CATACOMB (FRA) - We Shall Inherit (2001)
Label : Auto-Production
Sortie du Scud : Mai 2001
Pays : France
Genre : Blackened Death Metal
Type : EP
Playtime : 6 Titres - 20 Mins
Je ne sais pas exactement combien d'années ce disque a pris la poussière chez notre grand manitou. Si j'en crois mes calculs scientifiques qui m'ont pris au moins 5 secondes, nous sommes en 2013, il est sorti en 2001 donc cela ferait approximativement 12 ans. Et pourtant il n'a pas vieilli. Du moins, pas musicalement. Parce que vous, vous voyez la pochette qui, très étrangement, est restée assez magnifique après tout ce temps. Mais une fois le boitier retourné, le livret ouvert, vous observez avec effroi ces graphismes moyenâgeux qui font de We Shall Inherit, deuxième EP des toulonnais de CATACOMB, un objet d'un kitsch absolu. CATACOMB, c'est ce groupe volontaire qui n'a jamais percé. CATACOMB, c'est le bal des rendez-vous manqués. Avec le succès, avec la postérité. Parce que ce Death Metal tenait sacrément bien la route.
Le groupe se forme en 1990 sur les cendres de DEATHWING et de MACABRA, enchaîne trois démos et un EP entre 1991 et 1993 avant de disparaître de la circulation par manque de musiciens motivés. Leur grand retour se dessine donc en 2001 avec cet EP qui marque un remaniement quasi-complet du line-up ainsi qu'une nouvelle force musicale. We Shall Inherit s'ouvre avec "The Gift", un morceau en mid-tempo assez surprenant pour une ouverture et qui met en valeur un CATACOMB posé, réfléchi et rapidement mélodique. Très sincèrement, ce morceau est davantage un morceau de transition qu'une intro mais soit, le choix à au moins le mérite de surprendre. La production vieillotte du Pulsar Studio n'est pas réellement une tare pour cet EP, même après 12 ans. On aurait d'ailleurs besoin de retrouver les mains coupées des 49 corps retrouvés en 2012 au Mexique pour pouvoir compter sur des doigts le nombre de groupes qui font pire aujourd'hui en terme de son. Seul vrai défaut, la voix crue et criarde de James est un peu trop en avant par rapport aux arrangements légèrement grandiloquents. Il y a par exemple en "Dominion" quelque chose de très DIMMU BORGIR, qui fait presque penser à leur célèbre "Mourning Palace". Idem en "Adoration", dont l'atmosphère épique et orchestrale évoque de loin un cérémonial religieux. Ce Death / Black rugueux et intempestif est un véritable déchainement de violence, matérialisé en seulement six morceaux mais tous plus cohérents les uns que les autres. Je ne suis pas surpris d'apprendre que CATACOMB a ouvert pour SAMAEL, LOUDBLAST, CANNIBAL CORPSE, NAPALM DEATH et MERCYLESS, tant le projet dépeint par les Toulonnais est crédible pour une première partie de ces groupes, à l'époque en pleine expansion. Au final, seul "Persistence" est un moment répréhensible qui est de loin très peu passionnant, ce qui aboutit à un rapport de force assez déséquilibré entre compos puissantes et anecdotiques.
Depuis cet EP, tout a changé pour CATACOMB qui en est désormais a son sixième album studio, classé 666ème au Billboard 200 et qui s'apprête à ouvrir au Bangladesh pour CRADLE OF FILTH. Non, je déconne. Le groupe a splitté en nous laissant pour unique relique une compilation en 2010, et c'est bien dommage, tant We Shall Inherit ressemble à s'y méprendre à un très bel EP de Death / Black Metal, aussi prometteur que savoureux. Il n'y a plus qu'à prier pour une hypothétique reformation et vous connaissez la meilleure ? Ce ne serait même pas étonnant.
Ajouté : Samedi 16 Novembre 2013 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Catacomb Website Hits: 8624
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