BLOOD RED THRONE (no) - Blood Red Throne (2013)
Label : Sevared Records
Sortie du Scud : 21 mai 2013
Pays : Norvège
Genre : Death Metal
Type : Album
Playtime : 9 Titres - 36 Mins
Bienvenu chez vous. En ce 21 mai 2013, un grand coup de canon est venu enfoncer les portes du royaume Death Metal. Après des années de flottements, de tergiversions, d'errances, BLOOD RED THRONE était de retour au bercail. A vrai dire, on n'a pas entendu un si bon album signé BRT depuis Altered Genesis. C'était en 2005. Et encore, ce n'est là que mon avis, certains estimant à tort ou à raison que rien ne saurait égaler ou surpasser le tonitruant Affiliated With The Suffering de 2003. Question de goût, question d'appétit. A chacun sa vision du trône. Celui représenté sur la pochette de ce septième album éponyme (tout un symbole) est vacant. Le sede vacante. Et bizarrement, jamais BLOOD RED THRONE n'avait été aussi explicite dans sa propre matérialisation. Un trône. Rouge. Sang. Basta. C'est peut-être une façon assez épurée de voir la chose, mais c'est au final ce que représente une entité active depuis maintenant 15 ans et qui a eu le tort de se noyer dans sa propre graisse, de s'étouffer avec son vomi.
Alors pour ce septième bébé, les Norvégiens ont fait les choses bien. Exit Osvald "Vald" Egeland au micro. Son règne coïncide (et je dis bien coïncide) avec la période de vaches maigres qui toucha BLOOD RED THRONE entre 2005 et 2011, le temps de trois albums. Place désormais à Yngve "Bolt" Christiansen, lequel porte un prénom fait pour entrer dans la légende. Et avec la prestation qu'il effectue sur cet album, avec ses modulations vocales assez incroyables, ses couinements stridents (un petit côté Dani Filth qu'on lui pardonnera de bonne grâce), ses gargarismes bouillonnants, je peux vous assurer qu'il doit être à l'origine du nouveau souffle de la bande. Son jeune âge (il avait 13 ans quand BRT a été monté) est également un facteur clé, car au-delà du respect de la tradition, cet opus est étonnamment rafraichissant pour un groupe qui a déjà roulé sa bosse sur sept full-lenght. Dès "Soulseller", BLOOD RED THRONE se met en mode rouleau-compresseur, avec derrière les fûts un Emil Wiksten (AEON, FETUS STENCH) qui n'a jamais paru autant à son avantage. Avec un rythme classique, un motif bateau et ce qu'il faut de générosité pour séduire, ce morceau d'ouverture est révélateur de l'état d'esprit qui habite un BLOOD RED THRONE 2.0. Une ligne vaguement mélodique par-ci, une avalanche de blasts par là et les Norvégiens renouent avec la formule qui faisait toute la différence sur Altered Genesis. Simplicité. Efficacité. Et avec parcimonie, une pointe de vice. Il y a par exemple côté scandé qui fait la force de "Primitive Killing Machine" (un titre écrit pour être joué en live, assurément), le tempo thrashy de "Dødens Makt" ou l'enchainement suffoquant entre "Deatholation" et "Torturewhore" pour nous rassurer quant au fait que Blood Red Throne est de loin l'un des albums les moins linéaires du groupe. Il y a aussi la maestria, la force de persuasion de musiciens actifs dans le milieu depuis une quinzaine d'années, comme Død qui conduit admirablement sa barque depuis 1998.
Ce melting-pot de vieux loups qui la jouent à l'expérience et de jeunes talents fait qu'aujourd'hui, on doit commencer à reconsidérer BLOOD RED THRONE comme le pilier qu'il est. Il y a certainement eu des trous d'air. Come Death en était un sacré. Mais l'heure n'est pas aux analyses rétrospectives. Avec un album aussi indiscutable et impérial entre les mains, les Norvégiens effectuent leur retour au cœur même du Death Metal, au sens le plus institutionnel du terme.
Ajouté : Samedi 16 Novembre 2013 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Blood Red Throne Website Hits: 9404
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