DOOMRIDERS (usa) - Grand Blood (2013)
Label : Deathwish Inc.
Sortie du Scud : 15 octobre 2013
Pays : Etats-Unis
Genre : Doom N' Roll / Hardcore / Stoner
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 41 Mins
Personne ne connaît vraiment DOOMRIDERS. Pourtant, beaucoup de monde a déjà entendu parler du "side project de Nate Newton, le mec de CONVERGE". C'est ce qu'on appelle une périphrase. Et personnellement, ça me fait de la peine pour Chris Pupecki (guitare), qui ne joue que dans CAST IRON HIKE ou pour Jebb Riley (basse), qui évolue timidement chez les Bostoniens de DISAPEARRER depuis maintenant 10 ans. Un peu à l'image de NAILS qui appartient intellectuellement à Todd Jones, l'ancien de la maison TERROR, DOOMRIDERS semble emprisonné dans son rôle de "groupe de...", rôle qui lui retire de facto un peu d'intérêt au moment de la sortie de ce Grand Blood, un troisième album livré sous la forme d'un très beau digipack. Instinctivement, on épiera surtout la performance de Newton. Y a-t-il du All We Love We Leave Behind dans cet opus ? Pire encore, Cavalera est-il mêlé de près ou de loin à cette sordide affaire ?
Négatif, bien qu'après réflexion, cette hypothèse aurait au moins eu le mérite de pimenter un disque au contenu beaucoup plus approximatif que prévu. Car pour ce qui est du style, sans réelle surprise en dépit de la petite popularité de ce projet, on découvre le tuyau après seulement quelques secondes d'un "New Pyramids" torturé. C'est un paradoxe. La barbe est finement taillée, la chemise boutonnée jusqu'à la pomme d'Adam (qui a dit hipster ?). Et pourtant, il faut que ce soit boueux, crasseux, nauséabond. Ils ne peuvent plus s'en empêcher. Les mains dans le cambouis, le quatuor s'échine, transpire à grosses gouttes et laisse vagabonder son esprit au rythme de ce Doom N' Roll / Punk / Hardcore / Stoner chaotique à ne plus rien y comprendre. C'est à la fois féroce, Heavy (comme sur la très réussie "Mankind"), sudoripare et méchamment machinal, à l'instar de cette production aride signée Kurt Ballou. Il en faut peu pour être heureux on dirait. Et justement, ce côté minimaliste m'a très largement perturbé. Au moment où une telle mixture, vapeurs de cendres de cigarettes et de viande faisandée, est censée mettre mal à l'aise, rendre les murs de la pièce suintants d'une mélasse sanguinolente, le petitesse structurelle de compositions comme "Dead Friends", "Death In Heat" ou encore "Father Midnight" ne perfore en rien les viscères. La voix est caverneuse, le riff tranchant, la batterie épileptique. Et après ? C'est plus ou moins le propre de tout groupe de Post-Hardbidulcore, non ? Soit on en attendait trop, soit ils n'en font pas assez. Et à mon humble avis, le mélange des deux rend ce Grand Blood clairement insipide, étrangement transparent. Les vagues nuances ésotériques distillées par les symboles éparpillées dans le digipack pourront éventuellement justifier la simplicité anti-fantaisiste de cette œuvre, mais je crois que c'est un paramètre que d'autres artistes légitimeront mieux que moi.
On aurait presque le droit de parler d'un voyage au bout de l'ennui, si DOOMRIDERS n'avait pas eu la bonne idée de proposer deux-trois titres sympatoches tels "Mankind", "Gone To Hell" ou "We Live In The Shadows", qui titillent les tympans quand les paupières se font lourdes. C'est en substance l'arbre qui cache la forêt, encore faut-il ne pas être très regardant, et pardonner facilement un sens de l'écriture qui m'a tout l'air d'être introspectif, et égoïste.
Ajouté : Jeudi 31 Juillet 2014 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Doomriders Website Hits: 5768
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