HOUSEBOUND (FRA) - Schadenfreude (2013)
Label : Dirty 8 Records
Sortie du Scud : 5 octobre 2013
Pays : France
Genre : Hardcore
Type : Album
Playtime : 6 Titres - 26 Mins
Ce nom, cet album... Ca ressemble à du Summer Swing, ça a l'odeur du Summer Swing, mais ce n'est que Schadenfreude. Aucuns de ceux qui auront eu le plaisir d'écouter Winter Blow n'ont oublié le nom d'HOUSEBOUND. On ne va pas revenir indéfiniment sur la vraie-fausse sortie du diptyque Winter Blow / Summer Swing car ça n'a aucun sens, surtout trois ans après. Mais sachez simplement que quelle que soit la raison pour laquelle le deuxième volet de cette saga n'a jamais vu le jour, on n'oubliera pas si vite que quelque part, pour ceux qui comme moi sont totalement extérieurs au projet, HOUSEBOUND aura fauté. Lourdement, tant Winter Blow réclamait à cor et à cri un simple écho. En ce mois d'octobre 2013, j'ai l'impression que c'est dans l'anonymat le plus total que sortira Schadenfreude, qui est donc le deuxième album des Alsaciens, et qu'il fallait être bien proche de la scène strasbourgeoise pour que cette nouvelle œuvre ne s'ébruite.
Exit le HOUSEBOUND prophétique et tapageur, exit l'effet d'annonce qui te fera noircir ton calendrier pour rien, exit le line-up a cinq qui a fait de Winter Blow un effort extrêmement concentré et dense. C'est désormais dans la discrétion la plus totale que le quatuor va revenir, avec des intentions un peu nouvelles mais une volonté toujours égale de balancer son gros Metal / Hardcore grassouillet et transpirant. De prime abord, la transition entre leurs deux albums n'est pas du tout flagrante. Je me suis imbibé au préalable de Winter Blow pour essayer d'être le plus exact possible et j'ai surtout été frappé par la proximité des rythmiques, qui conservent cette petite nuance Punk qui rend leur musique si nerveuse. Puis, au fur et à mesure que déroule cet opus, différentes nuances viennent se greffer sur notre jugement initial. Schadenfreude est plus anthropomorphe, plus proche de l'auditeur, plus dégoulinant et plus frontal que son génial prédécesseur, qui était quant à lui plus austère. Est-ce que HOUSEBOUND a délibérément fait le choix de cloisonner son Hardcore et d'arrondir les angles afin de créer une réelle scissure ? Personne ne pourra vraiment l'affirmer, mais le côté progressif et expérimental d'une composition comme "ICMB", avec ses voix sombres, légères et nasillardes tranche d'avec la brutalité baveuse d'une "Good To Go". On pourrait cependant la recouper avec "Dear Whoever", qui du haut de ses six minutes se rapproche d'elle dans la structure et le déroulement, mais ce serait trop vite oublier que Schadenfreude, conceptuellement, n'a rien d'une suite de Winter Blow. C'est moins évident musicalement, surtout pour quelqu'un qui ne connaitrait pas le contexte de ce deuxième album, et c'est d'ailleurs la plus malsaine des joies qui composent ce disque. HOUSEBOUND est tellement à l'aise quand il s'agit d'écrire des titres "funs", comme ce très bon "Wyoming Stuntman Douchebag", mi-Hardcore, mi-Rock sudiste, que la rugosité d'une "Idea Of Progress" finit par ne plus vraiment impressionner.
Au final, je ne sais pas trop si je dois féliciter HOUSEBOUND pour avoir eu le cran de revenir après un malaise vieux de trois ans ou si je dois m'étonner de ne pas être franchement emballé par Schadenfreude. Quelques très bons moments côtoient des passages éculés et prévisibles, une facette heavy non-négligeable perturbera épisodiquement le déroulement pépère de cet opus mais dans sa globalité, la copie rendue par les Strasbourgeois n'a pas cette dimension de retour tonitruant qui, quelque part, nous était pourtant due.
Ajouté : Lundi 21 Avril 2014 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Housebound Website Hits: 6686
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