Ah, THY LIGHT... Le fameux groupe de la scène DSBM présentant toutes les contraintes à produire une musique pareille. Et pour cause, qui penserait qu'une boule de tristesse comme Paolo Bruno viendrait de ce pays ensoleillé qu'est le Brésil ? Le malheur est présent partout, en toutes circonstances, chez n'importe qui, et croyez-moi, l'esprit embrumé du frontman ne l'est pas qu'un peu ! Au fur et à mesure, THY LIGHT s'est fait une place bien marquée dans le milieu, dans le centre de la scène, au même titre que LIFELOVER, TRIST ou bien SHINING. Tous les quatre sont devenus des incontournables du style. Et THY LIGHT, par son contexte exotique, en a déjà surpris plus d'un (dont moi) ! Pour être honnête, je n'ai pas prêté attention à THY LIGHT tout de suite. Une certaine notoriété leur a cependant été assimilée et c'est par ce Suici.De.Pression que j'ai découvert ce groupe.

Abordons maintenant la démo ! Vous ne trouverez pas de disque plus triste que celui-ci, à moins de piocher dans l'extrême, tel que le duo de malades mentaux de SILENCER. Composé de 5 pistes (dont 2 instrumentales), ce skeud est une sorte d'hymne au suicide qui n'est pas sans rappeler (par seulement quelques éléments) The Tenth Sub Level Of Suicide du one-man band LEVIATHAN ! Dès sa sortie, cette démo a affolé tous les fans, à tel point que Paolo Bruno fût contacté pour imprimer des t-shirts à l'effigie de THY LIGHT. Avec un multi-instrumentaliste perdu dans une détresse noir, THY LIGHT est promis à un succès... particulier !

Dans Suici.De.Pression, le brésilien nous retrace les étapes de sa mort : du titre éponyme "Suici.De.Pression (Introduction To My End)" jusqu'à sa fin, dans le dernier titre " ... And I Finally Reach My End", le CD constitue un cycle morbide, franchissant étape par étape les seuils d'agonie. Très tôt, l'ambiance, le contexte et l'atmosphère sont posés par Paolo Bruno qui nous offre une masse de détresse, d'horreur et de tristesse. L'élément le plus important dans cette démo est selon moi la voix, les hurlements inhumains que nous pouvons entendre tout le long. Même si la diversification vocale est minime, THY LIGHT nous ouvre à un horizon musical encore jusqu'ici jamais exploré : une sorte de DSBM poussif, mais à la fois calme, un mélange de GRIS qui caractérise le DSBM hurlant, très triste et suicidaire, avec une part du nouvel album de SOMBRES FORETS (La Mort Du Soleil) représentant le côté très instrumentale de THY LIGHT, avec par exemple les pianos qu'on peut suivre tout au long de l'album mais aussi les magnifiques solos qui me font frissonner ("In My Last Mourning...", "...And I Finally Reach My End"). C'est d'ailleurs en écoutant "In My Last Mourning..." que je me suis demandé comment j'ai pu passer autant de temps à côté de ça ! Le vocaliste nous donne l'impression qu'il est en pleine agonie. Il pleure, gémit et hurle d'une telle façon qu'il n'a rien à envier à ses confrères (je pense notamment à Tim Yatras (AUSTERE, GERM, WOODS OF DESOLATION). Le clavier sera chargé quant à lui de poser l'atmosphère et d'accompagner le chanteur. Le tout est greffé aux solos de guitares que j'ai pu citer auparavant, mais aussi à une batterie stridente, calme et précise.

Suici.De.Pression n'est pas grand-chose d'autre qu'ne œuvre phare du style DSBM. Evoquant surement les pires sentiments existants, Paolo Bruno s'est mis en tête de faire un éloge du suicide, de la douleur et de la tristesse. Forgeant sa réputation à travers cette démo, THY LIGHT connaîtra un avenir sombre, comme chaque autre membre du milieu. Suivi de No Morrow Shall Dawn, cet album reste malgré tout l'incontournable absolu du groupe. Plus raw, plus triste, il s'opposera en beaucoup de points à son successeur. Ce n'est que le début pour THY LIGHT, et croyez-moi, le frontman brésilien a encore beaucoup d'idées en tête.