HATENATION (es) - Blacklist (2010)
Label : SAOL (Service for Artist Owned Labels) / H'Art
Sortie du Scud : 22 octobre 2010
Pays : Espagne
Genre : Groove / Metal Morderne
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 43 Mins
Un petit tour et puis s'en va. Cette maxime populaire pourrait aisément résumer la carrière-éclair des Catalans d'HATENATION, dont personne ici ne semble connaître l'existence. A l'image de ces milliers de groupes qui se font et se défont, les Espagnols ont eu, comme le présageait Andy Warhol, leur quart d'heure de célébrité. C'était en 2010, par le biais d'un premier et unique album intitulé Blacklist qui blacklistait d'office tout ce qui touche à un Metal catégorisé. Le projet HATENATION n'était pas forcément très clair, comme le prouve cet opus dans ses grandes largeurs, mais ils ont au moins eu le mérite d'essayer. S'inscrivant dans la lignée d'un Metal moderne sans préjugés, composé d'un peu tout et n'importe quoi, le quintet n'a finalement pas su se relever des différents problèmes de line-up qui ont écorné en juillet 2010, trois mois avant la sortie du CD, une biographie jusqu'alors idyllique, où tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Blacklist est ce modeste album de Metal au sens très large du terme, qui n'a vraiment rien de mémorable ni de franchement déplaisant. Il est cet album de Metal qu'on écoute une fois, qu'on ne trouve pas mal fichu mais qu'on ne ressortira plus de sitôt, car il y a tant d'autres choses à découvrir. Il est cet album de Metal correct, homogène mais qui souffre terriblement de l'anonymat de ses créateurs. Parfois TRIVIUM, parfois MACHINE HEAD, parfois AS I LAY DYING, parfois EKTOMORF, il s'épanouit dans un répertoire balayant Death, Thrash et Groove Metal, le tout strié de lignes mélodiques qui évoquent un Metalcore mélodique vachement stéréotypé ("In The Middle Of Nowhere"). Le genre de stuff que t'as juste l'impression d'avoir entendu cent fois aujourd'hui. Et pourtant, tel un Archimède se sentant crado et voulant prendre son bain, HATENATION a parfois des illuminations qui lui font découvrir des lois qui régissent la bonne musique, la vraie. Il y a "Unknowledge Fields", plutôt épique et loin d'être dégueulasse, "Traces" et sa fausse quiétude, "Internal Sickness", à la fois groovy et tubesque, soit autant de moments qui rehaussent le goût d'un Blacklist dynamique mais au contenu fadasse. Les guitares épileptiques tenues par la paire Igna Jover-Kike (oui, ce sont des Espagnols, d'où les noms étranges...) apportent néanmoins une fraicheur non-négligeable aux moments les plus opportuns. Ce sont ces deux gugusses qui au final, guident l'album au cœur de ce Metal moderne et plastique sans le précipiter dans l'indigence. Parce que s'il fallait compter sur Carlos (alias "Papayou") pour trouver le déclic, on aurait le temps de crever trois fois. Ce chanteur est, comment dire, agaçant et déstabilisant. Il donne tellement l'impression de s'étrangler sur ses beuglements qu'on est constamment en alerte, prêt à bondir pour lui faire un massage cardiaque en cas d'attaque.
C'était quand même trop léger pour espérer mieux. A la minute où j'écris ces lignes, c'est "Sons Of The Shamed God" qui déroule et plus que jamais, je me dis qu'à l'instant où ce disque s'arrêtera, je n'aurais plus aucun souvenir de lui. Comme des centaines d'albums, je l'aurais écouté avec attention sans rien lui trouver de mémorable, et c'est peut-être ce qui est le plus gênant quand on connait le travail et l'investissement que demande un full-lenght. Rien n'y fera, je passe mon tour.
Ajouté : Dimanche 23 Février 2014 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Hatenation Website Hits: 5952
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