KARNIVOOL (au) - Asymmetry (2013)
Label : Sony Music
Sortie du Scud : 19 juillet 2013
Pays : Australie
Genre : Rock progressif
Type : Album
Playtime : 14 Titres - 67 Mins
Un cosmos sous cellophane, à l'abri de la chaleur, de l'humidité, du monde extérieur. Cet univers, c'est celui de KARNIVOOL. Ce serait mentir que d'affirmer que ces Australiens n'ont plus besoin d'être présentés, car j'ai moi-même découvert très tardivement leur Art, précisément par le biais de Sound Awake. Mais pour ce faire, je préfère utiliser correctement l'espace de cette tribune et vous renvoyer directement à un savant mélange de Wikipédia / chronique dudit album en nos pages. Car il y a beaucoup de choses à dire de ce nouveau bébé, à commencer par son comportement, toujours déstabilisant. Si Sound Awake était certes un changement d'orientation par rapport à Themata, que dire alors de celui-ci ? Qu'il est moins Metal ? Plus expérimental ? Hélas, s'agissant de KARNIVOOL, ça ne tombe que sous le contrôle de lieux communs évitables.
Ces garçons naviguent dans la même barque depuis 2004 et l'arrivée de Steve Judd à la batterie. Le collectif est rôdé, ils se connaissent, s'apprécient, diront probablement qu'ils sont un peu plus que des collègues musiciens, et ça se comprend. "Aum" arrive et suspendue à nos oreilles, flotte pendant deux belles minutes qui ouvriront un "Nachash" nébuleux. Le son est sourd, la voix de Kenny futuriste et pourtant, le feeling Rock N' Roll est là, dans le riff, dans l'esprit. Rapidement, KARNIVOOL embraye avec des hymnes nuancés d'une chaude énergie et d'un froid ressenti. Ce sont là des émotions symétriques qui s'entrechoquent au détour d'expérimentations presque laborantines. Il y a le tube, avec "We Are" et le fracas, avec l'intro de "The Refusal", déjà entendue sur quelques bons disques de Noise / Post-Hardcore. Comme quoi, les Australiens n'ont pas totalement abandonné leurs racines métalliques, même si l'essentiel est tourné vers quelque chose de beaucoup plus spirituel et fantomatique. Indomptable, Asymettry fait dans la divagation la plus hérétique, avec des touches wilsoniennes sur "Aeons" ou de grosses doses de TOOL en arrière-plan. Le travail de composition est particulièrement touchant car c'est ce frémissement d'idées et cette mise en histoire qui rythment tout le disque. N'espérez pas comprendre le scénario en vous contentant de plusieurs écoutes distraites ou d'une seule, aussi approfondie soit-elle. Cet opus se décante sur la durée, quand on saisit enfin qu'"Eidolon", d'abord énigmatique, est une pièce centrale de l'œuvre et qu'elle marque un vrai tournant artistique puisque débouchant sur l'épique "Sky Machine", apogée ultime d'une sortie cubique et intellectualisée. KARNIVOOL, de moins en moins terre-à-terre, vient incontestablement d'écrire un album de transition et plus que l'avenir, ce sont les sensibilités qui diront si c'est son meilleur à ce jour.
En ne comprenant pas immédiatement la finalité d'un tel disque, on ne se sent pas inutile mais concerné, directement touché par une série de Mystères qui vacillent entre le biblique et le divin. La technique est reléguée au second plan pour laisser les alchimies exploser. Certains diront qu'Asymettry est un vin tannique aux arômes complexes, d'autres qu'il s'agit d'une petite bombe qui va faire beaucoup de morts. Mais dans tous les cas, retenez ce concept d'explosivité et tirez en le meilleur, car c'est ce même processus que les géniaux Australiens ont suivi.
Ajouté : Mercredi 30 Juillet 2014 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Karnivool Website Hits: 5238
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