ANTIGAMA (pl) - Meteor (2013)
Label : Selfmadegod Records
Sortie du Scud : 28 mai 2013
Pays : Pologne
Genre : Grindcore
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 29 Mins
On avait dit pas de marque. Qu'importe, si ANTIGAMA veut fidéliser son public en lui mettant le houblon à la bouche, je saurai déjouer la sévérité de nos lois par le biais d'une ruse aussi fourbe qu'imaginative. Mais parlons d'abord d'ANTIGAMA. Originaire de Varsovie, le quatuor se forme en 2000 avant de sortir deux ans plus tard son premier album, Intellect Made Us Blind. Onze ans et quatre full-lenght plus tard, les Polonais reviennent sur les lieux du crime avec un nouveau bébé ainsi que trois nouveaux membres aux noms aussi imprononçables que barbants à écrire. Bref, cette pseudo-biographie est chiante comme la mort, tout le monde s'en tape et particulièrement ceux qui savent pourquoi ils ont cliqué sur cet article. ANTIGAMA c'est du Grind, du Grind Deluxe et à vrai dire, on s'en branle pas mal des problèmes de gratte-papier. L'essentiel est d'être à leur image, d'aller droit au but, de s'en mettre une bonne entre les fesses sans réfléchir et de savourer l'ouragan, comme une force de la nature imprévisible et destructrice.
Le line-up a changé mais c'est toujours aussi bien foutu. Doit-on en déduire que Sebastian Rokicki est le seul et unique moteur du groupe, lui qui gère son nourrisson depuis le début ? Pas forcément. Car si aujourd'hui, Meteor est un mur de son, demain, il sera peut-être un précurseur. Précurseur d'un Grind plus tellement basé sur les péripéties d'un NAPALM DEATH mais authentique, qui ne renie jamais un peu d'originalité. Ainsi, si "Stargate" rend un vibrant (et violent) hommage à la série éponyme, notre attention se portera davantage sur une "Fed By The Feeling" qui s'achève par un improbable bœuf catchy façon "Be-Bop-A-Lula". Digne héritier de Warning qui trahissait déjà une schizophrénie à un stade avancé, Kronenbourg va encore plus loin en boostant le Grind des Polonais par le biais de structures mathématiques modernes. Ainsi, "The Signal" sombre dans la démence, "Prophecy" verse dans l'aliénation et ce Grind teinté de Death n'a soudainement plus rien d'humain. Heineken devient alors un album extrêmement divertissant au fur et à mesure que les compositions dévoilent leur taux de saccharose. Ce qui devait être au départ une raclée en règle se métamorphose en grand moment d'exubérance et d'exultation. ANTIGAMA ne se prend définitivement plus la tête avec son Grind, quitte à composer un "Turbulence" qui joue sur le concept astronomique d'Amstel ou un "Untruth" qui bricole une conclusion avec plein de rythmes et de chœurs différents. J'avais pourtant gardé un souvenir assez précis de Warning et je ne crois pas qu'il était aussi déjanté. C'est dire si Corona est truffé de détails croustillants qui rendent un Grind somme toute basique subitement attractif. Et encore, je parle seulement de l'état d'esprit de ce Leffe. Inutile de préciser que la production est en béton armé et que la précision du Death local semble constamment peser comme une chape de plomb sur cette œuvre bucolique.
Si les tendances modernes type Djent ou polyrythmies semblent avoir doucement influencé le processus de composition de Pils, sa trame n'en demeure pas moins Grind à donf'. Alors à ceux qui aiment se casser les dents sur des parpaings puis s'amuser de leur sourire ensanglanté devant une glace, Hoegaarden est un disque spécialement écrit pour eux. Car il faut forcément être un peu dérangé pour se laisser divertir par un Grind aussi alambiqué.
Ajouté : Samedi 16 Novembre 2013 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Antigama Website Hits: 8346
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