ASKING ALEXANDRIA (uk) - From Death To Destiny (2013)
Label : Sumerian Records
Sortie du Scud : 6 août 2013
Pays : Angleterre
Genre : Deathcore / Heavy
Type : Album
Playtime : 13 Titres - 51 Mins
Il se murmure avec insistance qu'ASKING ALEXANDRIA serait sur la bonne voie. Besoin de rédemption ? Personnellement, je reste convaincu après avoir écouté From Death To Destiny que la bonne voie, c'était en 2009 avec Stand Up And Scream. C'était une époque ou les Anglais s'assumaient entièrement, n'avaient pas peur d'être entièrement ridicules avec leur Deathcore ultra-cliché tamponné d'effets Electro, une époque où les mèches prenaient le pouvoir sur les coupes rangées et les vestons chics d'aujourd'hui. Oui, ASKING ALEXANDRIA s'est donné cette dimension classieuse, un peu bobo sur scène, au détriment d'une musique totalement superficielle mais ô combien valable par rapport à ce qu'ils font aujourd'hui. S'il eut fallu un changement, il aurait du être de l'ordre du radical (comme l'a fait récemment BRING ME THE HORIZON avec Sempiternal et une chanson telle que "Can You Feel My Heart ?") et pas simplement du rangé. Et alors que Reckless & Relentless s'est montré relativement décevant, indigne du patrimoine légué par Stand Up And Scream, c'est avec beaucoup d'attente et d'espoirs que j'attendais ce nouvel album.
Autant être franc tout de suite, je n'ai pas été trop déçu. Effectivement, il y a quelque chose de changé en ASKING ALEXANDRIA, quelque chose qui ressemble à de la maturité. Ce Deathcore est moins électronisé, plus Heavy, plus Pop et à leur image, plus habillé. Une vraie classe se dégage de "Don't Pray For Me", une ouverture intense, assez loin des stéréotypes émo-larmoyants de leur premier opus. Comme on pouvait s'y attendre, la production est surgonflée, explosive et ça, on en prendra encore plus conscience à l'aube d'un "Killing You" vitaminé, qui y va de son petit breakdown et de son refrain chamallow. Entre titres Rock N' Roll ("Break Down The Walls"), et morceaux planants ("Poison"), ASKING ALEXANDRIA n'oublie personne, diversifie son jeu et, de fait, rend immédiatement From Death To Destiny accessible, sans pour autant se départir de ce côté synthétique que beaucoup détestent. Des orchestrations viennent anoblir l'affaire ("Creature"), au même titre que d'innombrables arrangements un peu faciles. Mais dans son ensemble, cet effort est quand même sacrément mieux foutu que le précédent. Ce n'est assurément plus le groupe qui s'est fait connaître de la masse de la pire des manières il y a quatre ans, mais c'est une nouvelle personnalité qui a des choses à dire, qui mérite qu'on lui accorde un peu d'attention et qui propose un album solide de Deathcore qui n'en est plus vraiment. En attesteront "Moving On", surement celle dont les reflets Heavy-balade sont les plus nets ou "Until The End", sur laquelle Howard Jones (ex-KILLSWITCH ENGAGE) vient poser sa voix. D'ailleurs, la voix, parlons en, puisque ces mecs se sont aussi illustrés pour leur goût pour le chant clair, avec un Danny Worsnop qui n'était plus très loin de faire la Une des tabloïds. Addict à la drogue, tributaire de l'alcool pour ses shows, le bonhomme était ressorti de sa rehab dans une forme étincelante, même s'il semble s'être mis en tête la curieuse idée de savoir chanter comme une diva. C'est également une des nouveautés de ce disque, sur lequel Worsnop alterne growls, screams et chant clair (comme il l'a toujours fait, certes), mais avec une nette amélioration dans la façon de forcer sur les aigus ("Break Down The Walls" est encore une fois très représentative à ce niveau).
Question de goût et de feeling, je préfère encore et toujours les paillettes et le strass assumé de Stand Up And Scream même si sans se mentir, avec From Death To Destiny, le groupe fait amende honorable. Ce troisième album va effectivement dans le sens d'une rédemption, avec un jeu plus structuré, plus intelligent, plus assagi, plus construit, susceptible d'un peu moins déranger leurs détracteurs. Dans l'esprit, ça reste du ASKING ALEXANDRIA, mais avec davantage de bouteille (pas toucher, Danny !) et un je-ne-sais-quoi de plomb dans le crâne.
Ajouté : Mardi 11 Mars 2014 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Asking Alexandria Website Hits: 7200
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