DAWN OF JUSTICE (FRA) - Seeds (2013)
Label : Auto-Production
Sortie du Scud : 2 février 2013
Pays : France
Genre : Metalcore mélodique
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 36 Mins
La justice, parlons-en. Elle sera aujourd'hui au cœur du débat. Pas question d'opposer le riche trader sans scrupules à l'enfant des favelas. On n'est pas là pour que vous écrasiez vos larmes sur vos joues. Cependant, j'aimerais comprendre pourquoi DAWN OF JUSTICE s'est imposé avec autant de facilité comme un groupe d'avenir pour le Metalcore. Et surtout, pourquoi la centaine de clones qui ronchonne dans les sous-sols de France n'y parvient pas. L'inspiration est peut-être innée et si tel est le cas, la notion de justice n'a plus rien à faire ici. Trop nombreux sont ceux qui n'ont pas été touchés par cette grâce. J'en profite, en cette période de l'année où le printemps, le vrai, le beau, montre le bout de son nez, pour apprécier pleinement les bienfaits de Seeds, le premier album des Pyrénéens de Lindt... euh, de DAWN OF JUSTICE pardon. Quintet fondé en 2010 à Pau, digne héritier du franc-parler local dont le représentant le plus charismatique se nomme François Bayrou, le combo aura eu le temps de sortir une démo en 2010 et de tourner avec NEPHALOKIA, RISE OF THE NORTH STAR, AS CLARITY FALLS, WEAKSAW avant de passer aux choses sérieuses.
Les Américains de WE CAME AS ROMANS nous expliquaient en 2009 dans leur chronique jardinage To Plant A Seed comment faire grandir les thuyas. Visiblement, DAWN OF JUSTICE en a pris de la graine, puisque ce premier opus est une représentation fort symbolique de ce Metalcore U.S, vêtu de chemises bûcheron, décoré de tatouages et orné d'une épaisse barbe soigneusement protégée des invasions de lentes. Assurément, ces Français ont confiance en leur image, représentative de ce qui hérisse le poil du public Metal old-school. Ils ont aussi foi en leur musique, qui véhicule les plans et les structures les plus caricaturales qui soient. Sans aller jusqu'à chatouiller la fainéantise d'un EMMURE, Seeds navigue dans les eaux du Metalcore mainstream et s'arrange un peu avec tout le monde. Après le passage de l'ouragan "Samsara" qui voit intervenir le chanteur de MUREAU, Taylor Voeltz (lequel s'est également occupé du mixage et du mastering), déboule la rocambolesque "Nothingness As Beginning". Pour la première fois, DAWN OF JUSTICE dévoile son potentiel et sa puissance sans aucun apport externe et je voulais dire ça plus poétiquement mais pas moyen. Ça tue. Ça bute. J'ai horreur de devoir utiliser le vocabulaire de la groupie de base mais j'ai peur que dit autrement, ce ne soit pas assez clair. Cette façon de percuter avec des lignes mélodiques aériennes, de redescendre avec des breakdowns 24 carats, d'écraser toute musicalité d'un chant postillonnant qui tire sur le Hardcore, de se la jouer beau gosse avec des pauses atmosphériques, ça rappelle ni plus ni moins la fougue qui habitait THE DEVIL WEARS PRADA quand ils ont sorti With Roots Above And Branches Below en 2009, le chant clair en moins. De ma bouche, c'est peut-être plus qu'un compliment. A côté de ça, Seeds est également doté d'un très grand professionnalisme, que ce soit au niveau de la production en adéquation parfaite avec un style surfait ou au niveau de l'intensité musicale. Alors qu' "As Breath Of Life" mettait à jour un étrange croisement entre le Hardcore musclé de BORN FROM PAIN et le Metalcore nerveux d'A PLEA FOR PURGING, on se prend un "Vents Solaires" dans les dents. Instrumentale reposante (un peu attendue aussi) digne de figurer sur n'importe quel bon disque de Post-Hardcore, elle ouvre surtout une voie royale à "Fuel Of Insanity", un concentré de riffs casse-gueules et de rythmiques au marteau-piqueur qui invite Dana Willax de KINGDOMS OF GIANTS à participer au festin. Quant à Eric Estrade de BLACK KNIVES qui vient conclure sur "Warzone", sa prestation est un peu plus anecdotique, à l'instar des backing vocals de Cédric que je trouve foutrement dispensables.
Pas de quoi entacher mon engouement. Je n'ai pas aimé Seeds, je l'ai adoré. Au fil du temps, j'ai appris à devenir moins naïf quand il s'agissait de parler Metalcore mais en ce début d'année 2013, de vieux démons ressurgissent. La faute à DAWN OF JUSTICE et à ce premier effort, totalement dénué d'inventivité mais dont la constance, la cohérence, la régularité, la percussion et la sympathie évoquent les plus belles heures du Metalcore à l'américaine. Sauf que c'est Français, et que ça méritait bien un soutien aussi total que modeste. Le mien.
Ajouté : Mercredi 23 Octobre 2013 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Dawn Of Justice Website Hits: 7080
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