Nom du groupe en rapport avec "la douloureuse et injuste vie" : check. Nom de l'EP en rapport avec la douleur : check. Cover avec un bras mutilé : re-check. Titres tous plus clichés les uns que les autres: check, check et encore check ! Amis de l'originalité, passez votre chemin, car en matière de DSBM, vous ne pourrez pas faire plus cliché que cet EP ! Mais attention, il ne faut absolument pas se fier à ces immondes stéréotypes, et cette production nous le prouve mieux qu'aucune autre. Les deux membres de la formation ? Le très célèbre Kim Carlsson (HYPOTHERMIA, KALL, ex-LIFELOVER), ainsi que le dépressif ambulant de République Tchèque, Trist (TRIST, DEEP-PRESSION..). Autrement dit, deux icônes de la scène DSBM moderne, qui ont participé a de très grands groupes (je pense notamment à LIFELOVER, dont la qualité n'est plus à prouver, mais également à TRIST, qui est un des one-man band de DSBM les plus renommés actuellement).

Mais LIFE IS PAIN, qu'en est-il? Une association de deux dépressifs camés jusqu'à la moelle, pas tellement différente musicalement mais qui se démarque par sa façon bien particulière d'introduire sa propre ambiance. Ils se sont séparés après un EP sorti, car Kim voulait se concentrer sur LIFELOVER (en même temps, quand on voit la renommée atteinte par la formation suédoise, on ne peut qu'agréer au choix de "( )").

Il y a énormément de chose à dire sur cet EP qui peut paraître de très bas-étage mais qui s'avérera être d'assez bonne qualité. Trist s'occupera de tous les instruments, pour laisser à Kim la joie (peut-on parler de joie ici ?) de s'adonner à son chant si unique. En l'espace de 3 pistes, les deux membres essayent au maximum de retranscrire tous leurs sentiments qui sont tous plus horribles les uns que les autres. Et oui, pour tous les amateurs de musique joyeuse, par exemple les fans de Power, vous pouvez directement quitter cette chronique et vous lancer un album d'AVANTASIA, parce que LIFE IS PAIN ne vous rendra pas joyeux, ça, je peux vous le garantir.

Histoire de poser l'ambiance, ce CD a été enregistré dans un hôpital psychiatrique. C'est d'ailleurs de cet hôpital psychiatrique que découle le premier titre "Oppressive Night In Mental Asylum" (il faudra vraiment penser à faire plus original les gars, sérieusement). Comme tout l'EP, ce titre est minimaliste au possible (au niveau des instruments), et n'a aucun originalité de composition. Le génie de cette production est la voix : Carlsson met en œuvre tout son génie pour faire une voix hurlée, pleurante, aiguë au possible, histoire de faire clairement comprendre que dans sa vie, quelque chose va pas trop bien, même si ça vous l'aurez compris rien qu'en regardant la couverture de ce CD. Il enchaine des cris tous plus perçants les uns que les autres. On a l'impression d'écouter Pulver, tant la voix est particulière. Sur un court EP de 3 titres, vous aurez sans aucun doute l'impression d'écouter un détraqué chanter sur un fond de grésillements. La batterie est quasiment inexistante (en tout cas sur le titre éponyme, et sur les autres titres elle ne se fera pas très imposante) la basse est inaudible, mais la guitare comble ces deux manques : la rythmique (si on peut parler de rythmique) produit un grésillement continuel qui constituera en un fond sonore, pendant que la seconde guitare s'évertue à faire des accords aigus, sûrement pour les faire ressortir de cette masse sonore. L'ensemble produit une musique compacte, triste et torturé.

Un bon EP, mais qui gâche ses points positifs par des aspects faciles à corriger (je pense notamment au manque total d'originalité, ou bien à la basse inexistante). Est également à déplorer le rendu trop sale, pas assez soigné, mais c'est sûrement la volonté des artistes que d'avoir produit une musique aussi compacte. Au final, du DSBM tout ce qu'il y a de plus classique. Ce fut un bon départ pour LIFE IS PAIN, élan qui sera très vite stoppé par le split aussi imprévu qu'immédiat du groupe. Le potentiel de la formation n'avait pas été exploité à son maximum, c'est donc pour cela qu'un album aurait été le bienvenu. Qui sait, peut-être qu'un jour nous verrons une refonte de cette alliance si particulière !