ROB ZOMBIE (usa) - Venomous Rat Regeneration Vendor (2013)
Label : Zodiac Swan Records
Sortie du Scud : 23 avril 2013
Pays : Etats-Unis
Genre : Hard Rock Industriel
Type : Album
Playtime : 12 Titres - 39 Mins
Samedi 16 juin 2012, Hellfest, espace VIP.
Echange entre notre interviewer Le Comte De La Crypte et Frank "Killjoy" Pucci de NECROPHAGIA.
Le Comte : Penses-tu que Rob Zombie est meilleur musicien ou meilleur réalisateur ?
Killjoy : Meilleur musicien !
J'étais présent et j'aime me rappeler avec quelle spontanéité Killjoy a répondu à cette question piège. On peut ouvrir le débat, y participer ou ne pas y participer mais force est de constater que le bonhomme sait jouer sur les deux tableaux. Aujourd'hui, il sera évidemment question du Rob Zombie musicien qui vient de sortir son cinquième album studio, Venomous Rat Regeneration Vendor, trois ans après la parution de son Hellbilly Deluxe 2 et une poignée de jours avant la sortie mondiale de son dernier long-métrage, The Lords Of Salem. Cet agenda surbooké fait de Robert Cummings un homme d'actualité à l'heure où, selon moi, ses médiocres talents de réalisateur arrivent presque à concurrencer une œuvre musicale d'où ne ressort réellement que le Hellbilly Deluxe de 1998.
Le truc génial avec ce genre de bouffon des temps modernes, c'est que l'imagination triomphe toujours. Venomous Rat Regeneration Vendor est un bon album, un très bon album si on laisse de côté tous les éléments technico-techniques qui l'illuminent. Je pense à ce line-up remanié qui accueille avec John5, un autre ancien de la maison MANSON, à savoir Ginger Fish à la batterie. Je pense à cette reprise annoncée et assumée de GRAND FUNK RAILROAD, à ce "Dead City Radio And The New Gods Of Supertown" qui est le single putassier par excellence visant à faire du tapage autour de cette sortie. Je pense simplement au personnage, à l'icône Zombie qui, quoiqu'il fasse, sera contesté en permanence. Sous ses allures de saloperie de clodo, Robert Cummings mélange astucieusement Hard Rock industriel, sang de porc et pâte à sucre. C'est bariolé, coloré, entraînant, facile d'accès et finalement terriblement décadent. L'opus s'ouvre sur un "Teenage Nosferatu Pussy" massif et haché, très film d'horreur dans l'esprit mais paradoxalement très peu surjoué. C'est un temps fort de Venomous Rat Regeneration Vendor qui est mis à l'honneur dès les premières secondes et la suite ne sera qu'un enchaînement loufoque et lobotomisant de succès Heavy barbapapa. "Dead City Radio And The New Gods Of Supertown" joue sur un curieux kitsch et un drôle de Funk pour évoquer les belles heures du Révérend Manson pendant que "Ging Gang Gond De Do Gond De Laga Raga" est au Metal de Zombie ce que "Da Doo Ron Ron" est à l'histoire des girl-group. Hélas, le temps qui défile nuance un peu les capacités de ce disque rondement mené. Rob Zombie n'est pas un bleu et si cette œuvre est celle qui tient le mieux la route depuis quoi, quinze ans, elle est aussi celle qui caricature le plus ce personnage fantasque et créatif. Certaines pistes sont trop faciles ("Lucifer Rising") et d'autres trop prévisibles en dépit d'une vraie complexité technique ("The Girl Who Loved The Monster", peut-être un hommage à Sheri Moon ?), ce qui gâche un peu les derniers moments d'un Venomous Rat Regeneration Vendor qui lève le pied après un démarrage supersonique.
Néanmoins, Zombie et ses potes ont fait bien plus que ce qui leur était demandé. Avec ce cinquième full-lenght percutant, jouissif à mourir bien qu'un peu téléphoné sur les bords, le quatuor emmené par un leader galvanisé par ses nombreux projets fait renaître l'idée qu'avant d'être répertorié sur AlloCiné, celui qui frôle du bout des doigts le statut de quinquagénaire a été un musicien influent et qu'en cette année 2013, le tueur qui sommeille en lui s'est remis en chasse.
Ajouté : Dimanche 23 Février 2014 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Rob Zombie Website Hits: 5336
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