De tout ce que j'ai lu concernant LIFELOVER, il en ressort un point commun. LIFELOVER fait partie de ces groupes sur lesquels seulement deux opinions existent : tu adores ou tu les détestes. Il faut dire que le groupe basé à Stockholm à tout pour troubler, s'orientant à moitié entre le DSBM (dont ils furent les principaux pionniers), et le Depressif Rock. L'opinion de chacun diverge. Après un album (Pulver) qui a permis de leur créer une bonne fanbase, les Suédois reviennent en force avec Erotik, et ce qui est génial avec eux, c'est que chaque album à sa particularité, ce que nous allons constater !

Alors, je pense qu'il y a de nombreux aspects à dégager de cet album. Tout d'abord parlons de Kim. Ah oui, Kim qui fut et est toujours une vedette dans le milieu pour sa voix déchirée, torturée et pleurante. Sur Erotik, nous redécouvrons sa voix sous plusieurs aspects. En disant cela, je pense notamment à une musique, "En Man I Sina Sämsta Ar", sur laquelle nous entendrons pour la première fois "( )" growler, ce qu'il fait plutôt bien, il faut l'avouer. Nous trouverons aussi une voix hurlée encore plus qu'à son habitude, mais aussi, une fois n'est pas coutume, les pleurs douloureux, qui seront tout aussi présents que sur Pulver. Du côté des instrus, l'atmosphère développée par B. se fait plus glauque que sur le précédent opus, notamment avec quelques parties acoustiques, ou bien des notes aigues sur un tempo lent, de quoi faire battre le cœur en pleine nuit dans une forêt ! J'aimerais aussi revenir sur ce même point que 90% des chroniqueurs évoquent : la batterie. Je ne vais pas dire qu'elle est très mauvaise, car ce n'est pas le cas. Mais disons que si ENFIN ils pouvaient enlever cette boîte à rythme, ce serait vraiment une grande avancée dans leurs compositions, le son serait bien plus agréable. Ah, et revenons-en à la voix ! Fans avérés de LIFELOVER, prenez votre respiration : cet album contient énormément de passages en voix claire, ce qui est étrange car sur Pulver nous avions connu un Kim ravagé, avec une voix totalement déchirée par la douleur qu'il ressent. En ce qui concerne les textes, rien de très novateur si ce n'est quelques chansons en anglais qui mettront sûrement en colère quelques Suédois un peu trop fiers de leur origine (rappelons qu'une énorme majorité des textes de LIFELOVER sont en suédois).

Une fois de plus, ce sera une rondelle fort en narcotiques et autres mutilations que nous livrerons les Suédois. Comme à leur habitude, la tristesse n'en sera que plus présente, au même titre que la drogue et la mort. Malgré les très bons aspects de cette production, la splendeur d'Erotik est très largement dissimulée par le succès des autres albums, et c'est bien dommage car ce CD mérite l'attention de chacun. LIFELOVER c'est comme être bourré, c'est jamais la même chose.