MORALITY CRISIS (usa) - Boats (2013)
Label : Minnesconsin Records
Sortie du Scud : 25 juin 2013
Pays : Etats-Unis
Genre : Post-Hardcore
Type : Album
Playtime : 7 Titres - 29 Mins
Entre le Post-Hardcore et moi-même, c'est compliqué. J'ai toujours eu la persuasion que ce style était destiné à un public de mécheux en manque d'identité et de sensation forte. C'est en tout cas ce que j'en ai écouté au tout début de mon aventure métallique. Eh bien ! Après m'être envoyé en pleine face un bon CULT OF LUNA, BATTLE OF MICE et plus récemment les Suisses de WHEN ICARUS FALLS, je dois dire que j'ai assez honte d'avoir négligé un style aussi riche, qui est devenu au fil du temps si facile d'accès avec tous ces dérivés. Mais là n'est ni le lieu, ni le moment de se plaindre. Jetons plutôt un œil aux américains de MORALITY CRISIS. Ces gaillards œuvrent dans un registre assez flou, passant du Post-Hardcore traditionnel au Sludge, Noise, etc... Et ce depuis 2003 ! Ce Boats n'est ni plus ni moins que leur premier album, derrière trois EP. Autant vous dire que niveau productivité, ça ne monte pas bien haut.
Et pour entamer la bête, c'est un "Enormous Fucking Death Ass Knife" aux accents Drone qui nous fixe les points sur les i : le tempo est lent, le son est lourd. En bref, le pari est réussi ! Les riffs granuleux et coulants se fondent à chaud dans vos oreilles tel du goudron brillant de mille feux sous un beau soleil. Plus nous nous enfonçons dans l'album, et plus les capacités de notre combo se dévoilent au grand jour. En soit, "Naptaker" viendra très vite vous botter l'arrière train sans crier gare. On décèle également la volonté de la part de nos ricains d'expérimenter par-ci par-là, ce qui donne lieu à des parties complètement barrées ("Gary Plays With Fire") qui ne plairont certainement pas à tout le monde. Parfois, nous sommes vite tentés de parler de Boats comme d'une production axée Mathcore, tant la distorsion des structures est omniprésente. Que l'on se rassure, toutes ces perturbations n'entachent en rien le plaisir d'écoute. La totalité de la galette est directe, précise, et reste incisive en toute circonstance malgré ses airs un peu brouillons par moment. Seul le chanteur ne rivalise pas vraiment d'ingéniosité, mais a le mérite d'apporter davantage de poids aux morceaux pour nous écraser nos pauvres tympans. Après, j'imagine qu'il faut être un minimum habitué au style pour pouvoir pleinement apprécier le contenu qui nous est offert. Mais en toute objectivité, il est impossible de dire que cette formation est mauvaise. Elle n'a pas une conception plus absurde de la musique qu'une autre et joue avec sincérité pour nous envoyer un bon gros rocher compact en pleine face. A vous de choisir si vous voulez l'éviter ou non. Mais honnêtement, vous passerez à côté d'un choc des plus jouissifs. Surtout qu'avec un "Electric Friends" enivrant en guise de final, il n'est pas question de douter davantage de notre bande, chose que j'ai eu l'erreur de faire dès le début.
C'est tout de même dingue tout ça. J'étais presque prêt à incendier sur place un groupe qui semblait m'indifférer au plus haut point, et voilà qu'après plusieurs écoutes, je me suis presque adouci. Non pas que je prends du plaisir à cracher ma haine sur tout ce qui bouge, mais lorsque j'émets un doute sur une formation, c'est qu'il y a une bonne raison ! Et je n'ai pu déceler le petit quelque chose qui planait sur Boats lorsque je l'ai écouté. Il est fichtrement bien dissimulé, mais impossible de ne pas ressentir sa présence tout au long de la galette. C'est ainsi. MORALITY CRISIS a décidé de s'amuser. Et dans l'histoire, c'est moi qui me suis le plus éclaté. Chapeau bas les gars !
Ajouté : Samedi 26 Juillet 2014 Chroniqueur : Nash Score : Lien en relation: Morality Crisis Website Hits: 10452
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