premier morceau et sur "Be Sparnu" que j'ai trouvé assez bon, le reste est plutôt inoffensif, porté à bout de bras par un leader dont le charisme et le chant font oublier l'amateurisme des autres. Il n'y a pas cette puissance, cette virtuosité ni ce magnétisme qu'on recherche traditionnellement dans un disque du style. Certes, ils frôlent le miracle sur "Plastake", mais ce titre énergique et bien écrit se perd dans la masse brumeuse de l'album, qui en devient carrément énervant quand surgissent ces cris de castrat qu'un Rob Halford avec un balai dans les fesses n'aurait osé proposer. On peut également rajouter que c'est quand SOUL STEALER chante en anglais ("Too Heavy") qu'on peut se sentir un peu plus "intégré" à l'affaire.
Un argument confirmé par le groupe himself, qui sortira en 2010 Feal The Steal, un second full-lenght entièrement chanté en anglais. Preuve que quelque part, être fier de son patrimoine c'est bien, mais ça ne passe pas partout. On l'a bien deviné tout au long de cette œuvre tâtonnante, pas vraiment méchante mais fantomatique, SOUL STEALER a essayé de percer avec ses armes, sans réussite. Honnêtement, je ne veux pas stigmatiser, mais pas grand-monde ne peut se sentir aujourd'hui concerné par un album de Heavy / Power Metal bariolé de musique folklorique lituanienne et de prose balte. C'est définitivement ce qui flingue cette sortie, car les intentions sont là.
Ajouté : Dimanche 24 Août 2014 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Soul Stealer Website Hits: 6488
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