"Il est dit que de leurs yeux coulent des larmes d'une bière opaline, lorsque leurs âmes les portent vers l'Alabama, berceau des sons qui baignent leurs cœurs."

A défaut de joindre une présentation banale à leur dossier de presse, THE MISTAKEN SONS OF ALABAMA se présente ainsi dans sa bio officielle. Vous l'aurez compris, THE MISTAKEN SONS OF ALABAMA, ça sent bon le Jack Daniel's. Mais pas que. Avec déjà quelques belles premières parties à mettre sur leur C.V. (notamment AMERICAN DOG), ces cinq culs-terreux ont sorti l'année dernière leur premier album, enregistré dans le studio du guitariste Ol Alabama. Et je vous préviens : si vous vibrez grâce à LYNYRD SKYNYRD, ou si une cabane servant de chiottes au fond de votre jardin vous fait vous sentir chez vous, les culs-terreux en question, vous allez les adorer.

Résumer THE MISTAKEN SONS OF ALABAMA à une version plus massive de NASHVILLE PUSSY serait réducteur, tant la façon dont ces fils de l'Alabama servent leur Southern Rock est fraîche, groovy et pleine d'entrain. Au vue de leurs photos promos, la trentaine est accordable comme moyenne d'âge du groupe, et pourtant, une réelle fougue, presque naïve, intuitive, se fait sentir tout au long de l'album. Qui a dit que le Rock et le whisky, c'est que pour les plus jeunes ?

Ces trente trois minutes, elles vous prennent par la main, vous font taper du pied et bouger la tête. C'est gras, ça groove sec, ça suinte un peu sur les côtés, la voix bien rocailleuse de Mitch charme à elle toute seule, et l'imagerie du groupe, aussi retro (limite kitsch) soit-elle est parfaitement crédible. Et quand à la musique, difficile de résister et de ne pas succomber à ce Hard Rock sudiste, beau bâtard de leurs compatriotes de GOD DAMN et des aïeuls assumés de NASHVILLE PUSSY. Loin d'être des prêcheurs de la technique, THE MISTAKEN SONS OF ALABAMA fait reposer sa musique sur quelque chose qui est bien loin d'être matériel. En effet, il est clair que ces gars possèdent quelque chose. Ce que Louis Armstrong appelait "l'Esprit". Si seulement ce concept était applicable ailleurs que dans le Jazz... Soit on l'a, soit on ne l'a pas. Eux, ils l'ont. Et pas pour déconner.

Huit titres qui paraissent donc peut-être un peu stéréotypés, mais c'est toujours dans les vieux pots qu'on fait les meilleures confitures. Ecouter un album comme ça, du bonheur en barre. Et je ne suis pas le seul qui l'ait compris, mais c'est à surveiller de très près tout ça. N'est-ce pas pour ça qu'un groupe comme AIRBOURNE marche si bien ? Parce qu'au final, le Rock, c'est un éternel recommencement.